Ça y est, tout le monde est parti et me voilà passé de baby-sitter à poultry-sitter. Si j'ose dire. Les volailles sont beaucoup plus faciles que les enfants. Elles se couchent sans faire vraiment d'histoires à 9 heures (en ce moment les jours sont longs) et il faut leur ouvrir le poulailler vers 7 heures et demie le matin (ce qui est un peu tôt mais on fait un effort). Ne pas oublier de leur donner un peu de grain et aller cueillir des herbes pour l'oie. Attention, pas n'importe quelles herbes, elle est assez difficile, l'oie. Leur mettre de l'eau pour boire et de l'eau dans la piscine de l'oie. Oui, l'oie a une piscine privée, même la canne n'y va pas (elle a une mare pour elle toute seule, il faut reconnaître). C'est un peu la fierté de ses propriétaires cette oie et elle bénéficie d'un traitement de faveur. Il y a trois poules, un coq nain, une canne et une oie. Ramasser les oeufs tous les jours. Faire quelques caresses à l'oie qui est en manque d'affection. Elle aime qu'on lui gratte sous les ailes. D'un autre coté les enfants sont plus amusants, mais ils demandent beaucoup d'attention, voire d'imagination. Et ils n'obéissent pas au doigt et à l'oeil. Et ils renâclent à aller se coucher. Bref, ce sont des enfants. On pourrait les laisser devant la télé toute la journée mais il paraît que ce n'est pas éducatif, du coup la télé est sévèrement rationnée. Les enfants, eux, resteraient bien devant Gulli toute la journée, ou le nez dans leur DS (critiquée aussi par les adultes). Enfin, ils sont à la campagne pour profiter du bon air. Donc ils doivent aller jouer dehors, temps permettant. Et du coup le baby-sitter aussi. Il doit organiser des jeux si les gamins ne s'y mettent pas tout seuls, c'est un peu une colonie de vacances, mais avec très peu de colons. Après cinq jours à m'occuper de mes neveux je suis soulagé de n'avoir plus à m'occuper que du poulailler.
samedi 30 juin 2012
lundi 25 juin 2012
Mostly cloudy
Profiter d'une éclaircie pour aller faire un tour en vélo, mais prendre quand même la pluie au retour, le crachin qui s'est installé régulier et tenace.
Le paysage de Touraine sous le ciel gris.
La petite gare désaffectée, vendue, où l'on a pris le train il y a une vingtaine d'années.
Mono no aware
Il est vain de vouloir lutter comme le poids des dogmes et des certitudes enracinés depuis longtemps. Inutile de vouloir bousculer les sédiments laissés par la vie, inutile, blessant et néfaste. Exercer sa volonté sur les autres est vanité et poursuite du vent.
Alors tentation de vivre en dehors du monde ou de le tenir à distance, de ne pas avoir de contacts avec les autres qui sont si facilement blessants, ingrats ou injustes. Avec qui il est si difficile de s'accorder, d'être en harmonie.
Toujours se rappeler cette phrase de Spinoza : "par réalité et par perfection j'entends la même chose". S'accorder au cours des choses. Savoir dénicher et voir la beauté.
Il pleut, les grenouilles chantent. Le vent léger agite les branches des pins. La nuit tombe.
samedi 23 juin 2012
Au bord de l'étang
En ce moment je suis à la campagne, je m'occupe de mes neveux, les Houstoniens, que je ne vois qu'une ou deux fois par an. C'est un travail, pas à plein temps, mais pas loin. Il est fort possible que je n'ai pas le temps d'autre chose que de publier des photos ici pendant quelques jours.
Promenade au bord de l'étang, c'est pas Brazos Bend, il n'y a pas d'alligators, juste des grenouilles et peut-être quelques carpes.
Les étangs c'est toujours un peu mystérieux. Celui-ci a les eaux marrons et parfaitement opaques.
Ils grandissent vite les petits gars de Houston, TX.
mercredi 20 juin 2012
Le projet (préliminaires)
Je me suis rendu compte que je parlais assez peu de cette obsession américaine dans ce blog et que je devrais lui consacrer plus de place ici. J’ai conçu le projet, jamais réalisé, d’écrire un « dictionnaire amoureux de l’Amérique » dont je publierai les entrées ou même les brouillons d’entrées (ou même les notes pour servir aux entrées du dictionnaire) sur ce blog. Il est temps que je m’y mette.
