Près de Saint-Benoît-La-Forêt, en Touraine.
lundi 24 septembre 2018
mardi 18 septembre 2018
Agacements
Je viens de voir une vidéo d'un type qui s'appelle Aurélien Barrau, un astrophysicien spécialisé dans la physique des astroparticules, des trous noirs et en cosmologie, qui a par ailleurs fait des études de philosophie (mais pas d'économie et ça se voit !) qui prône des mesures draconiennes et autoritaires, "restreignant les libertés individuelles" pour l'écologie (sans les énoncer toutefois, il ne faut pas trop se mouiller). Comment il veut les faire appliquer ses mesures ? Avec la police qu'il méprise ? L'armée qu'il veut sans doute abolir ? Et quand il aura sur le dos des bonnets rouges ou des agriculteurs mécontents il leur fera tirer dessus ? Non, parce que les mesures draconiennes limitant les libertés individuelles il faut avoir les moyens de les imposer, hein, c'est pas suffisant de venir sur un plateau de télé fringué comme un punk à chien et dire qu'il faut faire pression sur le gouvernement pour que celui-ci interdise les feux dans les cheminées, les poêles à bois et les touillettes en plastique !
vendredi 7 septembre 2018
Transition énergétique
Les principales transitions énergétiques mondiales - du bois au charbon au pétrole ont pris 50 à 60 ans. Et encore seulement pour atteindre 50% de la production d'énergie mondiale.
Il n’y a aucune raison de croire qu’une transition énergétique vers les énergies renouvelables sera plus rapide. Dans les pays riches les «anciennes» énergies renouvelables telles que l'hydroélectricité sont maximisées, donc la croissance devra venir des énergies renouvelables telles que l’énergie éolienne, l’énergie solaire et les biocarburants, qui ont fourni seulement 3,35% de l’offre américaine en 2011.
Les dérèglements du climat exigent pourtant que la transition énergétique vers les productions d’énergie pauvres en émission de carbone se fasse rapidement.
D'où l'idée qu'il faut maintenir les sources d'énergies bas carbone existantes, comme le nucléaire, en prolongeant la durée de vie des centrales existantes par exemple, voire en en construisant d'autres.
C'est ça ou bien on ne fera pas baisser les émissions de carbone, ou bien on retourne à un niveau de vie et à une utilisation d'électricité d'avant la deuxième guerre mondiale (au mieux).
Bien entendu l'accent doit être mis, parallèlement, sur le développement des sources d'énergie renouvelables, pour, qu'à terme, on puisse arrêter la production nucléaire.
Il n’y a aucune raison de croire qu’une transition énergétique vers les énergies renouvelables sera plus rapide. Dans les pays riches les «anciennes» énergies renouvelables telles que l'hydroélectricité sont maximisées, donc la croissance devra venir des énergies renouvelables telles que l’énergie éolienne, l’énergie solaire et les biocarburants, qui ont fourni seulement 3,35% de l’offre américaine en 2011.
Les dérèglements du climat exigent pourtant que la transition énergétique vers les productions d’énergie pauvres en émission de carbone se fasse rapidement.
D'où l'idée qu'il faut maintenir les sources d'énergies bas carbone existantes, comme le nucléaire, en prolongeant la durée de vie des centrales existantes par exemple, voire en en construisant d'autres.
C'est ça ou bien on ne fera pas baisser les émissions de carbone, ou bien on retourne à un niveau de vie et à une utilisation d'électricité d'avant la deuxième guerre mondiale (au mieux).
Bien entendu l'accent doit être mis, parallèlement, sur le développement des sources d'énergie renouvelables, pour, qu'à terme, on puisse arrêter la production nucléaire.
mercredi 5 septembre 2018
Une tribune bizarre paraît dans le New York Times
Le New York Times publie aujourd'hui une tribune émanant d'un membre haut placé de l'administration Trump (qui reste anonyme, et pour cause) expliquant que les membres de l'administration sont aux commandes pour modérer les pires pulsions du président !
C'est absolument inouï de lire cela. On peut compter qu'une publication aussi sérieuse que le New York Times, qui a elle aussi une réputation à défendre, a vérifié que l'auteur était bien un membre de l'administration Trump.
