dimanche 11 mai 2008
la question
Je rencontre dans la rue un ancien collègue, parti à la retraite il y a déjà longtemps. Je le reconnais, il me reconnaît, nous bavardons. Il est là avec une autre personne pour faire un micro-trottoir. Ils demandent aux passant : qu'est-ce qui vous donne des raisons d'espérer aujourd'hui? Ils me posent la question, d'ailleurs. Je suis un peu ennuyé pour répondre, je flaire les bons sentiments à plein nez. Je leur dit que j'espère arrêter d'espérer. Ils sont étonnés, comme je m'y attendais. Ils me remercient et se détournent rapidement, je sens un peu le souffre, sûrement. Le désespoir et la solitude ont des connotations négatives, pourtant je les considère comme des vertus, ce sont les conditions principales de la sérénité et de la liberté. Mais qui suis-je pour dire ça, moi dont le mental espère tout le temps, pour tant de choses des plus essentielles au plus triviales. La sagesse est encore éloignée mais ce n'est pas une raison pour abandonner le chemin qui y mène.