jeudi 30 octobre 2014
Quelques images
lundi 27 octobre 2014
Le bonheur c'était la plage
Le bonheur, pour moi, a longtemps été une plage au bord de l'océan. C'était la plage de mon enfance à Saint-Brévin : une longue bande de sable blanc très fin qui s'étendait de Mindin, au Nord, aux rochers de la Roussellerie, au Sud. Mais mon domaine, ma plage, c' était la plage des Rochelets, d'une longueur d'à peu près 200 m. entre l'Allée de la Combe des Bondres et l'Avenue Alexandre Bernard. Nous ne nous aventurions jamais au-delà de ces frontières imaginaires. J'ai encore dans la tête le son de la plage, le murmure des vagues se mêlant aux cris d'enfants et le bruit du vent dans les pins maritimes. Le matin le sable était froid à nos pieds nus et à midi brûlant à tel point qu'il nous fallait remettre nos sandales quand nous remontions de la plage pour aller déjeuner. L'après-midi, la succession de bains et de plongées dans les vagues, et de séchage au soleil, traces de sel sur la peau bronzée et brûlante, gout du sel sur les lèvres. Le soir, la contemplation du coucher de soleil et l'allumage des phares à l'horizon, qu'il nous était un jeu d'identifier : La Truie, Le Grand Charpentier, Le Petit Charpentier, Le Pointeau, Saint-Gildas... Je passais tout mon temps à la plage, avec mes copains et ceux de ma grande soeur, nous nous baignions dans les vagues, construisions des châteaux de sable, façonnions des boules de sable mouillé en vue de combats d'artillerie futurs. Quand il y avait du vent nous nous réfugions dans les creux de dunes pour lire. Nous passions des journées merveilleuses dans l'arrière plage, à jouer dans les dunes, à grimper dans les pins à demi-enfouis dans le sable, à explorer les blockhaus. A marée basse on allait à la recherche de vers de vase pour servir d'appat à la pêche au bar du soir. Ou bien on allait à la pêche à la crevette grise avec nos épuisettes (il fallait arpenter la plage, de long en large, avec de l'eau jusqu'aux genoux, en poussant l'épuisette devant soi, raclant le sol et capturant les crevettes, les petits crabes, les mollusques, tous les habitants de la vase à marée basse, qu'il fallait ensuite trier, soit mettre dans la musette, soit rejeter à l'eau : trop petit, mangeable, pas mangeable... ). Parfois l'on montait une expédition en bateau, ou à pieds lors des grandes marées, pour aller chiper des moules sur les bouchots en face de la plage. Nous marchions nu-pieds, dans la vase tièdie au soleil, dans vingt centimètres d'eau, et nos pieds s'enfonçaient dans la vase si fine qu'elle remontait entre les orteils en chatouillant légèrement. De Saint-Brévin j'ai gardé cette sensation de bonheur sans nuage, de jubilation de la liberté, que m'accordaient ces journées entières, que dis-je, ces semaines entières sur la plage.
mardi 21 octobre 2014
Texas
D'ailleurs il faut bien reconnaître que j'aime le Texas. J'y suis allé trois fois, quoique uniquement dans le sud, Houston et ses environs. Le Texas est grand comme une fois et demie la France (cependant comme il est moins peuplé et depuis mon longtemps il est plus homogène que la France). Dire que je suis allé trois fois à Houston et dans ses environs ça ne veut pas dire que je connais le Texas, c'est un peu comme si je disais que je connaissais la France en n'ayant été que trois fois à Marseille ! Cependant, ce que j'ai vu du Texas, en gros Houston, Austin, un petit secteur du Hill Country, Galveston, et un peu vers le Nord, du coté de College Station, m'a bien plu.
