C'est fou ce que la vie isolée et proche de la nature peut faire rêver et désirer les gens! Pas étonnant que ce soit un argument commercial fallacieux. Et sans que personne ou presque n'ai lu le Walden de Thoreau, hein, faut pas pousser! Nous vivons l'âge du Bien, et aller vivre dans le trou du cul du monde c'est Bien (mais pas trop loin quand même de la civilisation et avec pas mal de facilités technologiques discrètes mais écolos).
Pour mettre un bémol au bel unanimisme sucré et mettre un peu de pagaille dans le consensus qui a suivi la diffusion d'un reportage sur les nouveaux habitants de l'île de Quémenès je dirai que je connais bien l'archipel de Molène où est planté cette petite île pour y aller plusieurs fois par an depuis 23 ans. J'aime beaucoup cet endroit, qu'on ne s'y trompe pas, mais je sais qu'y vivre à l'année n'a rien de folichon. Pourquoi croyez vous que les goëmonniers aient quitté ces îles enchanteresses dès qu'ils le purent? Oh! bien sûr, c'est très sympa d'aller y passer la journée par beau temps, l'été et de rentrer le soir au Conquet pour manger une crêpe et aller boire une bière au bistro! Figurez-vous que la météo y est rarement enchanteresse (au moins 11 mois sur 12), avec des tempêtes à répétition, de la pluie fine et pénétrante qui dure des journées entières que parfois on croit ne plus voir le jour tellement il fait sombre entre le matin et le soir, de l'air tellement saturé d'humidité qu'on a l'impression d'être en permanence dans une lessiveuse ou dans le tambour d'une machine à laver, où rien ne sèche à l'extérieur, le bruit infernal que font les colonies de goëlands sans compter les collines de guano pestilentielles qu'il laissent, et l'odeur peu agréable mais permanente du goémon qui pourrit.
En ça nos îliens ont bien du courage d'habiter dans un tel trou. A lire les commentaires de leur blog ils vont avoir un problème de plus à vivre sur leur île déserte : les visites estivales de bobos extasiés par le retour à la nature qui viendront piétiner leurs plates-bandes et dégueulasser leurs plages.
samedi 31 mai 2008
qualité essentielle
Débat après l'annulation d'un mariage entre musulmans
On peut penser comme moi que l'attitude du mari est odieuse et rétrograde. Mais le jugement du TGI de Lille me semble fondé. Non sur des considération factuelles (le fait que la virginité soit en cause) mais sur des considérations juridiques. Qu'il juge en droit, n'est-ce pas ce qu'on attend d'un tribunal?
Selon l'article 180 du Code Civil sur les demandes en nullité de mariage, l'un des époux peut demander l'annulation du contrat "s'il y a eu erreur dans la personne ou sur des qualités essentielles de la personne". La jurisprudence retient comme motif de nullité, par exemple, le fait de dissimuler un précédent mariage ou un placement sous curatelle. Elle a aussi accédé à la demande d'une femme qui ignorait que son conjoint était un condamné de droit commun, et d'un homme qui a découvert après le mariage que sa femme se livrait à la prostitution.
Le tribunal de Lille, qui a accédé à sa demande le 1er avril, précise que l'époux avait "contracté mariage avec Y après que cette dernière lui a été présentée comme célibataire et chaste". "Estimant que la vie matrimoniale a commencé par un mensonge, lequel est contraire à la confiance réciproque entre époux, pourtant essentielle dans le cadre de l'union conjugale, il demande l'annulation du mariage", précise le jugement.
Le tribunal a prononcé la nullité parce que la jeune femme a acquiescé à la demande de son époux : selon les juges, ce geste prouve que la virginité était "bien perçue par elle comme une qualité essentielle déterminante du consentement" de son mari.
On peut penser comme moi que l'attitude du mari est odieuse et rétrograde. Mais le jugement du TGI de Lille me semble fondé. Non sur des considération factuelles (le fait que la virginité soit en cause) mais sur des considérations juridiques. Qu'il juge en droit, n'est-ce pas ce qu'on attend d'un tribunal?
mutinerie à bord
Deux marins agressés à la hache
Un marin-pêcheur portugais embarqué à bord du chalutier le New Way, immatriculé à Saint-Brieuc, a agressé deux de ses collègues à la hache; il a aussi endommager le bateau pour essayer de le couler; Il s'est ensuite réfugié dans un canot de survie, qu'il a mis à l'eau, munie sa hache et de fusées de détresse, qui peuvent être des projectiles mortels à courte portée. Tout cela en pleine mer, à 37 milles au nord d'Ouessant.
la semaine en 5 points
vendredi 30 mai 2008
(05302008)
Enlever les titres des billets les supprimait carrément sur certain lecteurs RSS (dont Firefox), je pense qu'en mettant des titres génériques ça devrait résoudre mon problème d'imagination, mon problème de flux RSS et donner un permalink correct et logique à mes billets.
Je sais que se prendre la tête pour des trucs comme ça doit sembler assez étrange, mais c'est ainsi!
Je sais que se prendre la tête pour des trucs comme ça doit sembler assez étrange, mais c'est ainsi!
jeudi 29 mai 2008
(05292008)
Je crois que je vais laisser tomber les titres des billets sur Mnémoglyphes. C'est toujours un peu vaseux et je voudrais me rapprocher de la forme de Kottke ou Gruber. Ne vous inquiétez pas si vous voyez une petite évolution ici.
PS : oui mais quand j'enlève le titre alors le texte est trop haut, il manque quelque chose.
Compromis : laisser un espace dans la zone de titre pour faire comme si il y en avait un, essayons.
PPS : nan, ça marche pas! Il faut mettre un caractère. Mettons un _ .
PPPS : non c'est moche et stupide, le mieux est de faire un template de post avec un espace d'une ligne ou quelque chose en haut.
PS : oui mais quand j'enlève le titre alors le texte est trop haut, il manque quelque chose.
Compromis : laisser un espace dans la zone de titre pour faire comme si il y en avait un, essayons.
PPS : nan, ça marche pas! Il faut mettre un caractère. Mettons un _ .
PPPS : non c'est moche et stupide, le mieux est de faire un template de post avec un espace d'une ligne ou quelque chose en haut.
