dimanche 30 juin 2013

Unwinding

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Paris, aujourd'hui

Après une journée enchifrenée et fiévreuse, ce dimanche s'est passé sous de biens meilleures conditions, plus de toux, plus de fièvre et les sinus clairs. Hier soir la seule chose que j'ai pu faire c'est de regarder un match de baseball à la télé, et encore je ne suis pas resté devant jusqu'à la fin. Après avoir dormi dix heures je suis sorti prendre un déjeuner tardif au Libanais d'à coté et j'ai regardé un épisode d'une heure et demie de Generation Kill. Excellente série, Generation Kill, écrite par David Simon (who else!) qui est certainement le meilleur auteur de séries de sa génération. Son oeuvre rassemble jusqu'à maintenant les excellentes séries : Homicide, Life on the Street, The Wire et Treme.

En ce moment je lis The Unwinding: An Inner Story of the New America par George Packer (un auteur du New Yorker), c'est un récit de l'Amérique de ces dernières années vue à travers différents personnages, dans un style et un mode de narration très proche de ce que fait John Dos Passos dans la trilogie 1900. J'adore ce style et le livre est passionnant, totalement prenant. À travers ses personnages (réels) George Packer raconte l'histoire des quatre dernières décades de l'Amérique. Il raconte la désagrégation du tissus social qui faisait selon lui l'Amérique, la dérive de Wall Street, de la politique, des mentalités, la solitude des personnages qui sont abandonnés par la société et écrasés par les forces de l'argent… Comme le faisait Dos Passos, il entremêle la biographie de ses personnages de courtes biographies de célébrités qu'il estime représentatives de l'époque qu'il décrit. Ainsi il dresse les portraits d'Oprah Winfrey, Sam Walton (le patron de Walmart), Jay-Z le rappeur, Newt Gingrich, Colin Powell. Si vous voulez lire un livre qui vous raconte l'Amérique d'aujourd'hui en crise, en voici un, pas vraiment optimiste toutefois.

Enfin, pour me reposer et rire un peu je crois que je vais lire le dernier Carl Hiaasen ou un Seth Greenland, tiens!

jeudi 27 juin 2013

La petite fille en rouge dans la forêt

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Il est rare que je me déclare content d'une de mes photos, pourtant celle-ci me plaît énormément. Au départ c'est une scène banale au cours d'une promenade en forêt de Chinon avec mes petits neveux. Je n'avais sur moi que mon iPhone et j'ai fait ce cliché très rapidement, en soignant le cadrage toutefois, je me flatte d'avoir le coup d'oeil pour le cadrage, c'est même, je crois, ma seule qualité. Je n'ai eu qu'à  passer le cliché dans un des filtres d'Instagram (intensification des couleurs essentiellement pour faire ressortir le contraste entre les verts et les rouges de la veste et des bottes de Cécile) pour obtenir cette image assez cinématographique et pleine de mystère. Comme quoi comme le veut le lieu commun : le meilleur appareil photo c'est celui qu'on a sur soi !

Cette image est loin d'être parfaite techniquement, elle est un peu floue mais elle est bien cadrée et il y a plusieurs petits détails et les couleurs qui me plaisent (et le flou ajoute à son coté mystérieux et presque surnaturel).

Dieux égyptiens au Musée du Louvre

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Apis, le héraut du Dieu Ptah

Donc hier mercredi j'ai accompagné mon petit neveu Joël à Paris, pour la journée. Ce petit gars de 13 ans qui vit en Amérique ne se souvenait pas avoir pris le train (pourtant quand il était petit il a voyagé en train) et n'était jamais venu à Paris. Nous avons fait une journée touristique : la Tour Eiffel, le Trocadéro, la Place de l'Étoile, l'Arc de Triomphe et la flamme du soldat inconnu, les Champs Élysées, la Place de la Concorde et son obélisque, le Musée du Louvre (surtout les antiquités égyptiennes que j'adore et qui l'ont beaucoup intéressé), le Jardin des Tuileries, la Pyramide du Louvre, l'Arc de Triomphe du Carrousel, le Pont des Arts, les quais de Seine et, pour finir, Notre Dame. Je crois qu'il était fatigué, hier soir, mais content.

Vive le train !