Il existe déjà dans la série « Les Dictionnaires amoureux » chez Plon un « Dictionnaire amoureux de l’Amérique » écrit par Yves Berger, Prix Renaudot de l’essai en 2003 (pourtant une année ou les USA furent l’objet d’un ressentiment pénible à vivre, ici, en France). C’est un livre magnifique et une constante inspiration, et pas seulement parce qu’en découvrant l’auteur, décédé en 2004 , j’avais découvert un fellow fou d'Amérique. Mon but n’est pas d’être édité mais d’offrir un exutoire à ma passion, la partager et peut-être intéresser quelques lecteurs.
mardi 19 juin 2012
Les vertus du non-agir
L'orage, cette nuit, a rafraîchi l'air. Sauf que celui-ci n'était pas bien chaud pour commencer et donc aujourd'hui il a fait beau... mais frais.
Hier c'était jour d'élections. A huit heures moins dix Ségolène prend la parole en direct de La Rochelle pour expliquer qu'elle a été battue par un salopard de traître et que celui-ci ne l'emportera pas au paradis. Elle ne s'embarrasse pas de la loi qui dit qu'on ne doit pas révéler les résultats avant huit heures précise mais enfin ça fait déjà deux heures qu'ils ne votent plus, à La Rochelle, et elle ne dévoilera pas les résultats nationaux, en plus il est huit heures moins dix et on ne peut pas dire que quiconque aura été influencé par sa déclaration. D'un autre coté ça lui permet de griller tout le monde dans la course que vont être les discours d'après fermeture du scrutin.
Ensuite ça a été le soir des longs couteaux, avec les battus de la droite et les impopulaires de la gauche se ramassant à la pelle sur le sol des bureaux de vote. Battus : Ségolène Royal mais aussi Jack Lang, battus Nadine Morano, Claude Guéant, Eric Raoult, Marine Le Pen, Renaud Muselier, Benjamin Lancar, Frédéric Lefebvre... Battu, et c'est plus triste, François Bayrou. Tous les membres du gouvernement qui étaient candidats ont été élus.
Pour fêter ça, si on veut, on regarde à la suite les trois derniers épisodes de la saison 3 de Mad Men. Quelle excellente série, quels bons acteurs et quel excellent scénario ! On se dit que ceux qui clament haut et fort la mort de la série TV américaine (on en connait) sont soit ignorants, soit de parti pris, soit les deux (mais probablement surtout de parti pris et prenant leurs désirs pour des réalités).
Après ça réveillé par l'orage à quatre heures du matin. Quelques coups de tonnerre assez proches et la pluie à seaux.
Autant dire tout de suite qu'on n'a pas dormi beaucoup.
Aujourd'hui ambiance sinistre au bureau. Je devrais faire mes cartons et mettre au pilon mes vieux dossiers car nous démenageons la semaine prochaine, mais pas envie ou pas le courage. Et trois problèmes qui me souciaient trouvent tous les trois une solution comme par enchantement. Les problèmes se résolvent souvent par le non-agir, laisser faire, laisser tomber et hop le problème disparait.
samedi 16 juin 2012
Thierry Roland
Il n'y a pas de quoi en faire un plat, je vous l'accorde, mais respecter ceux qui sont tristes et leur tristesse serait déjà pas mal. Suivez mon regard...
vendredi 15 juin 2012
L'affaire du tweet
L'objet de ce billet n'est pas de faire un historique de Twitter ni un mode d'emploi mais de replacer les choses dans leur contexte. Certains politiciens font de Twitter une utilisation très maîtrisée par leurs communicants, d'autres, comme Nadine Morano, par exemple, ou Valérie Trierweiler en ont une utilisation directe et spontanée qui ne passe pas par le filtre des experts en communication. Dans ce dernier cas le tweet s'apparente souvent à la "petite phrase" adorée des média (et donc chaque tweet des politiques est bien entendu scruté par les journalistes) et propice à la gaffe politique. Lorsque le fameux tweet de Madame Trierweiler est apparu certains ont d'abord cru à un "hack" (que quelqu'un avait usurpé le compte Twitter de Madame Trierweiler), mais l'intéressée à confirmé à la presse être bien l'auteur de ce tweet sulfureux. Autre nouveauté : lorsqu'un tweet est considéré comme sortant de l'ordinaire on attend sa confirmation par des moyens plus traditionnels pour en parler dans les média!
