mercredi 31 mars 2010

Radiator and Empire

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Short links

The Sheriff: portrait de la Secrétaire pour la Sécurité Nationale (Homeland Security Secretary), Janet Napolitano, dans The New Republic.

Afghanistan, March, 2010 - The Big Picture: livraison mensuelle de photos d'Afghanistan sur le site du Boston Globe.

In blueprint for Haiti, U.S. takes new approach to aid - Washington Post:
For the U.S. government, which has spent billions of dollars on nation-building efforts in Iraq and Afghanistan, Haiti presents a new and complex test. Even before the earthquake, the country's government was dysfunctional and notoriously corrupt. Now, all but one of its ministries are in ruins. Nearly 17 percent of Haiti's civil servants died in the disaster, including many senior managers, according to the aid request to Congress.
Les États Unis ont fourni pour 4 milliard de dollars d'aide à Haïti depuis le séisme.
(via)

Militia Charged With Plotting to Murder Officers - NYT: Wingnut news! Le FBI a procédé à l'arrestation d'une belle bande de cinglés:
The Hutaree — a word Mr. Stone apparently made up to mean Christian warriors — saw the local police as “foot soldiers” for the federal government, which the group viewed as its enemy, along with other participants in what the group’s members deemed to be a “New World Order” working on behalf of the Antichrist, the indictment said.

Drill, baby, drill!

President Obama expands offshore drilling: Officiellement c'est pour tenter de diminuer la dépendance des États Unis au pétrole du Moyen Orient, cependant en décidant d'autoriser le forage pétrolier le long de certaines portions des côtes américaines de l'Atlantique et de l'Océan Arctique au Nord de l'Alaska, le président Obama tente de se rallier les Démocrates centristes, le secteur de l'énergie et les compagnies pétrolières et quelques Républicains de façon à aider le passage de sa future grande loi sur le climat. Mais il s'aliène beaucoup de gens: les écologistes, la gauche de son parti. Et d'une manière générale les Républicains ne sont certainement pas enclins à lui faire de cadeaux.
The proposal is also intended to generate revenue from the sale of offshore leases and help win political support for comprehensive energy and climate legislation. Mr. Obama and his allies in the Senate have already made significant concessions on coal and nuclear power to try to win votes from Republicans and moderate Democrats. The new plan now grants one of the biggest items on the oil industry’s wish list — access to vast areas of the Outer Continental Shelf for drilling. (New York Times)

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Infographie © The New York Times.

La ligue du lierre

Le président de la République, Nicolas Sarkozy était à New York lundi et a prononcé un discours à l'université Columbia. L'université Columbia est l'une des universités américaines les plus réputées, elle fait partie de l'Ivy League, la "ligue du lierre", qui désigne la ligue sportive qui réunie les plus anciennes et respectables universités des Etats-Unis, celles qui ont du lierre sur les murs. Font partie de l'Ivy League huit universités seulement de l'Est: l'université Harvard à Cambridge, juste à coté de Boston, l'université Brown à Providence dans le Rhode Island, l'université Cornell à Ithaca dans l'État de New York, Dartmouth College à Hanover dans le New Hampshire, l'université de Princeton, à Princeton dans le New Jersey, l'Université de Pennsylvanie à Philadelphie, l'université Yale à New Haven dans le Connecticut et bien sûr l'université Columbia dans le Upper West Side de Manhattan, New York.

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lundi 29 mars 2010

DVD

Je suis maintenant persuadé qu'acheter des DVD c'est balancer l'argent par les fenêtres. On achète un DVD d'un film qu'on a envie de voir, on le regarde et après il accumule la poussière dans un coin de votre appartement et ne repassera au mieux que dans cinq ou six ans. Si on est comme moi, c'est à dire assez peu amateur de cinéma (ce n'est pas que je n'aime pas le cinéma c'est que je ne trouve jamais le temps d'y aller et que je suis incroyablement casanier: une fois que je suis rentré chez moi il me faut une très forte motivation pour ressortir et je ne trouve plus cette motivation dans le cinéma), il vaut bien mieux louer ses films par Internet voire carrément les télécharger (notez bien que je n'ai jamais essayé de télécharger un film, juste des épisodes de The Wire sur iTunes et je ne sais pas comment ça se passe, légalement, je veux dire). Heureusement j'ai découvert aujourd'hui que chez Gibert Joseph, boulevard St Michel, ils rachetaient très honnêtement les DVD. Par honnêtement je veux dire qu'ils payent plutôt pas mal et qu'ils prennent quasiment tout. Bien sûr, l'épreuve humiliante à souhait, est toujours d'aller chez Gibert pour vendre des trucs, encore qu'aux disques et DVD (et vidéo) les employés soient relativement moins désagréables qu'à la revente de livres.

dimanche 28 mars 2010

Fenêtres et murs de New York

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Hugh Crawford

Hugh Crawford est un photographe très intéressant, un photographe du quotidien qui habite Brooklyn et qui fait une image par jour ici. J'aime beaucoup sa vision et sa façon de photographier.

