Une personne qui a beaucoup compté dans ma vie disait toujours : "ce qu'on fait on le paye toujours, un jour". Cette personne était protestante mais c'est une bonne définition du karma. Quand j'étais petit et que je disais une grossièreté, par exemple, ou une méchanceté, et qu'aussitôt je me cognais quelque part ou échappais quelque chose ma mère me disait : "c'est le Bon Dieu qui t'a puni!", instant karma s'il en est! Ces paroles et la notion de karma me sont restées, mais pas la religion qui les accompagne.
J'ai eu une éducation religieuse. Bien qu'étant allé à l'école laïque, j'ai tous les tampons de l'éducation catholique traditionnelle : baptisé, confirmé, communié, confessé, catéchisé. Je ne vais plus à la messe et même j'alterne entre l'agnosticisme et l'athéisme. La dernière foi que je suis allé à la messe, il y a une vingtaine d'années, j'ai trouvé la cérémonie si vide de toute spiritualité — à tel point que le mot "cérémonie" m'a semblé inapproprié — que je me suis dit que, croyant ou pas, je ne remettrai jamais les pieds dans pareille assemblée. Aujourd'hui je suis plus porté vers la philosophie des sages comme Spinoza ou Prajnânpad et certains aspects du bouddhisme. Comme le karma. Je pense que le fait de croire au karma vient de mon éducation religieuse chrétienne cependant, comme d'une idée dont je n'aurai pas pu me défaire et qui a simplement migré vers un support plus en conformité avec la philosophie dont je me sens proche.