écriture
Je préfère de beaucoup les e-mails, où même les SMS et les messageries instantanées que le téléphone. Avec Skype je préfère bavarder par écrit qu'en visiophonie. J'envoie plus facilement un SMS que je ne passe un coup de fil. Je réserve les appels téléphoniques pour les urgences absolues, les gens qui n'ont pas Internet ou qui n'allument jamais leur ordinateur, ou lorsque parfois je veux avoir des nouvelles de quelqu'un ou discuter d'un problème particulier assez complexe, intime ou sensible pour passer difficilement par écrit. Cela tient à deux choses à mon avis, (1) ma réticence à parler aux gens, (2) au fait que je considère le téléphone en tant que tel comme une technologie invasive, dérangeante, qui mobilise mon attention quand celui qui m'appelle le veut et non quand moi je suis prêt ou disposé à le recevoir.
L'une des raisons qui me font snober le téléphone est que j'aime écrire. J'ai toujours bien aimé écrire et je ne sacralise pas l'écriture, je ne la réserve pas à certaines occasions comme la vaisselle de fête qu'on sort une fois par an, je ne la respecte pas comme une chose précieuse et fragile (je respecte le beau style et la belle écriture, mais pas l'écriture en soi). J'écris beaucoup, pour un rien comme pour mettre mes idées au clair (je publie moins, beaucoup moins, que je n'écris, mais c'est autre chose). Attention, je ne dis pas que j'écris bien, mon orthographe et ma grammaire sont nettement déficients, mon style est perfectible, mais je m'en moque un peu, au fond.
Je pense que beaucoup de gens n'aiment pas écrire ou ont peur d'écrire. Parce qu'écrire mobilise un savoir qu'on ne possède pas toujours ou pas toujours convenablement, demande plus d'efforts que de parler, demande d'ordonner sa pensée. Ce qu'on écrit est bien plus définitif que ce que l'on dit. Beaucoup de gens ont peur d'écrire, aussi, parce que l'écriture est sacralisée dans nos sociétés, réservée à ceux qui savent la manier élégamment ou aux soi-disant grandes occasions. Beaucoup de gens ont peur d'écrire parce qu'ils ont peur d'être jugés.
Je ne le dirai jamais assez : tout le monde devrait écrire. Un journal, des recettes de cuisine, un weblog, des lettres d'amour (c'est beau, une lettre d'amour, même à un amoureux imaginaire!), des lettres à ses amis, à sa famille, des e-mails, des billets d'humeur, des histoires drôles, 140 signes sur Twitter, des SMS, dans Wikipédia, dans les forums de ce qui vous plait, un essai de 42 pages sur les passereaux du parc des Buttes Chaumont (avec illustrations) ou sur sa conception de l'existentialisme athée ou comment le PS peut remonter la pente, un roman policier gore, n'importe quoi! Et plus on écrit plus on apprend à écrire, plus on prend gout à écrire. Si vous vous considérez inapte à écrire, prenez des leçons, suivez un séminaire d'écriture. Le Web a multiplié comme jamais les moyens de s'exprimer par écrit, profitons-en!
Je connais presque par cœur ce petit texte d'Éric Chevillard : "Pourquoi vous pas", que je cite ci-après :
L'une des raisons qui me font snober le téléphone est que j'aime écrire. J'ai toujours bien aimé écrire et je ne sacralise pas l'écriture, je ne la réserve pas à certaines occasions comme la vaisselle de fête qu'on sort une fois par an, je ne la respecte pas comme une chose précieuse et fragile (je respecte le beau style et la belle écriture, mais pas l'écriture en soi). J'écris beaucoup, pour un rien comme pour mettre mes idées au clair (je publie moins, beaucoup moins, que je n'écris, mais c'est autre chose). Attention, je ne dis pas que j'écris bien, mon orthographe et ma grammaire sont nettement déficients, mon style est perfectible, mais je m'en moque un peu, au fond.
Je pense que beaucoup de gens n'aiment pas écrire ou ont peur d'écrire. Parce qu'écrire mobilise un savoir qu'on ne possède pas toujours ou pas toujours convenablement, demande plus d'efforts que de parler, demande d'ordonner sa pensée. Ce qu'on écrit est bien plus définitif que ce que l'on dit. Beaucoup de gens ont peur d'écrire, aussi, parce que l'écriture est sacralisée dans nos sociétés, réservée à ceux qui savent la manier élégamment ou aux soi-disant grandes occasions. Beaucoup de gens ont peur d'écrire parce qu'ils ont peur d'être jugés.
Je ne le dirai jamais assez : tout le monde devrait écrire. Un journal, des recettes de cuisine, un weblog, des lettres d'amour (c'est beau, une lettre d'amour, même à un amoureux imaginaire!), des lettres à ses amis, à sa famille, des e-mails, des billets d'humeur, des histoires drôles, 140 signes sur Twitter, des SMS, dans Wikipédia, dans les forums de ce qui vous plait, un essai de 42 pages sur les passereaux du parc des Buttes Chaumont (avec illustrations) ou sur sa conception de l'existentialisme athée ou comment le PS peut remonter la pente, un roman policier gore, n'importe quoi! Et plus on écrit plus on apprend à écrire, plus on prend gout à écrire. Si vous vous considérez inapte à écrire, prenez des leçons, suivez un séminaire d'écriture. Le Web a multiplié comme jamais les moyens de s'exprimer par écrit, profitons-en!
Je connais presque par cœur ce petit texte d'Éric Chevillard : "Pourquoi vous pas", que je cite ci-après :
Mais alors jamais vous n’avez le désir de sortir de votre vie, de quitter aussi votre corps, et d’observer le manège depuis une position écartée ? Et puisqu’il faut vivre quand même, ne souhaitez-vous jamais contrôler davantage la situation ? Ne pas seulement répondre et vous adapter aux circonstances du jour, mais soudain détenir les pleins pouvoir, agir à votre guise, mener la danse et pourquoi pas aussi tyranniser un peu les populations ?
C’est donc avec une éponge et une bassine que vous allez maîtriser l’orage que vous sentez gronder en vous ?