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La gare de Chinon

Le train c'est bien. Aujourd'hui avec le TGV et les trains régionaux, Chinon est à deux heures de Paris. J'ai pu mardi, sortir du travail un peu plus tôt que d'habitude et filer à la campagne passer la soirée et la nuit. Le lendemain, mercredi, j'ai pu emmener mon petit neveu passer la journée à Paris. Nous sommes parti le matin à 7h15 et sommes arrivé à Paris à 9h25. Et nous sommes revenus le soir en partant de Paris à 18h35 pour arriver à destination à 20h45. Ce matin j'ai repris le train de 7h15 pour rentrer à Paris. Les trains successifs étaient parfaitement à l'heure. Certes les dessertes sont faites exclusivement pour les gens qui vont travailler à Tours et pour ceux de Tours qui vont travailler à Paris, donc entre les heures de pointe et les samedi et dimanche il y a peu de trains et il n'est pas facile de trouver une correspondance à Tours, mais quand-même, deux heures pour faire Chinon - Paris, c'est merveilleux, non ?

mardi 25 juin 2013

Tony Soprano is dead

Le lendemain de l'inondation, à l'aube, j'ai appris la mort de James Gandolfini, réveillé par cette nouvelle apparue comme alerte sur mon iPhone. Dans mon entourage d'alors personne ne savait qui était James Gandolfini, personne n'avait jamais vu Les Soprano. La mort de James Gandolfini n'a ému que moi.

J'étais ému parce que Les Soprano ont été une des séries les plus brillantes de la télé américaine de ces dernières années, sans doute un peu après The Wire mais pas bien loin, et que Tony Soprano était un personnage terriblement complexe, humain, contradictoire, détestable et cruel mais aussi terriblement attachant, oui tout ça à la fois, c'est pas mal pour un seul personnage, et que James Gandolfini était Tony Soprano et sera toujours et à jamais désormais Tony Soprano.

James Gandolfini dans le rôle de Tony Soprano
James Gandolfini est mort à 51 ans, en vacances à Rome, d'une crise cardiaque.

La scène finale de la série Les Soprano

lundi 24 juin 2013

Retour

De retour d'une semaine de vacances à la campagne, plutôt agitée, j'ai du mal à me refaire à la vie normale et en fait je suis aussi crevé qu'en partant.

Il faut dire que nous avons été inondé, toute la maison sous les eaux, à la suite d'un orage particulièrement violent (qui a fait des dégâts dans toute la région) et de longues semaines de pluie. Comme nous avons vu arriver l'inondation à l'avance (expérience de ce genre de phénomène pas si rare à cet endroit) nous avons pu mettre tout ce qui craignait l'eau à l'abri, de fait il n'y a pas eu de dégâts (à part les murs et le sol humide), mais la journée a été assez fatiguante et les jours qui ont suivi ont necessité beaucoup de travail pour remettre tout en place.

J'étais fatigué avant de partir en vacances et du coup je suis fatigué en revenant de vacances, vivement le travail que je me repose un peu!

Retour au blogging normal ces jours-ci, j'espère.

dimanche 16 juin 2013

Vacances

Et donc voilà, je suis encore en vacances à la campagne cette semaine et pour une raison qui m'échappe j'ai négligé d'annoncer mon départ ici. Bref, des petites vacances donc, juste une semaine dans ma retraite campagnarde habituelle mais des vacances un peu actives puisque je suis sensé m'occuper de mes trois petits neveux. Heureusement ils ont entre 5 et 12 ans et demandent beaucoup moins d'attention que les années précédentes (cette semaine au mois de juin devient traditionnelle puisque ça fait quatre ans que je prends ces petits congés pour m'occuper de mes neveux). L'activité ici va être tout de même légère cette semaine, je n'ai du tout l'esprit à bloguer.

jeudi 13 juin 2013

Incendies au Colorado

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La sécheresse qui règne sur l'État du Colorado provoque des feux de forêts catastrophiques. La région de Colorado Springs où j'ai des amis est sévèrement touchée par deux feux : le Black Forest Fire (zone entourée de rouge sur la carte) au nord-est de Colorado Springs et le Royal Gorge Fire plus au sud près de Cañon City. Dans la région de Cañon City le premier employeur est le système pénitentiaire, il y a 6 prisons dont la plus grande : le Colorado State Penitentiary, est une des deux Supermax Prison de l'État (l'autre est à Florence, un peu plus au sud).

Toutes les rivières des États-Unis

Toutes les rivières des États-Unis, un projet réalisé par Nelson Milnar.

