Aux frontières de l’Ukraine, « c’est juste un nouveau jour de guerre »
« Les Européens commencent à mieux comprendre qui est Vladimir Poutine, estime M. Kochevenko. Il considère que l’Ukraine fait partie de la Russie et veut reconstruire un empire. » Si la menace d’une invasion n’est pas exclue, tant le président russe est jugé incontrôlable, elle est toutefois considérée comme peu probable à ce stade. D’autant que « la projection massive d’unités, d’armes et d’équipements militaires russes à la frontière avec l’Ukraine n’est pas détectée actuellement », précise le chef du renseignement de la défense de l’Ukraine.
Quoi qu’il en soit, Moscou n’aurait pas intérêt à attaquer l’Ukraine maintenant, estime Petro Oleschuk, chercheur politique à l’Université nationale Taras Chevchenko : « Ce serait illogique, car Nord Stream 2 n’est pas encore en fonction, or la Russie veut vraiment que cela marche. » Comme de nombreux observateurs, il estime que les activités suspectes des troupes russes aux frontières ne sont qu’une « nouvelle provocation » visant à faire pression sur l’Europe et les Etats-Unis pour obtenir un nouveau round de négociations.
« Moscou a tiré les leçons de la crise survenue au printemps et reproduit la même logique : ils poussent leurs troupes aux frontières et font peur à tout le monde, puis les Etats-Unis proposent un sommet, et là, seulement, ils disent : “Ok, on arrête, discutons.” » L’armée ukrainienne se prépare toutefois au pire et assure se tenir prête si la situation se dégradait brutalement.
JR: Moyen de pression contre l’UE et les États-Unis. Il me semble très peu probable que la Russie envahisse l’Ukraine. Moscou teste les occidentaux.