Mais êtes-vous décidément si satisfait de ce monde que vous puissiez vous permettre de ne pas écrire ? Puisque, selon certaine légende qui vous trouble, le monde fut créé par le Verbe, n’avez-vous pas envie de dire votre mot vous aussi, enfin ? Et s’il est vrai que ce monde n’existe pour l’homme que tant qu’il le nomme, vos congénères ne finiront-ils pas par vous en vouloir de ne jamais en placer une ? Et votre contribution ? On l’attend toujours ! Vous vous réfugiez dans le mariage, la maladie, la consommation et les embouteillages, est-ce bien glorieux ?
mercredi 28 mai 2008
le renard, les poules et le poulailler
Ma soeur me raconte que toutes les poules de son poulailler ont été tuées par un prédateur rural (une fouine ou une martre ou un renard) qui s'est introduit pendant la nuit dans la cabane qui sert d'abri aux poules, en perçant un trou dans son toit. Je me suis dit que c'était une illustration possible de la théorie dites des opportunités, en criminologie environnementale, qui s'appuie sur le concept du "triangle criminel" : les problèmes criminels surviennent quand un délinquant motivé et une cible intéressante se rencontrent dans le temps et l'espace dans un lieu dépourvu de gardiens efficaces et/ou d'une gérance dissuasive. On considère que la cupidité normale et l'égoïsme de l'être humain sont des motivations suffisantes pour le délinquant; on ne fait pas de distinctions entre une victime humaine ou une cible inanimée car les deux peuvent indifféremment convenir au prédateur; le gardien efficace peut être un humain ou un artefact (clôtures, caméras de surveillance, dispositifs d'alarme, éclairage); la qualité de la gérance du lieu est aussi à prendre en compte, les lieux manquants manifestement de propriétaires qui l'entretiennent étant favorables au crime. Nous avons ainsi nos trois cotés du triangle : le criminel, la cible et le lieu où ça se passe. Les analystes criminels utilisent le triangle pour étudier les mécanismes de la délinquance et la mésaventures des poules ma soeur peut être une illustration de cette théorie. Le délinquant est le prédateur forestier en quête d'une proie facile pour se nourrir et peut-être nourrir ses petits, sa motivation est simple à cerner. Le prédateur s'attaque à une cible qui lui convient et qui présente pour lui, non seulement le moindre effort, mais le moindre risque et le meilleur rapport qualité (ou quantité) / risque. Les malheureuses poules enfermées, dormant la nuit dans une cabane à la lisière des bois et éloignée de la maison présentent une cible idéale pour la martre affamée (ou la fouine, ou le renard). Le lieu convient tout à fait à un raid : une cabane en planche, certes entourée de clôtures électrifiées mais surmontée de branches d'arbres permettant une intrusion par les airs, au bord des bois protecteurs pour le malfaisant en cas de replis et assez loin de la maison pour que les humains ne soient pas alertés par les cris des poules qu'on égorge. Conjonction dans le temps et l'espace d'un criminel motivé, d'une cible intéressante et d'un défaut de gardiennage... Bilan : quatre ou cinq victimes (je ne suis pas sûr du bilan, les poules de ma soeur ne m'ont jamais vraiment intéressé).
mardi 27 mai 2008
power point
Les différences de vues sur les présentations PowerPoint tournent à la guéguerre larvée à la Base Secrète. Je pense et je déclare assez fort que les présentations PP doivent être des illustrations de ce que dit l'orateur et non pas ce que l'orateur a à dire. De plus je crois que les diapositives doivent être simples et percutantes, avoir assez peu d'écrits dessus et beaucoup d'illustrations. Je ne suis pas à priori contre les animations à condition qu'elle servent ou renforcent le sens du propos, et qu'elles restent sobres (à bannir les bullet-points qui apparaissent en double saut périlleux sur la diapo). Bien entendu il faut que mes diapos soient esthétiquement satisfaisantes, de bon goût sans vulgarités, indemnes de l'agaçant Comic-sans et du moindre clipart. Il est bien sûr exclu, et j'y tiens, que je fasse une présentation avec autre chose que des diapos fabriquées par moi-même, dans l'esprit que je préconise. Mon statut au sein de la Base me permet de rester ferme là-dessus. Mais cette attitude est mal vue des tenants de la présentation PP à l'ancienne (diapos bourrées d'éléments, de graphiques, de chiffres et de mots, illisibles du fond de la salle, listes à puces infinies, reprenant l'intégralité du discours de l'orateur et généralement soporifiques, voire nocives pour le projet présenté). Je regarde amusé le manège des réactionnaires du PP qui imposent à leurs subordonnés et à leurs stagiaires des présentations imbitables, avec un peu de défi à mon endroit.
lundi 26 mai 2008
journal
Cité HBM à Montmartre.
J'ai bêtement cassé mes lunettes en les nettoyant, cet après-midi. Le carbone que je croyais souple et qui était fin et léger a claqué au raz du verre. Irréparable. Je suis bon pour une nouvelle paire de lunettes. Au moins j'espère qu'on pourra remettre les verres que j'ai actuellement sur une paire similaire, sinon il faudra que j'aille chez l'ophtalmo pour me faire prescrire de nouveaux verres et ça va prendre un ou deux mois... En attendant sans lunettes je m'en tire à peu près bien, je suis un peu myope et très peu presbyte, mais c'est assez inconfortable et j'ai la vue qui fatigue.
Il faut cette semaine que je pense à écrire ici sur Twitter et sur Friendfeed, deux applications web très amusantes, pour l'un, et extraordinairement futée et pratique, pour l'autre.