Snowtape

Hier soir j'ai téléchargé Snowtape en version démo, pour le moment, ce qui me permet d'avoir un beaucoup plus grand choix de radios qu'avec iTunes. Dans sa version complète (payante) mais peu onéreuse, Snowtape permet aussi d'enregistrer la radio ou les morceaux de musique qui passent à la radio. L'interface utilisateur est plutôt intuitive et agréable. Ces derniers temps je mets une radio de musique classique en continu KING.FM qui émet depuis l'état de Washington (Seattle) et qui a un excellent programme.

samedi 27 mars 2010

Une autre fois


New York City est ma ville rêvée, ma seconde cité, là où je me sens bien, en dehors de chez moi à Paris. J'ai été très long à y aller pour la première fois mais depuis je ne cesse d'y retourner dès que je peux. Et justement là ce printemps je devais y aller et je suis obligé de remettre ce voyage à plus tard, avec un peu d'espoir à plus tard dans l'année, peut-être à l'automne. Ce n'est pas la première fois que je renonce à et remets à plus tard un voyage à New York mais plus je vieillis plus ça me peine, plus ça m'est difficile et douloureux.

Perfectioniste

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Comme on peut le voir sur cette photo du site Flickr de la Maison Blanche, quand Barack Obama prépare un discours avec son speechwriter Jon Favreau, il ne fait pas que quelques légères révisions, et pourtant Jon Favreau est considéré comme un des meilleurs!

Pour voir cette image en grande taille.

vendredi 26 mars 2010

La sonnette

Je me suis souvenu par hasard du son de la sonnette de la porte du magasin de mon père. C'était un "dring" tout simple. En s'ouvrant, la porte agissait sur un petit levier qui envoyait alors une impulsion électrique à un minuscule battant qui venait heurter une clochette, fixée au mur dans l'arrière magasin, à un rythme très rapide et aussi longtemps que le levier était actionné. L'arrière magasin était une petite pièce où mon père, qui était opticien, avait son bureau et quelques instruments très impressionnants pour mesurer la vue des gens. Mon père utilisait ce bureau pour passer ses commandes aux fabricants de verres et de montures de lunettes et pour accomplir divers travaux administratifs. C'est sur ce bureau, du reste, que trônait l'unique téléphone ("le 164 à Chinon" était notre numéro, que nous avons gardé longtemps, jusqu'à ce que les opératrices soient remplacées par des machines automatiques et que le numéro s'allonge et je me souviens que pour appeler nous décrochions le téléphone et disions quelque chose du genre: "Bonjour Mademoiselle, je voudrais le 445 à Angers dans le Maine et Loire, s'il vous plaît" ou "pourriez-vous me passer PASSY 24 35 à Paris s'il vous plaît?"). Pendant longtemps nous n'eûmes que ce téléphone là, un gros poste de bakélite noir, très lourd, dans l'arrière magasin, et les clients qui par hasard se trouvaient là pouvaient assister aux conversations téléphoniques privées et familiales à deux ou trois mètres à peine, d'autant qu'au téléphone on parlait fort. Nous n'avions pas d'intimité familiale en ce temps là, nous habitions un tout petit espace imbriqué dans le commerce de mon père, entre le magasin, l'arrière magasin et l'atelier, trois pièces dont deux étaient condamnées tout l'hiver pour absence de chauffage. Au-dessus de la boutique nous avions bien sûr des chambres à coucher mais l'une d'elle était connectée au magasin, en dessous, par une trappe grillagée (un grillage épais et amovible) destinée au début à faire profiter la chambre du chauffage du magasin et par la suite à surtout écouter ce qui se passait en dessous. La sonnerie de l'entrée résonnait donc dans toute la maison, j'ai dû l'entendre des centaines de milliers de fois et pourtant son souvenir, éteint jusqu'à aujourd'hui, ne m'est revenu qu'après un effort de mémoire.

un jeudi

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Retour de l'orage cet après-midi alors que bien au chaud et à l'abri dans le grand bureau j'écoute la pluie crépiter sur les gardes-corps en aluminium, un éclair et un grondement aussitôt après, puis un autre et encore un autre, et puis le temps s'éclaircit, le grain passe, la pluie cesse. Descente de la rue Raymond Losserand pour rendez-vous avec H. à l'hôpital Saint-Joseph. Pris beaucoup de métros aujourd'hui, Gare de l'Est, Montparnasse, Plaisance et Marcadet. Place Jules Joffrin un type disait, agacé, à tous les passants: "j'ai les oreilles qui sifflent". Regardé "La Balance" à la télé, surpris de ne me souvenir de rien de ce film vu une fois il y a quinze ans au cinéma.

mercredi 24 mars 2010

À la gare

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Un vendredi soir vers cinq heures il avait cru reconnaître dans la foule qui se pressait à la Gare Montparnasse la fille qu'il avait aimé quelques trente ans auparavant et qu'il n'avait pas revu depuis, mais il l'avait aussitôt perdu de vue et n'avait jamais pu être sûr que c'était bien elle.