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Les données sont sur GitHub.

A less dangerous tool?

Encore Andrew Sullivan, avec qui je suis, décidément, d'accord.

Big Data is a core tool for terror prevention and is less dangerous, it seems to me, than many other counter-terrorist programs (like occupying foreign countries, killing people with drones, etc.). Of course, you may believe that we need to end counter-terrorism altogether, because it is a hyped and over-blown threat. But say that in that case – and make the argument that we will be better off without this kind of data-gathering being allowed, and safer. Or that our freedom is worth a few terror incidents.

[…] what seems inescapable to me are two related things: this data is out there, and the private sector has it. It’s the first real data of its kind to be seeking computer algorithms, not necessarily content of phone conversations. It works, which is partly how Obama got re-elected. And any system of such surveillance is inherently much easier to expose than ever before. There are more Edward Snowdens out there. And they have real power – just a different and asymmetric kind. In the end, the potential for disruption is as great as the potential for knowledge.

[Enter The Leaker « The Dish]

Encore sur Prism

Andrew Sullivan (cette fois!) :

[…] yes, there is a real potential for abuse of a system like PRISM. But are we actually going to prevent government from using Big Data, while Google plumbs its depths even further and Buzzfeed even schedules its content by chasing algorithms? At least there is some minimal check on the government, a judicial court. It almost certainly needs more muscle, as this reader suggests, and that might be a helpful reform. There is also Congressional oversight – another important check. Yes, I remain skeptical and opposed to the state secrets that Obama has maintained which make it impossible for the public even to have a debate about trade-offs or those in Congress to protest publicly. But that doesn’t mean denying the realities of the low level Jihadist insurgency we and the Muslim world are struggling against.

[…]

I believe […] that Bush massively over-reached (unforgivably so on torture) and that Obama has improved on Bush immeasurably – no more torture, no more completely unchecked executive power, and a genuine attempt to close Gitmo – and may now be able to lead from behind on civil liberties with cover from parts of the public. At the same time, I’d welcome that. But PRISM? Big Data exists whether we like it or not. Not to use it and use more targeted forms of surveillance would unnerve me more. And yes, of course, there is potential for abuse – which is why I’m delighted it is now out in the open, where it should be. But we may find that the public’s view of the correct balance is not where Rand Paul or Glenn Greenwald or Freddie want it to be. And in the end, it’s their call.

(Via The Dish - My “Faith” In Obama)

mercredi 12 juin 2013

Clarifications

J'ai supprimé le billet citation de Josh Marshal parce que c'était sans doute un peu trop dans le genre provocation.
Pour clarifier ce que je pense de l'affaire PRISM - Snowden :

  • Ce que fait la NSA c'est du data-mining, pas des écoutes individuelles.
  • Jusqu'à preuve du contraire ces procédures sont encadrées et validées par la justice américaine et approuvées par le Congrès, rien à voir avec le Watergate ou "Iran-Contra", ou avec les manœuvres dénoncées par Daniel Ellsberg en son temps.
  • Tout le monde sait bien que l'Internet est surveillé et que les données que vous confiez à Internet, y compris vos mails et vos chats privés, sont minés, ne serait-ce que pour le marketing.
  • Là vos données sont minées pour la sécurité de l'état, c'est une différence, et ça peut être dangereux pour les libertés individuelles.
  • Mais ces procédures me semblent justifiées, à condition d'être bien encadrées et autorisées par la loi, dans l'état du monde contemporain.
  • Bien sûr que ces surveillances peuvent être détournées ou utilisées à mauvais escient, c'est le danger qu'elles représentent et à mes yeux le seul danger, c'est pourquoi il faut absolument qu'elles restent encadrées par la loi et contrôlées par la justice.
  • On ne vit pas dans le monde des Bisounours, il faut rester réaliste : la sécurité de l'état existe et pour être efficace exige un certain abandon de notre confidentialité, c'est un mal nécessaire. Par ailleurs le recueil et le minage des données sont des intrusions bien moins invasives que les anciennes techniques policières de surveillance (c'est du moins mon opinion, je peux me tromper et je suis ouvert à tous les arguments pour peu qu'ils soient de bonne foi et qu'ils n'atteignent pas le "point Godwin").
  • Sur Snowden je suis très partagé, je serais assez d'accord avec Josh Marshall cependant, tout en trouvant que David Brooks est excessif.  J'ai du mal à voir en lui le héros qu'on veut bien décrire et aurait plutôt tendance à voir en lui une sorte d'agent double infiltré dans l'appareil de sécurité de l'état, au service d'une certaine idéologie (libertarienne en l’occurrence). Bien sûr pour qui est d'accord avec l'idéologie au nom de laquelle ils agissent les agents doubles sont des héros.

