La maison était construite sur la dune. Il y avait une grande terrasse avec de grandes baies vitrées et vue sur la mer. Comme la dune reculait tout le temps ou menaçait même de disparaître complètement, les C. avaient planté sur le terrain devant la maison des plantes pour accrocher le sable et stabiliser la dune, c'était efficace. Ces plantes, épineuses et denses, avaient rendu le terrain impénétrable (le terrain et ses plantes étaient destinées aussi à protéger la maison des intrus et des gêneurs). Il y avait du sable partout, devant, derrière la maison, et des pins à moitié ensevelis dans ces dunes qui n’arrêtaient pas de changer d'aspect ou de place d'un été à l'autre. Les enfants vivaient pieds nus et en maillot de bain, tout le temps, avec une chemisette. Quand il faisait frais ils mettaient un pull léger par dessus leurs chemisettes et leur plus grande concession à l'élégance ou à la pudeur était le port d'un short et de nu-pieds. Il y avait au sous-sol un grand garage et une table de ping-pong et un atelier de bricolage plein d'outils. On pouvait lire des bandes dessinées (il y en avait plein) et boire du Fanta ou du coca à volonté. C'était un paradis.