Orhan Pamuk

"Comme vous le savez, la question la plus fréquemment posée aux écrivains est la suivante : « Pourquoi écrivez-vous ? » J'écris parce que j'en ai envie. J'écris parce que je ne peux pas faire comme les autres un travail normal. J'écris pour que des livres comme les miens soient écrits et que je les lise. J'écris parce que je suis très fâché contre vous tous, contre tout le monde. J'écris parce qu'il me plaît de rester enfermé dans une chambre, à longueur de journée. J'écris parce que je ne peux supporter la réalité qu'en la modifiant. J 'écris pour que le monde entier sache quel genre de vie nous avons vécu, nous vivons moi, les autres, nous tous, à Istanbul, en Turquie. J'écris parce que j'aime l'odeur du papier et de l'encre. J'écris parce que je crois par-dessus tout à la littérature, à l'art du roman. J'écris parce que c'est une habitude et une passion. J'écris parce que j'ai peur d'être oublié. J'écris parce que je me plaîs à la célébrité et à l'intérêt que cela m'apporte. J'écris pour être seul. J'écris dans l'espoir de comprendre pourquoi je suis à ce point fâché avec vous tous, avec tout le monde. J'écris parce qu'il me plaît d'être lu. J'écris en me disant qu'il faut que je finisse ce roman, cette page que j'ai commencée. J'écris en me disant que c'est ce à quoi tout le monde s'attend de ma part. J'écris parce que je crois comme un enfant à l'immortalité des bibliothèques et à la place qu'y tiendront mes livres. J'écris parce que la vie, le monde, tout est incroyablement beau et étonnant. J'écris parce qu'il est plaisant de traduire en mot toute cette beauté et la richesse de la vie. J 'écris non pas pour raconter des histoires, mais pour construire des histoires. J'écris pour échapper au sentiment de ne pouvoir atteindre un lieu où l'on aspire, comme dans les rêves. J'écris parce que je n'arrive pas à être heureux, quoi que je fasse. J'écris pour être heureux."

Ohran Pamuk
Discours du Prix Nobel 2006

Intermède politique

J'écris peu sur la politique française dans ce blogue parce que les opinions politiques enflamment beaucoup trop les esprits et qu'aucune conversation publique n'est réellement possible dans ce domaine, aujourd'hui, en France. C'est un bien triste constat. Il y a une autre raison, moins évidente, c'est que je ne suis pas certain de mes opinions. C'est-à-dire: je ne suis pas sûr de ne pas changer d'opinion sous l'effet, par exemple, d'une argumentation convaincante et sensée. Or, varier dans ses opinions politiques est très mal vu, très mal perçu, même si ces variations sont, sommes toutes, minimes, n'impliquent pas d'immenses revirements, même si je ne représente rien ni personne et n'ai aucun mandat, n'appartient à aucun parti, n'ai pas de responsabilités politiques. Je considère, avec Pessoa, qu'être idéologiquement inamovible, droit dans ses bottes, est la preuve d'un esprit étriqué et fermé, mais je ne crois pas que nous soyons nombreux à penser cela. En politique on ne reconnaît pas la liberté de changer d'opinion.

Pour simplifier je pense qu'en politique il y a deux écoles: ceux qui croient en l'initiative individuelle et qui sont favorables à la libre entreprise et ceux qui mettent au-dessus de tout l'égalité entre les gens et le partage des richesses. Après bien sûr ces fondamentaux se nuancent à l'infini mais en gros c'est comme ça que ça se polarise. Sauf que la richesse à partager ne s'accumule que grâce à l'initiative individuelle et ainsi de suite. Ces deux positions sont, pour moi, fortement imbriquées et ne s'opposent pas toujours. Moi, si j'ai une conviction, une seule c'est qu'il faut mettre la liberté au-dessus de tout. Liberté d'aller et venir, de s'enrichir si l'on en a l'envie, de vivre comme on le désire, de dire ce que l'on pense, de croire ce que l'on a envie de croire, etc. Bien évidemment quand on vit en société la liberté a une limite, celle de la liberté d'autrui. À chaque instant cette idée de liberté est prise dans une série de dilemmes et de paradoxes. C'est ça ce qui est intéressant, du reste, à penser, les dilemmes et paradoxes de la liberté, l'éthique. C'est autour de ces dilemmes et paradoxes de la liberté que mes idées politiques peuvent varier.

C'est aussi pourquoi j'ai du mal à me dire de droite ou de gauche. Pour certaines choses je suis plutôt "de droite", pour certaines autres "de gauche". Je suis inclassable, "ailleurs" comme se disait Michel Jobert. Une chose que je ne suis pas, c'est extrémiste, de droite comme de gauche. Les extrémistes sont, presque par définition, les ennemis de la liberté, étant donné que pour appliquer leurs idées dans le monde réel il faudrait qu'ils entravent fortement les libertés individuelles. Si Besancenot arrivait au pouvoir et appliquait ses idées au monde réel il faudrait qu'il fasse mettre énormément de gens en prison et qu'il fasse confisquer leurs biens. J'ai, dès lors, tendance à juger les hommes politiques à la façon dont ils envisagent les libertés dans leurs programmes et dans leurs comportements. De ce point de vue là je suis plus favorable à Bertrand Delanoë ou Dominique Strauss-Kahn qu'à Ségolène Royal ou Martine Aubry, par exemple. Plus favorable à la droite "libérale" qu'aux gaullistes traditionnels.

lundi 22 mars 2010

Alvaro Campo

Me voulez vous marié, futile, quotidien et imposable?
Alvaro Campo (Fernando Pessoa)

samedi 20 mars 2010

Les ajoncs

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Entrée de Simone Veil à l'Académie