Applis

Microsoft Office pour Mac c'est vraiment pas terrible, ça met très longtemps à se lancer, ça occupe une tonne de RAM, c'est moche. J'avais installé une version d'essai de Office 2011 pour Mac et j'ai finalement annulé l'essai et désinstallé  tout le machin. De toute façon je n'en ai pas besoin. J'utilise la plupart du temps MarsEdit pour écrire mes billets de blog, NvAlt pour prendre des notes. Et j'utilise Google Docs pour traitement de textes et tableur. Et Draft qui est une chouette appli en ligne.

Avantage des applis en ligne : la NSA n'a pas trop à se fouler pour avaler mes informations!

Matins

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C'est vraiment curieux : j'aime le matin tôt, surtout quand il fait beau en été. Mais j'ai un mal fou à me lever. Il me faut des ressources de volonté considérables pour arriver à me lever ou alors une obligation . Une fois que je suis levé et réveillé ce qui demande cinq minutes environ, cinq minutes très pénibles, je me sens en forme et en général de bonne humeur, l'esprit clair. Une douche et un café et la vie reprend. Mais ces cinq minutes du lever me font presque toujours reculer. Pourtant qu'est-ce que c'est agréable après, de disposer de toute la journée devant soi, d'expédier les corvées de bonne heure et en particulier de faire les courses avant qu'il y ait du monde dans les magasins. Et puis la lumière est belle le matin (je suis très sensible à la qualité de la lumière).

Et sortir pour prendre un petit déjeuner dans un café en lisant les nouvelles, je faisais ça le samedi matin quand j'habitais à Poitiers. Je me levais de bonne heure et j'allais au Café du Jet d'Eau (disparu, aujourd'hui une banque), une grande brasserie que la Place de l'Hôtel de Ville, avec Libé (en ce temps là Libé était dirigé par Serge July et était un journal sérieux et intéressant, pas le tabloïd qu'il est devenu). Il n'y avait personne au café au moment où j'y allais, que les proprios et le personnel et un avocat du coin, un notable, un peu imbibé,  ou un type qui se faisait passer pour un notable, qui passait sa vie au bistrot et qui bavardait avec la patronne en commentant les nouvelles du jour (il lisait La Nouvelle République et Centre Presse) d'un ton docte.

mardi 11 juin 2013

Approximations journalistiques

À lire les article et même certains éditoriaux sur l'affaire PRISM, il me semble qu'assez peu de journalistes aient bien compris, ici en France au moins, ce dont il s'agissait, ce qu'étaient les Big Data et comment les services de renseignement s'y prenaient pour surveiller les énormes flux de communication passant par Internet. Comme bien souvent, quand les journaux grand-public rendent compte d'un sujet que l'on connaît (1), même un peu seulement, on s'aperçoit qu'ils racontent beaucoup de bêtises, qu'ils simplifient exagérément et qu'ils ont tendance à confirmer ce que le public a envie d'entendre. Il n'y a rien à faire contre cela, seulement multiplier, quand c'est possible, les sources d'information et ne jamais prendre pour argent comptant ce que racontent les média.
(1) Je suis amené de par mon travail et mon milieu professionnel à connaître un peu le sujet.

lundi 10 juin 2013

Prism

Franchement par moments on se demande si le monde ne marche pas sur la tête! En cause les dernières révélations du Washington Post et du Guardian rapportant que le renseignement américain utilise deux programmes secrets : l'un permettant la récolte des données d'appels téléphoniques aux Etats-Unis via l'opérateur Verizon, l'autre, nommé PRISM, visant à intercepter les communications d'internautes étrangers se situant hors des Etats-Unis sur neuf grands services et réseaux sociaux. Selon un certain nombre de chroniqueurs on tiendrai là non seulement le scoop du siècle mais aussi un gigantesque scandale! A les entendre on pourrait presque penser que le gouvernement américain écoute toutes les conversations téléphoniques, lit tous les mails et examine tous les profils Facebook à la recherche de terroristes potentiels ! Et qu'en plus c'est un crime ! Eh bien non! J'ai expliqué dans le billet précédent pourquoi la NSA collectait ces informations et ce qu'elle en faisait, mais il faut savoir aussi que tout ce que fait la NSA est légal et approuvé par le Congrès ou par un juge fédéral et que le recueil de données est contrôlé par une court de justice appelée FISA (Foreign Intelligence Surveillance Court).