Je me demande comment les gens, le public au sens large, ont interprété le mot "tweet", soudainement popularisé. Combien de gens connaissent Twitter, savent ce que c'est et à quoi ça sert ? Savent ce qu'est un tweet, savent ce que signifie "compte hacké"? Tous mots employés abondamment dans tous les organes de presse ces derniers jours. Si je prends comme échantillon de la population française ma famille étendue, aucun membre n'a, à ma connaissance, de compte Twitter (sauf moi bien sûr et certains ont des comptes Facebook). Je suis bien certain (bien que n'ayant pas vérifié) qu'au moins un bon tiers n'a, avant l'histoire de ce fameux tweet, jamais entendu parler de Twitter et un autre tiers en a probablement entendu parler mais n'a qu'une très vague idée de ce que c'est et comment ça fonctionne. Pour tous ces gens, l'affaire du tweet vengeur de la rivale de Ségolène aura eu au moins l'effet de populariser Twitter et ses tweets.
samedi 9 juin 2012
"Tschhhdindingdingkrrrshhhhdongdong"
Est-ce que vous vous souvenez de ce son ? Hé oui c'est le magnifique bruit des années 90, le son du cyberespace. Je serais presque nostalgique à l'entendre aujourd'hui.
On pourra trouver toutes les explications (en anglais) de cette suite de sons (aujourd'hui disparue, ou presque) dans cet article de M. Madrigal dans The Atlantic.
C'est un jour de 1998, je crois que j'ai entendu pour la première fois cette suite de sons, (en fait des données transmises par le modem sous forme de sons à travers les fils du téléphone) qui, miraculeusement, vous reliaient à Internet. À l'époque je n'allais sur Internet qu'au travail, entre midi et une heure, sur l'ordinateur de la secrétaire du patron, celui-ci m'avait autorisé à expérimenter Internet pendant le déjeuner de sa secrétaire. J'allais très vite sur les sites qui m'intéressaient et j'imprimais un maximum de choses pour les lire dans le train le soir ou chez moi. Les sites en question c'étaient d'abord les sites d'information, j'étais un grand fan de Slate et de sa revue de presse du jour, par exemple. Puis en 1999 j'ai découvert grâce à un article de Libé, les "on line diaries" et je suis tout de suite devenu un amateur de ces diaristes américains on-line, les ancêtres des blogs. J'ai encore quelque part des piles de pages imprimées des journaux on-line de cette époque.
Je me suis connecté à la maison, vers la fin 1999. Je n'imprimais plus les pages de mes sites préférés pour les lire dans le train. La connexion faisait toujours le même son, mais c'était déjà moins annonciateur de merveilles. C'était l'époque où l'on commençait à trouver qu'Internet c'était finalement très surévalué. Quoique je n'ai jamais pensé ça, je finissais par m'habituer à l'exploit technologique qu'Internet représentais pour moi au début. Les fréquentes interruptions de communication m'agaçaient même considérablement (quand le modem faisait "clic" et raccrochait inopinément !).
Enfin est apparu le câble, puis après l'ADSL et je n'ai plus jamais entendu le son du cyberespace.
jeudi 7 juin 2012
Pour une autre fois
De nouveau ce matin le sort ne m'a pas désigné comme juré. Et la session se termine donc c'est fini je ne serai pas juré cette fois-ci, peut-être une autre fois.
Toutefois je ne me plains pas : l'affaire jugée à partir de ce matin avait l'air bien sinistre et bien compliquée. Et je bénéficie d'une journée de congé inopinée, j'ai l'impression de faire l'école buissonnière.
Ces quelques heures passées au Palais de Justice n'ont pas été complètement vaines. J'ai vu et appris des choses qui ont excité ma curiosité pour les matières juridiques et la prochaine fois que je serai convoqué je saurai ce qu'il faut faire et comment ça se passe.
NB: J'apprends ce soir que l'affaire a été renvoyée à une date ultérieure, je n'ai donc rien raté. Mais la session d'Assises est terminée et je suis toujours en congés sans solde, moi, je sens venir un certain nombre de démarches avec les services RH à l'horizon qui vont être distrayantes….
Impressions d'Assises
Il y avait une dame avec un chapeau. Un tout petit chapeau noir assez élégant. La présidente a rappelé qu'on ne devait pas siéger avec un chapeau, tête nue, et on devait prêter serment tête nue. Je me suis demandé pourquoi mais je n'ai pas posé la question. La dame au chapeau (c'était la seule personne avec un chapeau, je crois) n'était pas très contente. Je ne me souviens pas si elle a été tirée au sort. Sans doute pas, parce que je l'aurais remarqué. Ça m'a travaillé cette histoire de chapeau interdit.