Très beau discours de Jean d'Ormesson et très émouvant, pour la réception à l'Académie Française de Simone Veil, l'une des plus admirables personnes publiques de la France aujourd'hui. Extrait:
En m’adressant à vous, Madame, en cette circonstance un peu solennelle, je pense avec émotion à tous ceux et à toutes celles qui ont connu l’horreur des camps de concentration et d’extermination. Leur souvenir à tous entre ici avec vous. Beaucoup ont péri comme votre père et votre mère. Ceux qui ont survécu ont éprouvé des souffrances que je me sens à peine le droit d’évoquer. La déportation n’est pas seulement une épreuve physique ; c’est la plus cruelle des épreuves morales. Revivre après être passé par le royaume de l’abjection est presque au-dessus des forces humaines. Vous qui aimiez tant une vie qui aurait dû tout vous donner, vous n’osez plus être heureuse. Pendant plusieurs semaines, vous êtes incapable de coucher dans un lit. Vous dormez par terre. Les relations avec les autres vous sont difficiles. Être touchée et même regardée vous est insupportable. Dès qu’il y a plus de deux ou trois personnes, vous vous cachez derrière les rideaux, dans les embrasures des fenêtres. Au cours d’un dîner, un homme plutôt distingué vous demande si c’est votre numéro de vestiaire que vous avez tatoué sur votre bras.

À plusieurs reprises, dans des bouches modestes ou dans des bouches augustes, j’ai entendu parler de votre caractère. C’était toujours dit avec respect, avec affection, mais avec une certaine conviction : il paraît, Madame, que vous avez un caractère difficile. Difficile ! Je pense bien. On ne sort pas de la Shoah avec le sourire aux lèvres. Avec votre teint de lys, vos longs cheveux, vos yeux verts qui viraient déjà parfois au noir, vous étiez une jeune fille, non seulement très belle, mais très douce et peut-être plutôt rêveuse. Une armée de bourreaux, les crimes du national-socialisme et deux mille cinq cents survivants sur soixante-seize-mille Juifs français déportés vous ont contrainte à vous durcir pour essayer de sauver votre mère et votre sœur, pour ne pas périr vous-même. Permettez-moi de vous le dire avec simplicité : pour quelqu’un qui a traversé vivante le feu de l’enfer et qui a été bien obligée de perdre beaucoup de ses illusions, vous me paraissez très peu cynique, très tendre et même enjouée et très gaie.

Ce qui vous a sauvé du désespoir, c’est le courage, l’intelligence, la force de caractère et d’âme. Et c’est l’amour : il succède à la haine.

mardi 16 mars 2010

Fougères

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La maison anglaise

Via Google Earth Design, j'apprends que Google Street View couvre maintenant la plupart des rues et des routes de Grande Bretagne. J'ai vérifié et en effet, par exemple, j'ai pu retrouver la photo de la maison où, il y a 36 ans de ça j'avais passé deux mois et demi magnifiques. Il y a quelques temps je ne le pouvais pas.

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La voici donc. Westleigh, Devon, UK. Elle a changé mais pas trop. Le rez de chaussé sur la rue était occupé par la supérette de mes parents d'accueil, les Fishers. Manifestement la supérette est fermée et a été transformée en habitation. Je ne sais pas ce que sont devenus mes parents d'accueil, Charles et Susan Fisher. Ils avaient deux enfants, Freddy et Ann. Ann avait mon âge et Freddy deux ans de moins que moi. Peut-être habitent-ils toujours ici. Trente-six ans, après. À part le magasin, rien n'a changé. Il y a toujours le garage à gauche, la petite extension à droite (l'entrée) et le jardin derrière. Le séjour à Westleigh et Tiverton, dans le Devon est la seule chose de mon passé dont je suis nostalgique.

Par ailleurs les nouvelles photos de Streetview UK sont d'une très grande qualité (au moins par rapport aux standards habituels de Google Maps), j'en suis sidéré. C'est, du coup, un plaisir de se promener dans la belle campagne anglaise avec Google.

lundi 15 mars 2010

À Quémenes

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En Août 2009.

Élections régionales 2010, premier tour

Je ne m'intéresse pas particulièrement aux élections régionales française (je suis allé voter, tout de même), mais les réactions des uns et des autres m'amusent un peu. C'est vraiment un concert de mauvaise foi. Si l'on écoute le PS celui-ci est le premier parti de France alors qu'il recueille (chiffres du Ministère de l'Intérieur) 23,52% des voix pour 26,02% à l'UMP. Il est de bon ton de s'effrayer de la percée du Front National alors que par rapport aux mêmes élections de 2004 il régresse: 11,42% en 2010 contre 14,70% en 2004. L'extrême gauche est très faible, qui ne recueille que 3,40% des voix (contre 4,94% en 2004). Le Modem ne fait pas mieux avec ses 4,20%. Le Front de Gauche, alliance des ex-communistes avec le nouveau groupuscule de Mélanchon, fait 5,84% des voix.

Si on compare les résultats de 2004 et de 2010, on s'aperçoit que la gauche (Front de Gauche + PS + Europe Ecologie) progresse très faiblement (41,54% en 2010 contre 39,11% en 2004). Le recul de la droite n'est finalement que de 3,5%. Le seul fait que la droite n'ait pas de réserves de voix, s'étant présentée unie au premier tour, fait qu'elle perdra ces élections dans la plupart des régions. À moins que la droite puisse mobiliser les abstentionnistes en sa faveur.

Rien de bien extraordinaire donc et certainement aucun changement de taille du paysage politique français.

Quant à l'abstention elle est importante, certes, mais tout de même pas anormale dans des élections à l'enjeu difficilement perceptible pour l'électeur lambda.

(via).

dimanche 14 mars 2010

Four short links, 14 March 2010

- Ways of reading: good advice for readers.