L'homme à l'origine des fuites de la semaine dernière s'est dénoncé hier soir, il s'appelle Edward Snowden, c'est un ancien employé de la CIA et jusqu'à sa fuite à Hong-Kong (?) il travaillait chez un sous-traitant de la NSA. Ce matin Daniel Ellsberg, l'homme qui avait divulgué les papiers du Pentagone en 1971, parlait de Snowden comme d'un héros en lutte contre "The United Stasi of America". Sans rire! La Stasi, rien que ça. Tu parles d'une hyperbole!

A lire l'interview de Snowden dans le Guardian on se rend compte qu'il s'agit d'un jeune type idéaliste, extrêmement naïf (c'est un euphémisme) et assez ignorant (il s'est réfugié à Hong-Kong, apparemment en dépit du bon sens puisque Hong-Kong est sous autorité chinoise — ces grands défenseurs de la liberté d'expression — et, en tant qu'ancienne colonie britannique au statut particulier, a des accords d'extradition avec les Etats-Unis). Il raconte en particulier une opération de recrutement de la CIA à laquelle il a assisté, opération certes cynique mais d'une totale banalité dans le domaine du renseignement, qui l'aurait dégoutté des services d'espionnage. A lire son interview on se dit que ce qui est un peu effrayant c'est que la CIA emploie de tels idiots et que la NSA les laisse accéder à ses secrets de fabrication!

Certains appellent Snowden un "lanceur d'alerte" (*whistelblower* en Anglais), mais un lanceur d'alerte n'est-il pas sensé être quelqu'un qui dénonce un crime, une conspiration, un acte illégal mais tenu secret ? Or il n'y a rien d'illégal dans les écoutes et recueils de données que pratique la NSA et aucune conspiration. Jusqu'à ce qu'on me prouve le contraire tout est sous contrôle.

Je suis certain que de scandale il n'y aura pas, ou alors c'est que vraiment nous n'avons plus le sens des réalités et des proportions. Et je suis persuadé que pour se défendre du terrorisme les démocraties libérales doivent prendre des mesures qui sacrifient quelque peu la vie privée, du moment que ces mesures sont encadrées et contrôlées. Je pense que les programmes de surveillance de la NSA — les écoutes et PRISM — sont nécessaires, légaux et contrôlés par une autorité indépendante.

dimanche 9 juin 2013

Surveillance

Alors vous pensez que la NSA espionne tous vos mails et tous vos coups de fils, de même que tous vos statuts sur Facebook et vos recherches sur Google ou sur Yahoo! ? Non, bien sûr ce serait un travail de titan qui occuperait à un tâche particulièrement fastidieuse des dizaines de milliers d'agents, en pure perte. Le gouvernement américain se fiche totalement de vos conversations téléphoniques et de vos mails privés à votre petite amie. Ce qui l'intéresse ce n'est pas le contenu de vos communications mais comment vous les faites, à qui vous parlez, c'est votre comportement général et ce qu'il peut révéler d'anomalies intéressantes pour lui.

Ce que fait la NSA c'est de l'analyse de ce qu'on appelle aujourd'hui les Big Data. Des gigantesques bases de données analysables seulement par de puissants logiciels. Ces analyses ne prétendent qu'à une chose, mais à une chose très importante : prévoir l'avenir.

Les gens qui font du marketing utilisent les traces que vous laissez partout pour déterminer qu'apparemment vous êtes intéressé par les voitures ou par les produits pour bébés, de façon à vous envoyer de la pub ciblée. Votre vie privée ne les intéresse pas, seulement votre comportement et ce que vous êtes susceptible d'acheter. Exemple parmi tant d'autres : quand vous passez à la caisse d'un magasin celui-ci enregistre la nature de vos achats, il s'en fiche du pourquoi vous achetez ce que vous achetez mais il va analyser votre comportement d'acheteur pour adapter son offre à sa clientèle ou vous proposer d'autres produits qui pourraient vous intéresser aussi.