Envie de lire Jean Echenoz, tout d'un coup. Et de m'acheter le Journal de Manchette, dont Echenoz est un grand amateur. Et de dire à l'ami américain qui m'écrit aujourd'hui qu'il devrait essayer de lire Echenoz et Manchette, deux beaux stylistes de la langue française.
mac
Simplicité et logique, c'est ainsi que je qualifierais le clavier du Mac. Comparé au clavier Windows — allez, on ne va pas commencer à dire du mal! Pourtant, vous avez peut-être essayé de faire des majuscules accentuées avec un clavier Windows? Vous savez alors, bien sûr, que, par exemple pour faire un À il faut faire Alt + 0192 (sur le pavé numérique en maintenant la touche Alt appuyée), pour faire Ç il faut faire Alt + 0199, pour faire É il faut faire Alt + 0201 et ainsi de suite. Sur un clavier Mac pour faire À il faut faire CAPS-LOCK + à, pour faire Ç il faut faire Alt + ç et pour faire É il faut faire CAPS-LOCK + é. Voilà, c'est simple et c'est logique, en tout cas bien plus simple et plus logique que sur Windows. Et les [ { sur un Mac, hein? me direz-vous. Il n'y a même pas de touches pour ça! Même chose, logique, si on considère que { c'est une alternative à ( alors { se fait par Alt + ( et si on considère que [ c'est encore un niveau au-dessus il est facile de se rappeler qu'alors [ c'est Alt + Maj + (. Et le tiret cadratin — ? Sur Windows c'est Alt + 0151, sur Mac c'est Alt + -. CQFD.
dimanche 25 mai 2008
image
samedi 24 mai 2008
M To
Dans l'émission Tracks hier soir sur Arte un reportage sur le prolifique cinéaste Hong-Kongais Johnnie To (qu'on peut comparer a Tarantino), avec des bouts de making of et des passages qui cognent bien. Johnnie To nous explique aussi toute l'influence de Sergio Leone sur son cinéma.
C'est bien et vous pouvez voir ce reportage jusqu'au 30 mai sur le site d'Arte.
C'est bien et vous pouvez voir ce reportage jusqu'au 30 mai sur le site d'Arte.
Rauschenberg
Il m'était complètement passé inaperçu que Rauschenberg était mort la semaine dernière!
la semaine en 5 points
sept ans
Tiens, ça fait sept ans que je blogue quasiment sans interruptions.
En sept ans j'ai eu trois blogues, j'ai eu envie maintes et maintes fois d'arrêter de bloguer mais à chaque fois j'y suis revenu. En sept ans je n'ai pas trouvé la raison profonde qui me faisait bloguer, sinon la vraie et étrange affection que j'éprouve pour mes lecteurs qui sont en petit nombre mais fidèles malgré mes sautes d'humeur, de sujets et d'intérêts.
En sept ans j'ai vu les blogues passer du statut de passe temps original à de véritables entreprises employant des rédacteurs à plein temps. J'ai vu les blogues personnels généralistes qui parlent de tout et de rien passer (sans disparaître) aux blogues hyper-spécialisés. J'ai vu l'arrivée des blogues politiques. J'ai vu l'arrivée des photoblogues et des tumblelogs (qui sont la réinvention de ce qu'étaient les blogues au tout début). J'ai vu des blogues mourir, et des blogueurs que j'aimais bien disparaître totalement de la scène (Iokanaan, qu'es-tu devenu?), d'autres revenir après une longue absence. J'ai vu des gens sympathiques apparaître sur la scène des blogues et quelques crapules aussi. Tout ça était au fond très amusant et intéressant en soi. Grâce au blogues j'ai fait la rencontre de gens qui sont devenus des amis et que je n'aurais jamais connu autrement, ça c'est le plus important à mes yeux.
En fait je sais deux ou trois choses sur les blogues, mais j'ai horreur des donneurs de leçon et je n'ai jamais pu prendre ça au sérieux.
Je ne tire aucune fierté d'être un "ancien" de la blogobulle francophone, je suis toujours aussi enthousiaste envers ce médium, j'aime Internet et j'aime les blogues, bien que bloguer soit devenu "mainstream", et j'espère encore continuer sept ans, sous une forme ou une autre.
En sept ans j'ai eu trois blogues, j'ai eu envie maintes et maintes fois d'arrêter de bloguer mais à chaque fois j'y suis revenu. En sept ans je n'ai pas trouvé la raison profonde qui me faisait bloguer, sinon la vraie et étrange affection que j'éprouve pour mes lecteurs qui sont en petit nombre mais fidèles malgré mes sautes d'humeur, de sujets et d'intérêts.
En sept ans j'ai vu les blogues passer du statut de passe temps original à de véritables entreprises employant des rédacteurs à plein temps. J'ai vu les blogues personnels généralistes qui parlent de tout et de rien passer (sans disparaître) aux blogues hyper-spécialisés. J'ai vu l'arrivée des blogues politiques. J'ai vu l'arrivée des photoblogues et des tumblelogs (qui sont la réinvention de ce qu'étaient les blogues au tout début). J'ai vu des blogues mourir, et des blogueurs que j'aimais bien disparaître totalement de la scène (Iokanaan, qu'es-tu devenu?), d'autres revenir après une longue absence. J'ai vu des gens sympathiques apparaître sur la scène des blogues et quelques crapules aussi. Tout ça était au fond très amusant et intéressant en soi. Grâce au blogues j'ai fait la rencontre de gens qui sont devenus des amis et que je n'aurais jamais connu autrement, ça c'est le plus important à mes yeux.
En fait je sais deux ou trois choses sur les blogues, mais j'ai horreur des donneurs de leçon et je n'ai jamais pu prendre ça au sérieux.
Je ne tire aucune fierté d'être un "ancien" de la blogobulle francophone, je suis toujours aussi enthousiaste envers ce médium, j'aime Internet et j'aime les blogues, bien que bloguer soit devenu "mainstream", et j'espère encore continuer sept ans, sous une forme ou une autre.
jeudi 22 mai 2008
lien
Bertrand Delanoë : "Oui, je suis libéral ET socialiste"
Qu'est-ce que le libéralisme ? C'est une doctrine d'affranchissement de l'homme, née dans l'Europe des Lumières. C'est, comme son nom l'indique, une idéologie de la liberté, qui a permis l'accomplissement de grandes conquêtes politiques et sociales. Le principe en est simple : il n'y a pas d'oppression juste, il n'y a pas de chaîne qui ne doive être brisée, il n'y a pas de légitimité, ni donc de fatalité, à la servitude. Et le libéralisme, c'est dans le même temps l'idée que la liberté est une responsabilité, qu'être libre ce n'est pas faire ce que l'on veut mais vouloir ce que l'on fait. Au nom de cet héritage intellectuel- là, celui de Montesquieu, de John Locke, au nom de ceux qui ont su se dresser contre le confort mortel de l'habitude pour dire non, je suis libéral. Je suis libéral parce que j'aime la liberté. Pour moi-même : j'ai toujours voulu être un homme libre de toutes les puissances et de toutes les dominations. Et pour les autres : j'aime les peuples libres qui défient la rigueur de l'histoire, j'aime que, collectivement, s'exprime le désir d'avancer fièrement dans la voie que l'on s'est souverainement tracée. Et ce que je dis des peuples vaut pour les personnes. Chaque individu a droit au bonheur, et il a le droit de le rechercher par les moyens qu'il souhaite. Avec une seule limite, celle de l'article 4 de la Déclaration des droits de l'homme, qui définit l'idée que je me fais du libéralisme : "(...) l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits." Le libéralisme est donc d'abord une philosophie politique et j'y adhère.