- Twitter in Four Parts:
I like Twitter because it’s low impact and fluid. It’s fun to keep tinkering with the settings to tune into the right balance of news, narrative, linkage, fiction, and conversation. I’ve got politicians, housewives, friends, techno geeks, architects, lawyers and sci-fi writers telling me the news. It’s my personal AM radio station. Except not as scary.

- Build Your Social Resilience (Psychology Today): John Cacioppo explains what is social resilience and how to enhance it. Social resilience is a very fashionable concept which deserve to be more defined.

- Is Paul Madonna in my neighborhood? It looks like here a lot!

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Do you draw good maps?

Do You Draw Good Maps?: Paul Stiff is studying handmade maps, how people draw maps for way finding.
Stiff believes that we amateurs have something to teach the pros. Our maps are efficient—they edit out unnecessary information. They often include what Stiff calls "an error detector, something that tells you something's gone wrong." (If you see the red barn, you've gone too far.) They adhere not to mapmaking norms but to the user's particular needs.
These maps are generally made for only one use, and are precisely relevant for the person for whom they are drawn and for no one else.
The maps we draw for one another also have a certain ephemeral beauty. Each map is the product of a conversation. While most professional maps serve "countless numbers of people who have countless purposes," Stiff says, maps like these are "made for an audience of one." Examining these bits of personal cartography—studying the ways "we edit, we twist, we rearrange, supportively"—can teach us how humans really perceive and understand maps.
And understanding how human understand maps is extremely important for cartographers, like me, to communicate by the way of our maps.

This article is from the very interesting six parts series from Slate: Signs 2010 - How they tell us where to go. - (Slate Magazine). A must read.

La caravane oubliée

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à Kereven.

samedi 13 mars 2010

Four short links: 13 March 2010

BBC News - Rove 'proud' of US waterboarding terror suspects: Karl Rove, nicknamed Boy Genius or Bush's brain, is the same asshole after all these years. In this BBC interview he said that he "was proud we used techniques that broke the will of these terrorists" (torture) and that waterboarding which simulate drowning shouldn't be considered torture. You read well: he's proud.

Why Academic Tony Judt’s Dazzling, Cantankerous Brain Is One of This City’s Great Treasures (New York Magazine): Tony Judt is an historian and a great mind — actually he's only a mind because his body is completely paralyzed by Lou Gherig's disease. But this mind is still greatly functioning. Profile of Tony Judt in The New York Magazine.
(via)

Questions Answered: Invented Languages - (NYTimes): Paul Frommer (the developer of Avatar’s novel tongue, Na’vi) and Arika Okrent (author of “In the Land of Invented Languages”) answer to questions about invented languages and linguistics, it makes a long but extremely interesting Q&A.

The View from Above: twitter visualization (makes lovely abstract pictures).

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Rage on the Right

Il fallait s'y attendre, avec l'élection d'un président Noir et de gauche (quoique de gauche très modérée, hein, on est aux États-Unis), il semble que le nombre de milices d'extrême droite explose aux USA, si l'on en croit ce rapport du Southern Poverty Law Center. Ce qui rend furieux les Américains extrémistes de droite c'est la combinaison de plusieurs facteurs: les changements dans l'équilibre racial de la population, la dette publique qui augmente, les affaires qui vont mal et le chômage qui galope, le sauvetage des banques et des grosses sociétés et bien sûr les réformes entamées par l'administration Obama qui sont vues par certains comme beaucoup trop gauchisantes. Le discours se radicalise aussi avec des appels du genre: "arroser l'arbre de la liberté avec le sang des tyrans". Il y a lieu de s'inquiéter car si ces groupuscules sont très peu nombreux à l'échelle d'un pays comme les États-Unis, il ne faut pas oublier qu'ils sont légalement armés jusqu'aux dents!

Les bords de Croaë

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Curieusement les bords de cette ria, au Conquet, me sont les vues les plus chères de cette petite ville bretonne. Bien plus que les vues de la "route touristique" qui borde la mer.

Hari Seldon and Paul Krugman

How Paul Krugman found politics : The New Yorker: in this New Yorker profile of Paul Krugman, economist, Economy Nobel Prize and NYT columnist, we learn this interesting fact, among others:
Krugman explained that he’d become an economist because of science fiction. When he was a boy, he’d read Isaac Asimov’s “Foundation” trilogy and become obsessed with the central character, Hari Seldon. Seldon was a “psychohistorian”—a scientist with such a precise understanding of the mechanics of society that he could predict the course of events thousands of years into the future and save mankind from centuries of barbarism. He couldn’t predict individual behavior—that was too hard—but it didn’t matter, because history was determined not by individuals but by laws and hidden forces. “If you read other genres of fiction, you can learn about the way people are and the way society is,” Krugman said to the audience, “but you don’t get very much thinking about why are things the way they are, or what might make them different. What would happen if?”

De New-York à San Francisco

Paul Octavious - JFK ✈ SFO: chouettes images aériennes.
(via)

jeudi 11 mars 2010

Les papiers du Pentagone

Ce billet sur Daniel Ellsberg me rappelle tout d'un coup qu'en 1971 ou 1972 j'avais acheté la traduction française des Pentagon Papers, l'intégrale, et en avais lu de vastes passages. À l'époque — j'étais unique en mon genre — j'avais 15 ou 16 ans et j'étais totalement passionné par l'histoire militaire et en particulier par les guerres coloniales récentes de la France, Indochine et Algérie. Comme je lisais chaque semaine Paris-Match et que je voyais les désormais historiques reportages sur la guerre du Vietnam, ce conflit m'intéressait au plus haut point. Ajouter à cela mon admiration pour l'US Army, née de sa fréquentation, eu égard au camp militaire Américain qui jouxtait ma petite ville. J'étais vraiment un adolescent bizarre et je crois que ça inquiétait ma famille!