La NSA, elle, veut savoir qui est probablement en train de préparer ou risque de commettre un acte de terrorisme. Pour ça elle va enregistrer et monter une base données gigantesque de tous les comportements et quand leurs machines vont détecter un comportement différent de la majorité des comportements, elle va lancer une alerte et suivre ces différences afin de voir si il n'y aurait pas, là, une menace. Nous sommes le groupe de contrôle avec lequel ils vont comparer les autres comportement.

Le danger c'est que cet organisme gouvernemental Américain, la NSA, se servent de nos données dans un autre but que de rechercher les terroristes potentiels, mettons pour détecter les opposants au régime et les réprimer. Mais jusqu'à maintenant tout ce que fait la NSA est encadré par la loi, déclaré au Congrès, autorisé par une décision de justice. Bien sûr on peut penser qu'il pourrait dans l'avenir en être autrement et c'est bien pour cela qu'il faut surveiller démocratiquement les surveillants, s'assurer qu'ils ne font pas n'importe quoi.

L'autre problème est plus philosophique : doit-on accepter qu'au nom de la sécurité de l'état nos données personnelles soient surveillées et analysées par une service de l'état? En fait nous n'avons pas trop le choix. Sommes-nous prêts à abandonner notre usage d'Internet, nos smartphones, nos Pass Navigo ? Et puis comme je le montre plus haut ce n'est pas exactement notre vie privée à laquelle s'intéresse les services de renseignement, plutôt notre comportement général et nos habitudes. Enfin la menace terroriste elle, est là et toujours aussi dangereuse, et nous comptons sur l'état et sur sa police pour nous en préserver.

samedi 8 juin 2013

Ligues dissoutes

D'un point de vue strictement technique dissoudre le groupuscule de jeunes nazillons ne sert à rien. La ligue dissoute se reformera très rapidement sous un autre nom, et les dissous resteront une bande de brutes suprémacistes blancs prêts à faire le coup de poing contre les gauchos. De toutes façons ils sont très peu nombreux et pas vraiment des lumières question intellect donc les flics n'auront aucun mal à les suivre et à les surveiller dans la bande dans laquelle ils vont se retrouver.

Cependant, en démocratie, en république, gouverner c'est aussi ne pas négliger la part d'émotionnel qui traverse en permanence l'activité politique. C'est un travail d'équilibriste entre les nécessités de la gouvernance et les exigences de son électorat. Le gouvernement doit faire quelque chose pour montrer qu'il ne prend pas à la légère le drame qui s'est produit rue Caumartin et pour donner quelques gages (à peu de frais il faut bien le dire) à sa marge gauche. Les nazillons devront être dissous. C'est bien fait pour eux même si cela n'a, en fait, que très peu d'importance et d'intérêt.

Afrique

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Vitrine d'une boutique, rue Stephenson, Paris.

Sécurité

La sécurité des citoyens contre le terrorisme c'est deux choses : le théâtre de la sécurité et la sécurité. Le théâtre de la sécurité c'est tout ce qui se fait au vu et au su de tout le monde,  ce sont les contrôles dans les aéroports, les patrouilles de militaires dans les gares, c'est Vigipirate, c'est le vigile qui regarde dans votre sac à l'entrée du grand magasin, c'est assez peu efficace dans la lutte contre le terrorisme mais c'est visible et ça rassure tout le monde et c'est bien l'objectif recherché. Et rassurer le peuple c'est très important, ça permet à la machine de continuer à fonctionner et ça apaise les tensions et les peurs. On peut râler contre, trouver ça excessif, mais on ne peut pas s'en passer. La sécurité par contre ne peut se faire que dans le secret, dans l'ombre, derrière la scène du théâtre. C'est des écoutes, des surveillances, du renseignement, des infiltrations, des filatures, des opérations spéciales à haut risque dont personne n'entendra jamais parler. C'est beaucoup de finesse et d'intelligence, pas mal de cynisme aussi. Ça utilise des moyens pas trop avouables dans une démocratie libérale. L'espionnage d'état de ses citoyens ou des citoyens des pays alliés fait partie des outils de la sécurité. C'est pas joli-joli mais c'est généralement efficace et ça évite des attentats. Pas toujours, on l'a vu dans l'affaire Merah, mais ce n'est pas une science exacte et dès fois on se trompe. Mais quand les services ne se trompent pas et qu'ils démantèlent un réseau de terroristes personne ou presque n'en entend parler. C'est normal, les succès doivent rester discrets alors que les échecs sont largement commentés, c'est le jeu. Les deux sont indispensables, le théâtre et l'arrière-scène.

