jeudi 30 juin 2022

zoonoses

 On connaît Zika, la dengue, le paludisme, le chikungunya, qui sont transmis par les moustiques. Mais, aujourd'hui, au moins 10.000 espèces de virus, dont la grande majorité circule pour l'heure « silencieusement » chez les mammifères, sont en mesure d'infecter les êtres humains, craignent les auteurs. En effet, en poussant de plus en plus d'animaux à fuir leur écosystème pour trouver un habitat plus vivable, le dérèglement du climat et l'utilisation des terres changent la donne. Ils « créeront de nouvelles opportunités de partage viral entre des espèces sauvages auparavant isolées géographiquement », expliquent les chercheurs.

L'étude a modélisé la manière dont plus de 3.000 espèces de mammifères partagent les virus et révèle un véritable « mécanisme » potentiellement dévastateur entre l'évolution de l'environnement sur Terre et l'émergence de maladies. Les scientifiques estiment que leurs déplacements à venir pourraient entraîner plus de 300.000 « premières rencontres » d'espèces, soit deux fois plus que le potentiel actuel… même si le réchauffement reste inférieur à 2° C, ce qui est un scénario optimiste.

Ces « débordements » redoutés ne sont évidemment pas tous susceptibles de déclencher une pandémie mondiale comme celle de Covid-19, mais le tableau est inquiétant. Les chauves-souris y jouent un rôle central, précisent les chercheurs « en raison de leur capacité de dispersion unique » à travers le monde. C'est d'abord par ces petits mammifères, porteurs de pathogènes comme les coronavirus, que ces derniers pourraient infecter l'homme via un animal hôte. Les chercheurs indiquent que les chauves-souris d'Asie du Sud-Est seront en particulier sujettes à ces transmissions.

Le réchauffement climatique va multiplier les pandémies | Les Echos