Daniel Ellsberg on the Limits of Knowledge

Kevin Drum - Daniel Ellsberg on the Limits of Knowledge: quoted from Secrets, how Ellsberg gave advice to Henry Kissinger in 1968 on how to deal with the depth of knowledge he'll have from the special clearances of top secret informations. He explained to Kissinger: first you feel like a fool for what you thought was correct was actually wrong, then you see everybody else as fools... And this top secret information is not necessarily accurate but you're not aware at first that it is inaccurate, like Ellsberg says:
...you'll eventually become aware of the limitations of this information. There is a great deal that it doesn't tell you, it's often inaccurate, and it can lead you astray just as much as the New York Times can.

Healthcare bill

Ezra Klein - Do Americans oppose health-care reform? Why?: Ezra finds out that American are not really against the healthcare reform bill but rather misinformed about it.
Gallup's poll is evidence, first, that the public is closely divided on health-care reform, and second, that many of those in opposition do not know that much about the bill.

Still life

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...and Pol in the background. I miss them all.

Cyberposse

China’s Cyberposse
At the New York Times Magazine, Mr Tom Downey follows the concept of "human-flesh search engine", really big in China, somehow it's a little frightening though:

At the Beijing headquarters of Mop, Ben Du, the site’s head of interactive communities, told me that the Chinese term for human-flesh search engine has been around since 2001, when it was used to describe a search that was human-powered rather than computer-driven. Mop had a forum called human-flesh search engine, where users could pose questions about entertainment trivia that other users would answer: a type of crowd-sourcing. The kitten-killer case and subsequent hunts changed all that. Some Netizens, including Du, argue that the term continues to mean a cooperative, crowd-sourced investigation. “It’s just Netizens helping each other and sharing information,” he told me. But the Chinese public’s primary understanding of the term is no longer so benign. The popular meaning is now not just a search by humans but also a search for humans, initially performed online but intended to cause real-world consequences. Searches have been directed against all kinds of people, including cheating spouses, corrupt government officials, amateur pornography makers, Chinese citizens who are perceived as unpatriotic, journalists who urge a moderate stance on Tibet and rich people who try to game the Chinese system. Human-flesh searches highlight what people are willing to fight for: the political issues, polarizing events and contested moral standards that are the fault lines of contemporary China.

mercredi 10 mars 2010

Interfaces fictionnelles

What Movie UIs Say About the Future (UX Magazine):
Complexity conveys the impression that a system is very robust and advanced, and a character’s mastery of a complex system is more impressive than it would be if the system were simple and intuitive. No matter how complex the system gets, the hero can always operate it expertly, leaving the audience dazzled by the UI and the character’s skill. In the real world, though, users are more often like Mr. Magoo than like Tony Stark or an MI5 agent. So while high-aptitude, heavily trained users might be the fantasy world for UX professionals, it’s not the world we live in. The trend toward complexity in movie UIs doesn’t give us much of a preview of the world to come.

La pêche

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Y. au Conquet en Août 2009.

Death and Youth

The Daily Blague - Dear Diary: Death and Youth:
Très émouvant billet de mon ami RJ Keefe hier sur son blog The Daily Blague. Un billet inspiré par celui-ci de Jonathan Harris au sujet de la mort (accidentelle?) d'un ami.
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C'est ainsi qu'Internet est grand.
Écrit au son de Bleu Pétrole de Bashung qui me rend mélancolique.

Tumblr

Tumblr est devenu en peu de temps une des plus grandes plateformes de blog. C'est en tout cas une des plus performante, d'une très grande simplicité d'utilisation et d'une incroyable souplesse. J'aime bien aussi leur manière d'afficher leurs résultats, sur de superbes posters:
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The David Foster Wallace Audio Project

The David Foster Wallace Audio Project: collection d'enregistrements en MP3 de David Foster Wallace.

mardi 9 mars 2010

Démineurs

The Hurt Locker (Les Démineurs, en français) a gagné plusieurs oscars dont celui du meilleur film de l'année, celui de meilleur réalisateur pour Kathryn Bigelow, celui aussi du meilleur montage, du meilleur son et du meilleur scénario original. Les militaires mettent unanimement en cause la véracité du film. Pour se faire une idée du vrai travail des démineurs de l'armée Américaine on peut lire The Baghdad Bomb Squad, un article de Wired de 2005 et regarder les images de leur travail dans Foreign Policy.

Nombres trompeurs

John Allen Paulos, examine la réalité derrière les chiffres: Who's Counting: Health Care, Climate Change, Jobs, and Twitter - (ABC News):
As usual, simple arithmetic is crucial to understanding many of the biggest, most important news stories (as well as those, like the Tiger Woods saga, that are of no public significance). What follows is a collage of some of these stories.
One problem is that people often view numbers as providing decoration rather than information. Over the last couple of weeks, for example, I performed a little experiment with people I randomly met.
If our idle conversation turned to current events, I mentioned a headline I claimed to have just read proclaiming, "Experts Fear Annual Housing Costs in the U.S. (Rent, Mortgage Payments) May Top $2 Billion." I followed up with, "Imagine that -- more than 2 billion dollars per year."
People usually responded by bemoaning the mortgage crisis, foreclosures, Wall Street, and a host of other issues. Only one noticed that $2 billion is an absurdly low number. A population of 300 million translates to about 100 million households. Dividing 100 million into $2 billion results in about $20 in rent or mortgage paid annually by the average household. Just $20!