6 juin 1944

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Nous n'oublierons pas. (Photo : Flickr, PhotosNormandie).

vendredi 7 juin 2013

Mémoire courte et climat politique

A propos de la mort de ce jeune homme dans une bagarre avec les fafs, je suis surpris par la mémoire courte des média. Je suis vieux et je me souviens que dans les années 60/70 les "gauchos" et les "fafs" se battaient régulièrement dans la rue. Ces jeunes fauteurs de troubles ont fini par rentrer dans le rang et occuper des places dans la société, ainsi Alain Madelin qui faisait partie de la Fédération des étudiants nationalistes (la FEN, je me souviens combien on détestait et craignait la FEN). Madelin, donc, blessé à l'entrée du lycée Turgot dans une bagarre entre lycéens communistes et membres de la FEN en 1963. Ou Gérard Longuet, Hervé Novelli et Patrick Devedjian, tous faisaient parti du groupuscule d'extrême droite "Occident". Coté gauche il y avait des gars comme Serge July,  Jean-Marcel Bouguereau, Marc Kravetz, Jean-Louis Péninou... En 1967, Gérard Longuet a été condamné pour complicité de violence et voies de fait avec armes et préméditation : il aurait été un des instigateurs d'une expédition violente contre des étudiants d'extrême gauche à l'université de Rouen, un des étudiants de gauche avait été laissé dans le coma après l'attaque. Les bagarres de ce genre n'ont rien de bien nouveau et ce n'est pas un retour aux années 30 comme je l'entends dire ici où là (avertissement : mon papa, dans les années trente a fait partie des "Jeunesses Patriotes", un temps, pourtant c'était un brave homme, réac' mais brave). J'ai bien l'impression, pour ce que j'en sais (et je n'en sais pas plus que les média) que c'est un accident (encore que les résultats de l'autopsie prouveraient le contraire). Les "fafs" se baladent avec des poings américains dans la poche ? Mais ça a toujours été comme ça, et même avec des battes de baseball à ce que je sais. Ça ne suffit pas à établir la préméditation, juste à prouver qu'ils voulaient se battre et faire mal, ou du moins qu'ils avaient prévu l'éventualité de rencontrer des "ennemis", ce qui est un peu le principe de leur activité de base. Vous croyez que les "antifas", comme on appelle les "gauchos" aujourd'hui, se baladent sans rien dans les poches? Attendez de voir la prochaine bagarre!

Le climat politique en France en ce moment est délétère, ce n'est guère à cause du mariage gay (l'opposition à cette loi serait plutôt, selon moi, un symptôme) mais à cause de la crise économique, de la place importante du Front National dans l'électorat et de la tendance de l'UMP à chasser sur les terres de ce même Front, de la médiocrité et de la corruption d'une partie (une partie seulement) du personnel politique et enfin de la dégradation du discours politique civilisé (suivez mon regard vers Mélenchon et Marine Le Pen). Je crois qu'en plus le peuple Français n'accepte pas vraiment de jouer le jeu de la démocratie : dès qu'un groupe est mécontent d'une décision politique prise par une majorité légitime issue des urnes il descend dans la rue pour manifester et protester et faire pression pour que cette décision soit abrogée (ce qui n'est d'ailleurs pas souvent le cas, d'où l'inutilité de ces gesticulations permanentes). Il y a des manifs tous les weekends de l'année à Paris et souvent en semaine aussi. Manifester est devenu un passe-temps comme un autre dès qu'un groupe se trouve assez nombreux pour protester contre une décision de la majorité en place. De même la majorité en France, qu'elle soit de droite ou de gauche, exerce en général cette plaie de la démocratie qu'on appelle la tyrannie de la majorité : c'est à dire qu'aucun compromis n'est jamais possible avec l'opposition, c'est tout ou rien. Dès lors ce n'est pas étonnant qu'on en arrive là. Et ce n'est pas la dérive populiste des journaux comme Libé qui vont calmer les choses.

mardi 4 juin 2013

Vide grenier

¶ Grand moment de mindfuck à venir : La théorie du genre, nouvelle fronde des opposants au mariage gay (via @afpfr).