Bertrand Delanoë
dimanche 18 mai 2008
mon Mai 68
Mai 68, j'ai onze ans. Je suis en 7ème avec Monsieur Guitton, le meilleur instituteur de ma scolarité. J'habite à Chinon, une petite ville de province bien loin de Paris et de ses manifestations. L'école a fermé peu de temps après le début des évènements. Je ne me rends pas bien compte pourquoi, mais je trouve l'époque extraordinairement intéressante. Je regarde à la télé les bagarres à Paris. Je passe mes journées à la Belle Laveuse, la plage de Chinon, avec les frères Pion, mes copains, et sur mon vélo. Je suis beaucoup plus intéressé par l'évolution de la guerre du Vietnam et par l'actualité américaine (déjà!), l'assassinat de Bob Kennedy par exemple, que par l'actualité française... Mon père écoute la radio toute la journée, il n'est pas très rassuré, il a un peu la crainte du "grand soir". Mon beau-frère qui est militaire se voit déjà en train de casser du gaucho à Paris. Bientôt il n'y a plus d'essence pour les voitures, plus de trains, plus moyen de quitter la ville. Chinon est bien calme, il y a bien quelques lycéens qui chahutent un peu mais c'est tout, et une manifestation, une fois, surtout des employés de l'EDF, de la centrale nucléaire qui fait notre fierté dans la région. Et puis un jour De Gaulle disparait. Léger début de panique parmi les notables chinonais : ce coup là ça y est, c'est la révolution. Heureusement le Général réapparait et fait un discours marquant, à la télé et à la radio et c'est fini, Mai 68 c'est fini, une grande manif' gaulliste à Paris met fin à la révolution. On souffle. L'école reprend. Je n'étais pas un très bon élève et au moins Mai 68 aura permis que je passe en 6ème sans problèmes...
banlieues, ici où là-bas
J'adore le StreetView de Google Maps. Juste pour le fun, la première fois que je suis allé à Los Angeles j'ai résidé ici :
Un petit immeuble d'appartements (derrière le gros arbre au centre) dans le quartier de Palms.
La seconde fois c'était dans le conté d'Orange, à Fullerton, ici :
Le quartier était plus chic mais les deux étaient vraiment typiques de l'habitation suburbaine américaine mise en scène dans tant de films et de séries. Larges rues avec des arbres, trottoirs quasiment inexistants (personne ne marche) mais avec pistes cyclables, vastes pelouses devant les maisons la plupart sans clôtures en façade, succession de pavillons sans style et sans unité ou de petits immeubles d'appartements d'un étage ou deux. La banlieue française tend à imiter l'américaine avec des différences : les clôtures, les Français aiment avoir leurs chez-eux entièrement clôturés, haies, grillages ou murs, avec presque toujours un portail et les maisons sont en parpaings alors qu'aux USA les maisons sont en bois (souvent recouvert de fausses pierres ou de fausses briques) ou en espèce de préfabriqué très léger. Pour le style le pavillon français tend à être moins voyant et plus simple, quoique de moins en moins par ces temps. La vie n'y est guère différente, à ceci près que les américains ont tendance à plus voisiner que les français. Odeurs : barbecues et chlore des piscines. Bruits : tchactchac des arroseurs, grondement des tondeuses. Ah! une différence qui n'est pas prêt de se combler : jamais un Français n'accrocherait le drapeau à sa porte encore moins à un mat planté dans le sol devant la maison!
Un petit immeuble d'appartements (derrière le gros arbre au centre) dans le quartier de Palms.
La seconde fois c'était dans le conté d'Orange, à Fullerton, ici :
Le quartier était plus chic mais les deux étaient vraiment typiques de l'habitation suburbaine américaine mise en scène dans tant de films et de séries. Larges rues avec des arbres, trottoirs quasiment inexistants (personne ne marche) mais avec pistes cyclables, vastes pelouses devant les maisons la plupart sans clôtures en façade, succession de pavillons sans style et sans unité ou de petits immeubles d'appartements d'un étage ou deux. La banlieue française tend à imiter l'américaine avec des différences : les clôtures, les Français aiment avoir leurs chez-eux entièrement clôturés, haies, grillages ou murs, avec presque toujours un portail et les maisons sont en parpaings alors qu'aux USA les maisons sont en bois (souvent recouvert de fausses pierres ou de fausses briques) ou en espèce de préfabriqué très léger. Pour le style le pavillon français tend à être moins voyant et plus simple, quoique de moins en moins par ces temps. La vie n'y est guère différente, à ceci près que les américains ont tendance à plus voisiner que les français. Odeurs : barbecues et chlore des piscines. Bruits : tchactchac des arroseurs, grondement des tondeuses. Ah! une différence qui n'est pas prêt de se combler : jamais un Français n'accrocherait le drapeau à sa porte encore moins à un mat planté dans le sol devant la maison!
samedi 17 mai 2008
la semaine en 5 points
mardi 13 mai 2008
le meilleur des guides et rois des éléphants
La passante de la rue Marcadet
Il fait chaud! Ça va mal finir. Les orages arrivent.