(via)

Jacques Réda en anglais

Europes by Jacques Réda: amusant de trouver une critique d'une traduction de Jacques Réda (mon cher Jacques Réda) en anglais qui est une excellente introduction à son oeuvre et à son style. Vraiment intéressant.
Although Réda’s style is very literary, he is no snob, and he probably wouldn’t mind being called a tourist. With complete lack of snobbery, he declares that he loves supermarkets “for themselves,” a love only natural for someone who has grown up in poverty (after all, to despise richness is a luxury only the rich can afford). But this confession is immediately followed by an unexpected critical reflection: supermarkets are “counter-museums” or “museums of the instant,” Réda says, “whose instants are accessible, consumable, nearly straightaway consumed but indefinitely renewable . . .”

As a flâneur, Réda is an heir to Baudelaire. As a true Frenchman, he doesn’t simply record what he sees, as American writers usually do, but also analyzes it; yet I wouldn’t say that he writes in the tradition of, say, Sartre, or de Beauvoir (I am thinking of their writings on their travels to the States), whose critical impulse is to seize the unknown in the Other and freeze it through their aphoristic pronouncements. Neither a lover of exotic experiences—Réda prefers to stay in his European milieu rather than look for spicy otherness through some eco-tourist agency—nor a nostalgic ruminator for the good old days, Réda is a lover of trains—that is, of rhythmic movement and chance encounters—of temporary estrangement, and strangely familiar places. The only contemporary writer I can think of who belongs to the same family is John Taylor, an American who lives in France, whose Some Sort of Joy has recently come out in a French translation.

Premier rayon de soleil du printemps

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À Paris, dimanche dernier.
En fait de printemps il fait un froid de canard, mais beau temps.

David Foster Wallace Archive

David Foster Wallace Archive Acquired by Harry Ransom Center: une brève visite de ces archives acquises par l'Université du Texas à Austin est proposée, avec quelques pages du manuscrit de Infinite Jest et quelques exemples des notes que prenait DFW dans ses livres.
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Première page du manuscrit de Infinite Jest

(via)

dimanche 7 mars 2010

Habitations...

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... bon marché, près de la Rue de la Bonne, à Montmartre.

Orange mécanique?

Mozart the big stick for U.K. school — (CBC News): Les élèves d'une école britannique forcés d'entendre de la musique classique comme punition (et ça marche!):
The headmaster of the school where children are forced to listen to classical music as a punishment for bad behaviour said infractions of school rules have dropped by about 60 per cent since he began the special detentions.

"What he's saying in effect is children don't like classical music and we will exploit this fact by using it as a punishment against them," O'Neill said in an interview Wednesday with CBC's Q cultural affairs show.

The state school system seems to have abandoned the idea of educating children about great culture, he added.

"As a result children are fairly alienated from classical music. They are not taught to appreciate it; they are not exposed to it in school — they probably think of it as posh music for posh people."
(via).

samedi 6 mars 2010

Links du jour

How Big Waves Go Rogue (Wired.com): a so called "rogue wave" is believed to be responsible for the accident of a cruise ship off the Mediterranean coast, this week, killing two people aboard and injuring one.

Lousiana Sheriff Larry Deen Forms 'Operation Exodus' Paramilitary Group (AOL News): paranoïa's running high in the boondocks!

NYC and Las Vegas from above, at night (The Big Picture).

Space shuttle Endeavour's mission to the space station (The Frame): beautiful photos.

Afghanistan: Six days of the NATO offensive (The Frame).

Photo Essay: Afghan Landscapes by Franco Pagetti. Aerial photography.

Simon Norfolk: Data Center Overload (photography).

In Video, Audio and Writing, Pentagon Shooter Left Bizarre Internet Trail (Gawker): another nutcase.

David Brooks - The Wal-Mart Hippies (NYTimes):
There are many differences between the New Left and the Tea Partiers. One was on the left, the other is on the right. One was bohemian, the other is bourgeois. One was motivated by war, and the other is motivated by runaway federal spending. One went to Woodstock, the other is more likely to go to Wal-Mart.

But the similarities are more striking than the differences. To start with, the Tea Partiers have adopted the tactics of the New Left. They go in for street theater, mass rallies, marches and extreme statements that are designed to shock polite society out of its stupor. This mimicry is no accident. Dick Armey, one of the spokesmen for the Tea Party movement, recently praised the methods of Saul Alinsky, the leading tactician of the New Left.