¶ D'ailleurs en ce qui concerne les études sur le genre lire cet excellent billet sur l'hostilité aux gender studies (via et par @Raveline).

¶ Deux essais sur le Ghana et son pétrole : "Ghana : "Oil City" et la malédiction du brut" et "Ghana, la démocratie à l'épreuve du pétrole".

¶ Sur la Syrie lire : "Syrie : la France "a la certitude" que du gaz sarin a été utilisé à " plusieurs reprises"" dans Le Monde. Le gouvernement Syrien a franchi la "ligne rouge" mais que faire maintenant? La guerre? Hum! la dernière fois qu'on est intervenu au Moyen-Orient on a mis dix ans à s'en dépêtrer et je ne suis pas sûr qu'on ai les moyens financiers d'intervenir en Syrie ni que les Russes nous laissent faire.
Vous saviez qu'après la dernière guerre mondiale la France avait immergé du gaz sarin, noyé dans du béton, au large d'Ouessant?

¶ Bob Dylan map: every place mentioned in a Bob Dylan song.

¶ "Ryanair : un commandant de bord dénonce les dangers du low cost", le titre est trompeur, je pense que le commandant de bord en question a voulu dénoncer les dangers de la politique interne de Ryanair, pas les dangers du low-cost. Le low-cost n'est pas forcément dangereux, voir Southwest Airlines qui est une compagnie très sûre et pourtant low-cost.

¶ A propos de transport aérien, un déplacement du chargement mal arrimé et un décrochage à basse altitude seraient la cause du crash du 747 Cargo de National Air au décollage à Bagram en Afghanistan.

¶ Magnifiques photos météorologiques de Eric Meola dans la Tornado Alley (région des grandes plaines aux USA souvent affectée par des tornades).

samedi 1 juin 2013

S'effondrera

Un jour cet immeuble va s'effondrer sur lui-même comme on en voit certains à la télévision, minés savamment en vue d'une démolition ordonnée, mais là ce sera avec ses habitants dedans, ses hommes, ses femmes et ses enfants, ses chats, ses chiens, ses hamsters, ses cafards, tous ses habitants. Déjà les murs bougent et se fendent et craquent sous l'action du chaud et du froid, la pluie s'infiltre dans les interstices aux joints usés, secs et cassants qui pendent par endroits le long des murs. Les petites carreaux de divers teintes de gris collés aux murs finissent pas se décoller et tomber ou sont arrachés par le vent. Les garde-corps ne tiennent plus ici et là que par une patte rouillée. On du mal parfois à fermer ou à ouvrir les fenêtres parce que le bois dont elles sont faites travaille. Même ma porte, dont la serrure elle aussi paraît-il, vétuste, a fini par bloquer un beau soir, ma porte donc frotte le sol, les murs qui l'entourent ont légèrement bougé. Pouvez-vous croire ça? Le jardin qui entoure les immeuble est maintenant parsemé de trous (et les tas de terre à côté) creusés afin de réparer en urgence les tuyaux d'adduction d'eau. On a découvert de l'amiante dans les caves, c'était, a-t-on dit, tellement irrespirable qu'il a fallu condamner lesdites caves sans délai et ce qu'il y avait entreposé dedans désinfecté, désamianté, nettoyé, plusieurs mois les caves et ce qu'il y avait dedans ont été inaccessibles, et maintenant il paraît que ce sont les entrées qui sont pleines d'amiante et qu'il va falloir refaire et vite parce que l'amiante c'est malsain (quand j'étais petit de l'amiante il y en avait chez nous à l'air libre et dans la pièce où l'on se tenait la plupart du temps, une plaque posée sur le coté d'un placard pour que la cuisinière n'y mette pas le feu et moi qui avait une peur panique du feu et de la cuisinière ça me rassurait cette plaque d'amiante). Un jour cet immeuble va s'effondrer ou alors un garde-corps se détacher, tomber sur quelqu'un ou sur les chats qui rôdent la nuit au pied de l'immeuble, ou alors c'est un dégâts des eaux si fréquent car la plomberie est aussi vétuste que l'immeuble, qui va provoquer la ruine de quelques appartements ou alors on nous chassera pour le démolir, l'immeuble, ce qui coutera moins cher que de le réparer et il s'effondrera mais en bon ordre et sur commande dans un grand nuage de poussière de béton.