C'est sans doute parce que ce que j'y ai vu était proche de mes rêves d'Amérique, images mentales marquées par les Westerns et le film de Wim Wenders : Paris, Texas (vu et revu de nombreuses fois). J'ai fait un reportage photographique sur l'architecture de la "suburbia" américaine à Houston, on peut le voir sur Flickr. J'ai eu beaucoup de joie à photographier ces pavillons de banlieue banals et pourtant très exotiques. Pourquoi ? Je ne sais pas. Peut-être que l'image de la suburbia américaine vu à travers les films et les séries a marqué mon imaginaire. Et puis ces pavillons bas, ressemblants à des maisons de vacances, plantés dans la pinède, les chênes verts et les eucalyptus, n'était-ce pas le paysage de mon enfance, à St Brévin ? Probablement.
Lakeside Estate - Houston, TX |
Lakeside Estate - Houston, TX |
Point météo
Un front froid se forme au bord d'une masse d'air froid. Quand cette masse d'air froid rencontre une masse d'air chaud elle se glisse en dessous (car elle est plus dense que la masse d'air chaud) et soulève cette masse d'air chaud qui se refroidit à son tour. S'il y a assez d'humidité dans l'air au passage du front froid cette humidité se condense. L'humidité retombe alors sur terre sous forme de pluie, une bande de pluie, parfois forte, se crée souvent au passage d'un front froid. Le vent vire du sud-ouest au nord-ouest (sous nos latitudes). Au passage et après le passage du front froid la température au niveau du sol baisse sensiblement. Un front froid apparaît en général dans le sillage d'une dépression extratropicale, en l'occurence c'est l'ex-ouragan Gonzalo qui nous l'a amené. Car c'est exactement ce qui s'est passé aujourd'hui, ici, à Paris. Un front froid est passé dans l'après-midi sur la capitale, il nous a amené de l'air océanique plus frais et plus humide, d'où les pluies de l'après-midi et la chute nette de la température.
Mais ce n'est pas fini, un deuxième front froid s'amène qui va donner encore de la pluie, un coup de vent en Bretagne, en Normandie et surtout en Manche et une bonne chute des températures.
samedi 18 octobre 2014
Ebola
"Seul ce vol quotidien en provenance directe de la capitale guinéenne va être soumis au contrôle. Les passagers qui transitent par Casablanca, avec Royal Air Maroc, ou par Bruxelles, avec la compagnie Brussels Airlines, ne seront pas testés, alors que ces compagnies assurent des vols en provenance des trois capitales les plus touchées, Freetown, Monrovia et Conakry. De même, les vols atterrissant à Orly ou dans tout autre aéroport national ne seront pas surveillés." Le Monde.C'est complètement idiot. Si l'on veut vérifier les passagers en provenance des pays où le virus Ebola est actif on le fait complètement. Pas sûr d'ailleurs que ça soit une bonne méthode parce que les gens seront tentés de cacher leur provenance (quoique à la vérification des passeports ce n'est pas sûr que ça soit possible).
Quelque chose m'échappe ?
Yosemite
J'aime beaucoup l'esthétique "flat" de Yosemite, c'est très joli et ça fait très moderne. À part ça je n'ai pas vu de changements majeurs par rapport à Maverick. Enfin si un quand même, et de taille, mais je ne sais pas s'il était intentionnel.
Après l'installation de Yosemite, Safari est devenu mon navigateur sur Mac. Il se trouve que Chrome n'est pas du tout adapté à Yosemite (très lent, plusieurs fonctionnalités inopérantes) et que Firefox ne se connecte plus ni à Gmail ni à Twitter! Finalement j'aime beaucoup l'esthétique hyper sobre de Safari et bien sûr il est vraiment bien adapté à Yosemite.