These days the same people who are buying Alinsky’s book “Rules for Radicals” on Amazon.com are, according to the company’s software, also buying books like “Liberal Fascism,” “Rules for Conservative Radicals,” “Unholy Alliance: Radical Islam and the American Left,” and “The Shadow Party: How George Soros, Hillary Clinton, and Sixties Radicals Seized Control of the Democratic Party.” Those last two books were written by David Horowitz, who was a leading New Left polemicist in the 1960s and is now a leading polemicist on the right.

jeudi 4 mars 2010

Generation Kill

Il faut bien reconnaître que le film de guerre est un spectacle passionnant, et ces dernières années nous ont donné d'excellents films de guerre et des miniséries (téléfilms) extraordinaires par leur intensité et la qualité de leur réalisation. Qu'on en juge: nous avons eu "Black Hawk Down" (La Chute du faucon noir) de Ridley Scott, peut-être le meilleur film de guerre de ces dernières années, "Jarhead" de Sam Mendes, moins bien à mon avis parce qu'un peu trop distancé, "Flags of Our Fathers" de Clint Eastwood, "Band of Brothers" et "Generation Kill", et puis "Saving Private Ryan", "Battle for Haditha" et le docu-fiction "Warriors".


Si vous avez aimé "Band of Brothers" vous aimerez certainement "Generation Kill", une minisérie de chez HBO. J'ai adoré "Band of Brothers" et j'ai énormément d'intérêt et d'affection pour "Generation Kill". Dans "Generation Kill" nous sommes incorporés (en fait non, nous restons bien confortable dans notre fauteuil mais, tant le film est bien réalisé, sur le bord du fauteuil et grimaçant et regardant autour de nous pour retrouver le calme et la quiétude de notre salon alors que pendant un instant nous nous serions crû au bord de l'Euphrate sous le feu ennemi, oui, presque) dans un bataillon de reconnaissance des Marines en 2003, lors de l'invasion de l'Irak. L'histoire est racontée du point de vue d'un correspondant de guerre "embedded" dans une section de Marines et filmée au plus près des personnages, des grognards au langage fleuri, inventifs aussi bien dans l'invective et l'insulte, l'amertume, l'humour noir et le sarcasme, aux capacités étonnantes à "se démerder", affutés à combattre et à tuer jusqu'au bout des canines. On découvre qu'il ne sont pas tous aussi stupides et bouchers qu'on pourrait croire. Certes, quelques uns sont d'évidents sociopathes, mais une bonne partie sont des petits jeunes bien plus mûrs et intellectuellement évolués que nombre de petits malins civils et bien sûr, pacifistes. Ils sont même attachants ces grognards. Et le film est réaliste qui épouse étroitement les reportages du journaliste Evan Wright pour le magazine Rolling Stone (pour lequel David Foster Wallace a commis quelques magnifiques reportages) réunis dans le livre-récit éponyme du correspondant de guerre et qui bénéficie des conseils de plusieurs consultants vétérans militaires. Rappelons en passant que cette minisérie en sept épisodes est écrite et produite par David Simon et Ed Burns, tandem à qui l'on doit l'excellente série policière "The Wire". Et HBO bien sûr, chaîne sur laquelle passe autant de séries chef-d'œuvre du genre (Six Feet Under, The Sopranos, Rome, pour ne citer que celles-là). Les sept heures de diffusion permettent au film de mieux dérouler l'action, d'utiliser moins d'ellipses, de mieux incarner les personnages, de mieux rendre la complexité des choses là ou un film de deux heures est obligé de simplifier. C'est une partie de l'intérêt de ce téléfilm, l'autre est d'être particulièrement bien réalisé, au ras des pâquerettes ou plutôt des treillis, dans le feu de l'action ou de l'inaction qui est en fait le quotidien de la guerre, fait d'attentes interminables et de brusques actions dangereuses (dans le sens de radicalement dangereuses: où l'alternative c'est vivre ou mourir ou rester estropié) favorisant les giclées d'adrénaline. À voir, donc.

mardi 2 mars 2010

When the levee breaks

«On ne va pas fuir à chaque tempête !» - Libération:
Serge Kubryk, de La-Tranche-sur-Mer, souligne aussi les difficultés matérielle d'une évacuation. «Comment voulez-vous qu'entre 17 heures et minuit, on ait pu organiser une évacuation... A l'avenir, nous allons réfléchir à un plan d'évacuation... Mais là, on n'était pas préparés. On n'est pas encore comme aux Etats-Unis». Ce week-end, au Japon, 500.000 personnes ont été évacuées des côtes à cause d'un risque de tsunami.

Effarants effets de la tempête Xynthia. Conjugués à une marée de coefficient 102, les vents ont poussé la mer à briser les digues ou à passer par-dessus, envahissant en quelques instants les terres basses aux maisons de plein-pieds en Vendée et en Charente. Les habitants qui dormaient et qui n'ont pas pu s'échapper sont morts noyés dans leurs maisons. Des vieillards et des enfants le plus souvent, ils n'ont pu s'échapper ou monter sur le toit des maisons. Cette horreur a pu arriver parce que l'évacuation des côtes basses et exposées n'avait pas été ordonnée ni même prévue, malgré la mise en alerte maximum par Météo-France. C'est la même chose qui est arrivé à La Nouvelle Orléans lors de l'ouragan Katrina. Là-bas, les gens n'avaient pas été évacués ou bien n'avaient pas voulu partir. Sur la côte vendéenne ils n'imaginaient pas que les digues puissent se briser, que la mer puisse envahir les basses terres. Sur les côtes basses du Golfe du Mexique, au Texas par exemple, ou en Floride sur l'Atlantique, on fait évacuer systématiquement les côtes à chaque arrivée d'un cyclone. Et sur les côtes du Golfe du Mexique, du coté de Galveston par exemple, on construit sur pilotis, en plus. La prochaine fois qu'on aura des conditions semblables il faudra faire pareil dans notre pays, évacuer les côtes inondables, de force si nécessaire.