Le greffier procéde à l'appel des jurés potentiels. A chaque fois qu'il lit un nom, le concerné se lève. Toute la salle le regarde. La présidente prend le jeton qui correspond à son numéro et le met dans l'urne. Schlonk ! Fait le jeton en tombant dans l'urne. Le sort en est jeté. Si la présidente sort le jeton avec ton numéro toute à l'heure, tu es juré.
À la cantine du Palais la présidente déjeunait avec la procureur. Le siège avec le parquet. Je me suis rappelé un premier janvier où j'avais fait la bise à minuit avec un procureur de la République que je connaissais pas deux heures avant, le tout au domicile d'un avocat.
Images
Je me rends compte seulement maintenant que Mark Simonson, mon fondeur préféré (la police employée pour ces billets est Proxima nova et je voue presque un culte à Anonymous Pro), Mark Simonson, donc, avait consacré sur son blog un article très savant et très cultivé à la typographie de "The Artist".
Comment trouvez-vous la photo officielle du président de la République par Raymond Depardon ? J'aime énormément ce que fait Raymond Depardon mais là, je ne le trouve pas très bon. La photo de Chirac par Bethina Rheims ressemblait beaucoup à celle de Depardon et était, je crois, bien meilleure, tout comme la photo de Giscard par Jacques-Henri Lartigues. L'éclairage fait qu'on a l'impression que le silhouette du président est découpée à la plume sous Photoshop (surtout au niveau des mains) et je n'aime pas l'attitude du président, ses bras ballants et ses mains vides. Il me semble en plus que la tête est un peu trop grosse. Quoiqu'il en soit cette photo est tout de même meilleure que celle de Sarkozy dans sa bibliothèque, complètement loupée celle-là.
mardi 5 juin 2012
Perspectives
dimanche 3 juin 2012
Paysage en sursis
Hier j'ai fait quelques images autour de mon immeuble et c'est celle-ci qui me plaît le plus. Je n'ai pas eu besoin d'aller très loin. C'est exactement ce que je vois quand je sors de chez moi. Dans quelques mois il ne restera rien de tout ça, tout va être rasé pour y construire des immeubles neufs. Je ne sais pas trop si je dois m'en réjouir ou m'en soucier. De toutes manières je ne serai plus ici dans trois ou quatre ans. J'hésite sur la ville où j'habiterai. J'ai le choix. Je peux rester à Paris (mais ailleurs) comme je peux m'installer en province, à Nantes ou à Poitiers qui sont des villes qui me plaisent, où à l'étranger, en Europe du sud, Espagne, Portugal, au moins pour trois ans. Tout me tente.
vendredi 1 juin 2012
Jury duty
Par nature je serai tenté de vivre en marge de la société, de me contenter de l’effleurer dans la vie de tous les jours. J’aime la vie en ville parce que le bruit de fond qu’elle émet me tient compagnie, en quelque sorte. De la même façon je ne fréquente pas mes voisins et les connais à peine mais j’apprécie de les savoir autour de moi dans l’immeuble. La ville m’apporte un certain nombre de stimuli sans exiger de moi un quelconque engagement, sans exiger que je me coltine les autres, en me laissant libre de mes mouvements et quasiment anonyme et inaperçu au sein de la foule de ses habitants, si tant est qu’on n’est jamais aussi bien caché qu’au milieu de la foule de ses semblables. De même je sais qu’en ville tout ce dont je pourrais avoir besoin est à portée de main à toute heure. Mais si je vis en ville je n’en fréquente que peu ses habitants et apprécie de pouvoir l’embrasser du regard, de haut, de l’observer sans me mêler. C’est une position avantageuse et probablement égoïste qui convient bien à mon caractère solitaire et introverti. Entrer dans l’arêne est une épreuve que je redoute toujours, quelle que soit l’arêne en question. En plus, comme je l’ai déjà dit maintes fois, la fréquentation de mes semblables, à quelques exceptions prêt, exige de moi de gros efforts d’adaptation et de socialisation et m’interdit toutes échappées mentales. D’où ma réticence et mon inquiétude à l’idée d’avoir a m’engager dans une action sociale sortant de l’ordinaire (car après tout je vais au travail et je fréquente des gens tous les jours à travers celui-ci) et qui exigera de moi une attention de tous les instants et une grande responsabilité auxquelles je ne suis pas accoutumé.