Le climat politique en France en ce moment est délétère, ce n'est guère à cause du mariage gay (l'opposition à cette loi serait plutôt, selon moi, un symptôme) mais à cause de la crise économique, de la place importante du Front National dans l'électorat et de la tendance de l'UMP à chasser sur les terres de ce même Front, de la médiocrité et de la corruption d'une partie (une partie seulement) du personnel politique et enfin de la dégradation du discours politique civilisé (suivez mon regard vers Mélenchon et Marine Le Pen). Je crois qu'en plus le peuple Français n'accepte pas vraiment de jouer le jeu de la démocratie : dès qu'un groupe est mécontent d'une décision politique prise par une majorité légitime issue des urnes il descend dans la rue pour manifester et protester et faire pression pour que cette décision soit abrogée (ce qui n'est d'ailleurs pas souvent le cas, d'où l'inutilité de ces gesticulations permanentes). Il y a des manifs tous les weekends de l'année à Paris et souvent en semaine aussi. Manifester est devenu un passe-temps comme un autre dès qu'un groupe se trouve assez nombreux pour protester contre une décision de la majorité en place. De même la majorité en France, qu'elle soit de droite ou de gauche, exerce en général cette plaie de la démocratie qu'on appelle la tyrannie de la majorité : c'est à dire qu'aucun compromis n'est jamais possible avec l'opposition, c'est tout ou rien. Dès lors ce n'est pas étonnant qu'on en arrive là. Et ce n'est pas la dérive populiste des journaux comme Libé qui vont calmer les choses.
vendredi 7 juin 2013
Mémoire courte et climat politique
A propos de la mort de ce jeune homme dans une bagarre avec les fafs, je suis surpris par la mémoire courte des média. Je suis vieux et je me souviens que dans les années 60/70 les "gauchos" et les "fafs" se battaient régulièrement dans la rue. Ces jeunes fauteurs de troubles ont fini par rentrer dans le rang et occuper des places dans la société, ainsi Alain Madelin qui faisait partie de la Fédération des étudiants nationalistes (la FEN, je me souviens combien on détestait et craignait la FEN). Madelin, donc, blessé à l'entrée du lycée Turgot dans une bagarre entre lycéens communistes et membres de la FEN en 1963. Ou Gérard Longuet, Hervé Novelli et Patrick Devedjian, tous faisaient parti du groupuscule d'extrême droite "Occident". Coté gauche il y avait des gars comme Serge July, Jean-Marcel Bouguereau, Marc Kravetz, Jean-Louis Péninou... En 1967, Gérard Longuet a été condamné pour complicité de violence et voies de fait avec armes et préméditation : il aurait été un des instigateurs d'une expédition violente contre des étudiants d'extrême gauche à l'université de Rouen, un des étudiants de gauche avait été laissé dans le coma après l'attaque. Les bagarres de ce genre n'ont rien de bien nouveau et ce n'est pas un retour aux années 30 comme je l'entends dire ici où là (avertissement : mon papa, dans les années trente a fait partie des "Jeunesses Patriotes", un temps, pourtant c'était un brave homme, réac' mais brave). J'ai bien l'impression, pour ce que j'en sais (et je n'en sais pas plus que les média) que c'est un accident (encore que les résultats de l'autopsie prouveraient le contraire). Les "fafs" se baladent avec des poings américains dans la poche ? Mais ça a toujours été comme ça, et même avec des battes de baseball à ce que je sais. Ça ne suffit pas à établir la préméditation, juste à prouver qu'ils voulaient se battre et faire mal, ou du moins qu'ils avaient prévu l'éventualité de rencontrer des "ennemis", ce qui est un peu le principe de leur activité de base. Vous croyez que les "antifas", comme on appelle les "gauchos" aujourd'hui, se baladent sans rien dans les poches? Attendez de voir la prochaine bagarre!