Donc Safari maintenant, ce qui me fait penser que ce n'est peut-être pas un hasard si le navigateur d'Apple est celui qui fonctionne le mieux avec l'OS d'Apple. Tout ça c'est de l'intégration horizontale et je ne serai pas surpris d'apprendre qu'Apple met des bâtons dans les roues des applications qui ne passent pas par sa boutique ou qui concurrencent sévèrement ses applications propres. Apple est un système très fermé. Je ne pense pas que ça soit très bon pour le Web.
vendredi 3 octobre 2014
5 A350 en vol, en même temps
C'est un événement qui arrive très rarement, enjoy !
jeudi 2 octobre 2014
Langewiesche sur AF 447
Magnifique article de William Langewiesche dans Vanity Fair sur le crash d'Air France Rio - Paris, 447. J'attendais cet article avec une certaine impatience, Langewiesche est l'un des meilleurs reporters sur les accidents aériens. Il ne nous apporte pas d'explications nouvelles sur ce crash mais il apporte du contexte et une vision de l'évenement passionnant. On savait que c'était plusieurs erreurs de pilotage qui avaient envoyé AF 447 par le fond, on a lu et relu le rapport du BEA, mais Langewiesche nous apporte, dans cet article, une synthèse des évenements qui ont conduit à l'accident et des précisions importantes sur les pilotes et leur état d'esprit au moment de la panne.
Les pilotes : de nos jours il y en a beaucoup pour faire face à la demande, ce ne sont plus les meilleurs et les plus compétents qui sont au manche des avions de ligne mais des gens ordinaires. La compétence moyenne a baissé comme les qualités instinctives d'aviateur (l'airmanship). La formation aussi car on fait plus confiance aux instruments et aux ordinateurs pour rattrapper l'avion qu'aux personnes qui le pilotent — par exemple on n'apprend plus aux pilotes à rattrapper un décrochage à haute altitude puisqu'un Airbus n'est pas censé décrocher, en raison de ses protections informatiques. Les automatismes des instruments de bord font que les pilotes ne pilotent presque plus, d'ailleurs... et qu'ils s'ennuient.
À bord d'AF447 il y avait donc un commandant de bord très expérimenté mais fatigué par son escale à Rio où, semble-t-il, il avait bien fait la fête, qui est sorti du cockpit pour aller se reposer au moment le plus critique du vol en laissant le manche a un jeune beaucoup moins expérimenté, et dont il n'a pas su percevoir l'anxiété à passer la zone intertropicale et sans vraiment lui laisser d'instructions sur la marche à suivre en cas de problèmes dans cette zone intertropicale, pourtant reconnue comme dangereuse. Un commandant de bord qui n'a pas repris l'avion des mains du jeune pilote complêtement désorienté et paralysé par la peur, qui n'a pas entendu (du moins c'est ce qui transparaît des enregistrements) les avertissements de décrochage, qui n'a pas reconnu dans le "buffetage" (dont on dit pourtant que c'est un phénomène effrayant à subir), le signe que l'avion était en train de décrocher. Un jeune pilote relativement inexpérimenté qui a maintenu l'avion à cabrer, le faisant ainsi décrocher, pendant tout le temps, et même après avoir passé la main à son collègue de gauche, en dépit de toutes les procédures à appliquer en cas de décrochage et même en dépit des qualités d'aviateur de base. Un troisième pilote qui ne pilotait plus guère et faisait ce voyage pour s'assurer du maintien de sa licence, lui aussi dépassé par les évenements, n'y comprenant pas grand chose et donnant des instructions floues (mais pourtant bonnes et justifiées) à son collègue pilotant, qui n'y a rien compris.
Un concours de circonstances et un tout petit incident (le bouchage des sondes Pitot par la glace) et voilà un superbe engin, à la fiabilité irréprochable, à la sophistication technologique extrême, et ses 228 passagers au fond de l'Atlantique. Voilà ce qui fait froid dans le dos quand on prend l'avion ! Ah ! si l'on pouvait avoir comme pilote l'as de Qantas 32, Richard de Crespigny !