Ce matin je suis allé à pieds, à l'endroit où je devais donner un cours , une demie-heure de marche bien agréable dans le matin encore doux, à travers le quartier indien de Paris, parmi les étals de fruits exotiques et colorés, les enseignes écrites en hindi (ou peut-être en tamoul), les magasins d'objets pieux aux multiples statuettes de Ganesh à tête d'éléphant et de sa mère, Shiva au grand nombre de bras, les boutiques de saris et celles qui vendent des produits étranges, de l'encens (je crois). Le cours fut donné et je crois que j'ai été encore meilleur que la dernière fois, en tout cas j'en ai eu l'impression. Retour à la Base Secrète pour un après-midi studieux après une sorte de pique-nique dans les Jardins Atlantiques, suspendus au dessus des trains de la Gare Montparnasse.
Calme.
Ce soir un peu fatigué, la nuit dernière presque pas dormis, je ne sais pourquoi.
Il faudrait que je me trouve une jolie petite statuette de Ganesh, je le trouve sympathique avec sa hache pour trancher le désir et l'attachement et donc l'agitation et le chagrin, Ganesh appelé aussi Ighneshvara, le maître des obstacles, Vinâyaka, le meilleur des guides, Gajânana, face d’éléphant, Gajâdhipa, roi des éléphants.
(Wikipedia n'est pas fait pour les chiens, ni pour les éléphants)
lundi 12 mai 2008
end of the road
Philippe Gélie du Figaro a raison, dans ce billet il énumère les dix raisons de s'effacer d'Hillary Clinton. Mathématiquement il semble qu'elle ne peut plus gagner la course aux délégués et aux super-délégués. Aujourd'hui sa campagne déclare qu'ils sont en déficit de $20 millions. C'est fini. Il est probable qu'elle attende le résultat des primaires de Virginie Occidentale, demain, un petit état rural qu'elle est assurée de gagner, pour déclarer qu'elle se retire. Il est temps maintenant que les Démocrates se regroupent derrière Obama pour entamer la vraie campagne, celle qui compte, que McCain a déjà entamé depuis un moment. Peut-être qu'Obama demandera à Hillary de se présenter à la vice-présidence, ça aurait de la gueule, j'aimerais bien.
vent d'est, vent d'ouest
Ciel bleu avec quelques petits cumulus de beau temps, 25°C, au sol le vent est de nord-est mais les nuages se déplacent en sens inverse. Les orages seront pour demain ou après-demain. Je pense à ce week-end de cinq jours qui s'achève aujourd'hui, les grands week-ends de mai comme on dit. Ces jours fériés supprimés puis réinstallés (le 8 mai, le lundi de Pentecôte). Cette année je n'aurais pas bougé pour ces grands week-ends, je suis resté chez moi à lire, faire des photos, dormir (beaucoup), bricoler des geekeries, calme mais un peu monotone. Je suis content de retourner au travail demain. Je commence par une séance de formation (c'est moi le formateur) que j'ai déjà faite deux fois. J'ai l'impression de m'améliorer à chaque séance. J'ai toujours aimé parler en public, et il paraît que je suis bon, alors que je suis plutôt introverti et solitaire, voire asocial. Mais c'est une chose très différente de parler à un public d'adultes plus ou moins attentifs — mais pas chahuteurs — et de socialiser. Lorsqu'après une formation nous prenons un pot ou un café avec les participants je me retrouve de nouveau emprunté, embarrassé, démuni de choses à dire, incapable d'entretenir une conversation faite de tout et de rien avec des gens que je ne connais pas. Ça me fait penser qu'il va falloir que je dise à tous les gens bien intentionnés qui vont me demander "qu'est-ce que tu as fait ce week-end, toi?" que je n'ai quasiment rien fait qui puisse les intéresser et que je vais une fois de plus être embarrassé par ces questions innocentes.
The Ongoing Moment
J'ai relu ce week-end, pour la deuxième fois, le très bon livre de Geoff Dyer "The Ongoing Moment", que m'a offert R J lors de ma visite à New York. C'est sans nul doute le meilleur livre sur la photographie qu'il m'a été donné de lire, le moins prétentieux, le plus à la portée du commun des mortels. C'est une étude croisée des oeuvres des photographes Alfred Stieglitz, Paul Strand, Walker Evans, André Kertés, Edward Weston, Dorothea Lange, Diane Arbus, William Eggleston, Philip Lorca DiCorcia, Joel Meyerowitz, Stephen Shore, Michael Omerod, Peter Brown et bien d'autres (tous les photographes qui m'intéressent vraiment, ça tombe bien!). Dyer montre que ces photographes, avec leurs styles différents, vivants à des époques différentes et utilisant des techniques différentes, ont tous fait des oeuvres qui se parlent et se répondent sans cesse. Ce livre est à la fois une étude historique mais aussi une analyse du travail de chaque photographe et de leurs relations artistiques. C'est remplit d'anecdotes et de détails significatifs et très agréable à lire autant qu'intelligent et passionnant. "The Ongoing Moment" n'est pas encore publié en français et c'est dommage.
dimanche 11 mai 2008
incivilité webesque
Je déteste aller sur un site web ou un blog et que celui-ci m'impose de la musique, ou qu'une musique se déclenche toute seule à l'affichage de la page. C'est une nuisance et dans le domaine du web c'est une incivilité. En général ça me fait refermer très rapidement l'onglet dans lequel j'ai ouvert la page en question sans même y jeter un coup d'oeil. Sauf quand j'ai une vingtaine d'onglets ouverts qui chargent gentiment dans leur coin et qu'il faut que je trouve ce damné site qui s'est mis à émettre des sons parmi les vingt, pour lui couper la chique. Les gens qui font ça (en général leurs sites sont ringards, tartignolles, ridicules, aussi, comme quoi les chats ne font pas des chiens) ne se rendent probablement pas compte des désagréments qu'ils génèrent ou que l'on ne surfe plus sur le web comme au siècle dernier, quand on n'avait pas en même temps de la musique sur iTunes ou la radio et qu'il fallait attendre que IE5 télécharge les pages une à une (mais déjà à l'époque c'était agaçant).
