A partir de lundi prochain je suis convoqué pour être juré (jury duty, pour les anglophones). Il y a deux affaires, l’une de trois jours, l’autre de dix jours, à juger et il y aura un tirage au sort lundi matin pour chaque affaire et l’on peut être récusé dans chacune des affaires, j’ai donc de bonnes chances de ne pas être selectionné ce que je préférerais à devoir siéger. Il est tiré au sort 6 jurés par procès, nous verrons bien ce qu’il adviendra lundi matin. Je ne sais pas trop quoi penser et dans le doute j’ai plutôt envie de ne pas être tiré au sort (toujours cette mauvaise crainte de l’inconnu et de ce qui peut me faire changer, même pour un temps, ma routine et mes habitudes), toutefois je me dis que si je suis désigné ça sera une expérience intéressante, donc dans les deux cas, désigné et non récusé ou bien renvoyé à mes chères études, je serai content.
Par nature je serai tenté de vivre en marge de la société, de me contenter de l’effleurer dans la vie de tous les jours. J’aime la vie en ville parce que le bruit de fond qu’elle émet me tient compagnie, en quelque sorte. De la même façon je ne fréquente pas mes voisins et les connais à peine mais j’apprécie de les savoir autour de moi dans l’immeuble. La ville m’apporte un certain nombre de stimuli sans exiger de moi un quelconque engagement, sans exiger que je me coltine les autres, en me laissant libre de mes mouvements et quasiment anonyme et inaperçu au sein de la foule de ses habitants, si tant est qu’on n’est jamais aussi bien caché qu’au milieu de la foule de ses semblables. De même je sais qu’en ville tout ce dont je pourrais avoir besoin est à portée de main à toute heure. Mais si je vis en ville je n’en fréquente que peu ses habitants et apprécie de pouvoir l’embrasser du regard, de haut, de l’observer sans me mêler. C’est une position avantageuse et probablement égoïste qui convient bien à mon caractère solitaire et introverti. Entrer dans l’arêne est une épreuve que je redoute toujours, quelle que soit l’arêne en question. En plus, comme je l’ai déjà dit maintes fois, la fréquentation de mes semblables, à quelques exceptions prêt, exige de moi de gros efforts d’adaptation et de socialisation et m’interdit toutes échappées mentales. D’où ma réticence et mon inquiétude à l’idée d’avoir a m’engager dans une action sociale sortant de l’ordinaire (car après tout je vais au travail et je fréquente des gens tous les jours à travers celui-ci) et qui exigera de moi une attention de tous les instants et une grande responsabilité auxquelles je ne suis pas accoutumé.