Sarkozy 2, le retour
Sarkozy. On ne peut s'empêcher de lui reconnaître du courage et de l'obstination voire de l'opiniatreté, même si, comme moi, on ne peut pas le voir en peinture. Après avoir gouverné la France pendant cinq ans avec plus ou moins de succès, avoir été l'objet de toutes les insultes, railleries, rumeurs et médisances, avoir été battu aux présidentielles et après tous les déboires judiciaires qu'il a subi, le voilà qui se prépare à re-gravir tous les échelons — à commencer par la présidence de l'UMP — pour conquérir, sans nul doute, l'échelon suprême : la présidence de la république. Il faut quand même en vouloir ! À moins qu'il ne souffre d'addiction — le pouvoir, les feux de la rampe sont une drogue dont il est difficile de se départir. À moins qu'il soit sincère quand il dit qu'il n'a pas le choix, croyez-vous que c'est le devoir qui l'appelle où que c'est pour tenir à distance les diverses affaires judiciaires qui le menacent ? J'ai vu qu'il essayait de nous refaire le coup de "j'ai changé", qu'il a fait plusieurs fois sans jamais changer vraiment. Qui peut encore le croire ? Qui, à part quelques groupies umpistes pour lesquelles il reste l'homme providentiel, peut encore sincèrement lui faire confiance ?
Prendre la tête de l'UMP c'est une chose, et il va probablement y arriver. Après, s'y maintenir trois ans et gagner les primaires, ç'en est une autre. Et là il va avoir fort à faire. Une scission de l'UMP n'est pas exclue au cas où il s'imposerait avec une courte majorité dans ces primaires et encore plus sûrement s'il refusait d'organiser des primaires ou si, encore, les élections étaient (euphémisme) contestables. Et quand on connaît, comme on l'a vu en 2012, les pratiques électorales internes de l'UMP, où le bourrage des urnes et le comptage "à la grosse" sont monnaies courantes, cela pourrait bien arriver.
Le cauchemar, pire qu'en 2002, serait d'avoir à choisir au deuxième tour des élections présidentielles de 2017, entre Marine Le Pen et Sarkozy. Je voterai Sarkozy bien sûr, mais ça me ferait sacrément mal.
Réveiller ce blog
Septembre 2013 : 32 billets. Septembre 2014 : 2 billets.
Je néglige ce blog et ça ne cesse de me donner mauvaise conscience. Parce que quand je n'écris pas pour ce blog je n'écris pas beaucoup non plus ailleurs, et ça c'est mal. C'est mal parce que l'écriture c'est comme un muscle, quand on ne l'utilise plus il s'atrophie. C'est un exercice très difficile d'écrire, il ne faut pas perdre la main. Il faut s'exercer tout le temps et c'est à ça que me servait (ou plutot, j'espère, que me sert encore) ce blog. Quand on n'écrit plus rien, jamais, l'acte d'écrire devient encore plus difficile. Vous me direz: 90% des gens n'écrivent jamais rien et s'en portent très bien ! Mais moi non, quand je n'écris pas j'ai conscience de perdre petit à petit l'une des seules choses pour laquelle je suis un peu compétent. Et ça, c'est grave. Pour moi écrire c'est penser, je crois qu'on ne peut pas penser sans écrire. Je peux très bien écrire sans intention d'être lu, mais avoir l'impression qu'on va être lu accroît l'incitation à être clair et à écrire dans un style correct. Certes, je n'écris pas grand chose d'intéressant pour les lecteurs dans ce blog, j'en ai bien conscience, mais au moins j'écris, pour un auditoire, même très restreint. J'écris sur n'importe quoi, enfin sur les sujets qui m'intéressent, et c'est ce qui compte. J'écris pour moi, pour ne pas perdre la main.
Dont acte : réveiller ce blog qui ne sert à personne sauf à moi, qui ne sert à rien sauf à me permettre d'écrire pour un auditoire, un tout petit auditoire, virtuel, anonyme, mais un auditoire quand même.