la question
Je rencontre dans la rue un ancien collègue, parti à la retraite il y a déjà longtemps. Je le reconnais, il me reconnaît, nous bavardons. Il est là avec une autre personne pour faire un micro-trottoir. Ils demandent aux passant : qu'est-ce qui vous donne des raisons d'espérer aujourd'hui? Ils me posent la question, d'ailleurs. Je suis un peu ennuyé pour répondre, je flaire les bons sentiments à plein nez. Je leur dit que j'espère arrêter d'espérer. Ils sont étonnés, comme je m'y attendais. Ils me remercient et se détournent rapidement, je sens un peu le souffre, sûrement. Le désespoir et la solitude ont des connotations négatives, pourtant je les considère comme des vertus, ce sont les conditions principales de la sérénité et de la liberté. Mais qui suis-je pour dire ça, moi dont le mental espère tout le temps, pour tant de choses des plus essentielles au plus triviales. La sagesse est encore éloignée mais ce n'est pas une raison pour abandonner le chemin qui y mène.
samedi 10 mai 2008
s'immerger dans le courant
"Plutôt que d'écoper l'eau depuis la rive, il est préférable de s'immerger dans le courant et d'observer comment la rivière se présente, s'écoule souplement autour de soi et se reforme en douceur de l'autre côté, comme si on n'avait jamais été là."
Paul Graham, photographe
(exposition à la Galerie des fille du calvaire, Paris)
émotions
Quand je suis triste je refuse d'être triste, ça me gène d'être triste et je ne trouve pas ça normal, pourquoi suis-je triste? Je me demande les raisons de ma tristesse, je cherche... et en général je trouve, et je suis de plus en plus triste une fois que j'ai trouvé pourquoi j'étais triste. Et je culpabilise d'être triste par dessus tout. Et je fais une erreur. La première chose à faire est d'accepter d'être triste. Accepter. Tout est là. Le fait d'accepter diminue l'émotion naturellement. Ne plus scinder, moi d'un coté, ma tristesse de l'autre. Ajouter du refus et de la culpabilité à une émotion c'est le contraire de la sagesse. Mais il n'est pas aussi facile que ça en a l'air de faire autrement, le mental travaille, énormément, monumentalement.
la semaine en cinq points
à propos de Flickr
J'utilise Flickr pour y stocker quelques photos et les diffuser ailleurs et pour suivre le travail de quelques photographes que j'aime bien. Je me tiens à l'écart des commentaires stériles, des polémiques vaines, des popularités factices autant qu'éphémères, de l'esprit de compétition, des célébrités fumeuses, des groupes en général qui n'apportent rien sinon des visiteurs superficiels. Cela n'a pas été toujours ainsi. Mais j'y ai gagné en sérénité. Je passe pour un asocial, un loner parce que je cultive peu les réseaux sociaux, ou même un égoïste. Certains me l'ont reproché, ou bien se sont détournés parce qu'ils se sentaient frustrés de ne pas avoir mon approbation admirative dans leurs commentaires. Mais je n'aimais pas beaucoup leurs images et je ne voulais pas entrer dans cette socialisation factice : je te mets un commentaire pour que tu m'en mettes un, donnant-donnant. Je suis comme ça dans la vie.
vendredi 9 mai 2008
des gifles qui se perdent
Je descend du métro. Sur le quai une gamine de six ou sept ans est penchée sur le caniveau le long du mur, elle est sur le point de vomir. Une femme est à coté d'elle, en passant je l'entends dire "dépêche-toi, j'ai pas le temps d'attendre moi" et "putain, qu'elle est chiante cette gosse!" Tout ce que je peux faire c'est de foudroyer du regard la mégère en rêvant de lui fracasser la gueule sur le sol, mais elle ne prête aucune attention à moi. Plus loin je l'entends encore jurer après la petite fille toujours appuyée, tête basse, tenant ses cheveux long contre sa nuque, contre le mur dégoûtant de la station.
primaires
Il semble de plus en plus évident que Clinton a perdu les primaires Démocrates et que ce sera Barack Obama le candidat à la présidence. Le sénateur de New York est dans les choux et elle ne reste en course que pour prouver qu'elle n'est pas quelqu'un qui quitte comme ça. J'ai peur que les Démocrates aient fait comme les socialistes français l'an dernier, choisir un candidat sous l'influence des médias et des sondages. Tout à l'air d'un engouement, sympathique certes, mais un engouement. Sans compter la question de la race dont on voudrait bien qu'elle ne serve pas d'arguments aux uns et aux autres mais dont on se doute bien qu'elle va l'être. Bref, je crains fort pour les Démocrates, je ne devrai pas, je sais, mais ma confiance dans les électeurs américains a un peu baissé depuis les deux élections de GWB, ça ne me rend guère optimiste!
jeudi 8 mai 2008
lumière
Repérer un spot de lumière, attendre que des gens passent dedans, prendre une photo au bon moment. C'est beau ce que la lumière fait avec les passants, c'est même tout ce qui m'intéresse dans la "photo de rue" maintenant.
Winogrand disait qu'il photographiait pour voir comment étaient les choses en photo. C'est comme ça aussi pour moi en fait, pour voir ce que ça donne une fois photographié. Il faut que j'arrête de me demander pourquoi je fais des photos. Pour voir de quoi ça a l'air, ça suffit.
devoir de mémoire
Sur les neufs heures que compte le film Shoah de Claude Lanzmann, j'en ai regardé sept. A raison de deux heures et quelques par soirées. J'ai pas pu aller plus loin, du moins pour le moment. Je serai tenté de considérer comme un devoir le fait de regarder ce film, en tout cas je l'ai pris un peu comme ça. A défaut de regarder le film on peut lire le livre, il rassemble tous les témoignages, mais voir les survivants raconter c'est encore plus impressionnant bien sûr et inoubliable.
sentiment d'insécurité
L'un des effets pervers de mon job est que mon "sentiment d'insécurité" s'est renforcé. Non pas que j'ai peur quand je sors dans la rue mais je suis plus sur mes gardes, je suis plus méfiant et plus attentif, par ailleurs je repère les situations potentiellement dangereuses et les environnements louches plus rapidement et avec plus de certitude que dans le passé. En ville on ne manque pas d'occasions d'être sur ses gardes. Il ne faut pas devenir parano non plus, on ne se fait pas attaquer à tous les coins de rues, mais le fait de travailler à longueur de journées sur la criminalité fini par porter l'esprit à s'imaginer des choses, je crois que pour les médecins et les infirmiers c'est un peu pareil, au moins à leurs débuts, ils sont peut-être un peu hypocondriaques.
lundi 5 mai 2008
illuminé
Une lumière douce et délicate sur des courbes gracieuses, un peu de douceur dans ce monde de brutes.
(Passer sa journée à étudier la violence, le vol et autres gracieusetés — même de façon assez lointaine et avec le recul du chercheur — et le soir regarder Shoa de Claude Lanzmann pendant deux heures, ce n'est pas une excellente idée pour vous rabibocher avec l'humanité. Il y a des sors bien pires que celui-là, toutefois.)
dimanche 4 mai 2008
allergie
Au fond je ne suis pas mécontent que ce week-end interminable se termine. J'ai un rhume des foins de tous les diables, maudit pollen de je ne sais quoi, j'éternue continuellement et mes muqueuses nasales n'en peuvent plus d'émettre des humeurs aqueuses sans compter les démangeaisons des yeux, du crâne et des oreilles. Au bout d'une heure de promenade cet après-midi je n'avais plus qu'une envie, rentrer chez moi. Heureusement j'ai retrouvé de la Clarityne dans mon armoire à pharmacie, mais il faut attendre un peu pour que ça fasse de l'effet.
samedi 3 mai 2008
karma
Une personne qui a beaucoup compté dans ma vie disait toujours : "ce qu'on fait on le paye toujours, un jour". Cette personne était protestante mais c'est une bonne définition du karma. Quand j'étais petit et que je disais une grossièreté, par exemple, ou une méchanceté, et qu'aussitôt je me cognais quelque part ou échappais quelque chose ma mère me disait : "c'est le Bon Dieu qui t'a puni!", instant karma s'il en est! Ces paroles et la notion de karma me sont restées, mais pas la religion qui les accompagne.
J'ai eu une éducation religieuse. Bien qu'étant allé à l'école laïque, j'ai tous les tampons de l'éducation catholique traditionnelle : baptisé, confirmé, communié, confessé, catéchisé. Je ne vais plus à la messe et même j'alterne entre l'agnosticisme et l'athéisme. La dernière foi que je suis allé à la messe, il y a une vingtaine d'années, j'ai trouvé la cérémonie si vide de toute spiritualité — à tel point que le mot "cérémonie" m'a semblé inapproprié — que je me suis dit que, croyant ou pas, je ne remettrai jamais les pieds dans pareille assemblée. Aujourd'hui je suis plus porté vers la philosophie des sages comme Spinoza ou Prajnânpad et certains aspects du bouddhisme. Comme le karma. Je pense que le fait de croire au karma vient de mon éducation religieuse chrétienne cependant, comme d'une idée dont je n'aurai pas pu me défaire et qui a simplement migré vers un support plus en conformité avec la philosophie dont je me sens proche.
J'ai eu une éducation religieuse. Bien qu'étant allé à l'école laïque, j'ai tous les tampons de l'éducation catholique traditionnelle : baptisé, confirmé, communié, confessé, catéchisé. Je ne vais plus à la messe et même j'alterne entre l'agnosticisme et l'athéisme. La dernière foi que je suis allé à la messe, il y a une vingtaine d'années, j'ai trouvé la cérémonie si vide de toute spiritualité — à tel point que le mot "cérémonie" m'a semblé inapproprié — que je me suis dit que, croyant ou pas, je ne remettrai jamais les pieds dans pareille assemblée. Aujourd'hui je suis plus porté vers la philosophie des sages comme Spinoza ou Prajnânpad et certains aspects du bouddhisme. Comme le karma. Je pense que le fait de croire au karma vient de mon éducation religieuse chrétienne cependant, comme d'une idée dont je n'aurai pas pu me défaire et qui a simplement migré vers un support plus en conformité avec la philosophie dont je me sens proche.
la semaine en cinq points
vendredi 2 mai 2008
empreintes 2
Finalement j'ai décidé de faire migrer Empreintes sous Wordpress, pour la qualité de l'interface utilisateur et la beauté des "templates" (et c'est tout gratuit aussi). Empreintes 2, donc. Dans quelques temps je supprimerai l'ancien. Merci de mettre vos liens à jour si nécessaire.
John Gossage
J'ai découvert ce matin les photos de John Gossage et je suis tombé immédiatement en admiration. Gossage est un photographe du détail courant, de la banalité qu'il transforme en événement, du détail quotidien, celui qu'on ne voit plus. Ses images dirigent notre attention sur les objets de notre vie, il nous demande même d'y faire attention alors que nous avons tendance à ne plus regarder. Et par la qualité de son regard, les petits détails , les paysages familiers, deviennent importants, magiques, menaçants ou mystérieux. Les images de John Gossage sont en noir et blanc, elles sont sombres avec le plus souvent une faible profondeur de champ; la suppression de la couleur insiste sur la nature du sujet photographié, la couleur ne vient plus détourner l'attention de celui qui regarde, l'image s'en trouve simplifiée mais plus mentale. La faible profondeur de champ souligne un monde en trois dimensions et isole le sujet de l'arrière plan. Le photographe transforme le banal et le quotidien comme Eggleston le fait avec son concept de "forêt démocratique" mais Gossage ne joue pas sur les couleurs comme Eggleston. La verticalité des images resserre la vision sur le sujet, alors même que le regard est parfois gêné par un premier plan flou (un peu comme Leiter), c'est un peu comme un jeu avec celui qui regarde. Les photos sont souvent prises d'assez bas mais sans contre-plongée ce qui accentue l'étrangeté. John Gossage est un très grand photographe qui a publié de nombreux recueils, à regarder attentivement.
empreintes
Bon, je me suis remis à faire de la photo. D'un coup la photo s'est remise à m'intéresser alors que je n'en avais quasiment plus fait depuis le mois de février — j'ignore la raison de ce hiatus, une sorte de panne d'inspiration et panne d'envie, peut-être le manque de lumière, la lumière d'hiver. J'ai rouvert Empreintes, si ça vous dit, mais aussi toujours Flickr.
jeudi 1 mai 2008
à quatre pattes
J'adore les chiens, mais pour en avoir un il faudrait que j'habite ailleurs que dans la Forteresse de Solitude en haut de mon phare de béton. Sniff!
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