Je ne résiste pas à l'envie de vous traduire certains passages de la tribune :
"Pour être clair, notre résistance n'est pas la «résistance» populaire de la gauche. Nous voulons que l’administration réussisse et beaucoup de ses politiques ont déjà rendu l’Amérique plus sûre et plus prospère.
Mais nous croyons que notre premier devoir concerne ce pays et que le président continue d'agir d'une manière qui nuit à la santé de notre république.
C’est la raison pour laquelle de nombreuses personnes nommées par Trump se sont engagées à faire ce qu'elles pouvaient pour préserver nos institutions démocratiques tout en contrecarrant les impulsions les plus erronées de M. Trump jusqu’à ce qu’il ne soit plus en fonction."
ou encore :
"De la Maison-Blanche aux départements et agences de la branche exécutive, les hauts fonctionnaires reconnaîtront en privé leur incrédulité quotidienne face aux commentaires et aux actions du commandant en chef. La plupart travaillent pour isoler leurs opérations de ses caprices.
Les rencontres avec lui tournent autour du sujet et hors des sentiers battus, il se livre à des rituels répétitifs, et son impulsivité se traduit par des décisions à moitié réfléchies, mal informées et parfois imprudentes, sur lesquelles il faut revenir.
"Il est littéralement impossible de savoir s'il peut changer d'avis d'une minute à l'autre", s'est plaint un haut responsable récemment, exaspéré par une réunion du bureau ovale au cours de laquelle le président est revenu sur une décision politique importante qu'il avait prise. seulement une semaine plus tôt."
ou bien :
"Compte tenu de l’instabilité dont beaucoup d’entre nous ont été témoins, il y a eu des rumeurs au sein du cabinet pour invoquer le 25e amendement, ce qui amorcerait un processus complexe de révocation du président. Mais personne ne voulait précipiter une crise constitutionnelle. Nous ferons donc tout notre possible pour orienter l’administration dans la bonne direction jusqu’à ce que, d’une manière ou d’une autre, elle soit terminée."
MAIS :
Je trouve que ça sent le coup d'état, cette tribune, vous ne pensez pas ?
Qui peut bien vouloir dévoiler aussi franchement les efforts de résistance de certains membres de l'administration Trump au risque de déclencher une chasse aux sorcières majeure dans le gouvernement, la révocation de tous les tièdes et l'embauche de fanatiques (encore que les principaux postes doivent être confirmés par le Sénat). D'un autre côté si le New York Times s'est fait avoir ils sont finis. Je suppose (et j'espère) qu'ils ont pris leurs précautions.
C'est le président qui dirige, il a été élu pour ça, même si on ne l'aime pas le système démocratique veut que ça soit le président élu qui dirige le pays. De quel droit des membres du gouvernement dirigent en sous-main le pays ? Parce que le président en est incapable ? Dans ce cas là il faut évoquer le 25ème amendement et le démettre de ses fonctions.
Et si cette tribune n'était tout simplement pas publiée comme on a mis le feu au Reichstag ? Pour donner des raisons à Trump de concentrer tous les pouvoirs.
Et si cette tribune était une tentative de l'administration de forcer le déclenchement de l'invocation du 25éme amendement ?
Bref ça sent très mauvais.
C'est absolument inouï de lire cela. On peut compter qu'une publication aussi sérieuse que le New York Times, qui a elle aussi une réputation à défendre, a vérifié que l'auteur était bien un membre de l'administration Trump.
Je ne résiste pas à l'envie de vous traduire certains passages de la tribune :
"Pour être clair, notre résistance n'est pas la «résistance» populaire de la gauche. Nous voulons que l’administration réussisse et beaucoup de ses politiques ont déjà rendu l’Amérique plus sûre et plus prospère.
Mais nous croyons que notre premier devoir concerne ce pays et que le président continue d'agir d'une manière qui nuit à la santé de notre république.
C’est la raison pour laquelle de nombreuses personnes nommées par Trump se sont engagées à faire ce qu'elles pouvaient pour préserver nos institutions démocratiques tout en contrecarrant les impulsions les plus erronées de M. Trump jusqu’à ce qu’il ne soit plus en fonction."
ou encore :
"De la Maison-Blanche aux départements et agences de la branche exécutive, les hauts fonctionnaires reconnaîtront en privé leur incrédulité quotidienne face aux commentaires et aux actions du commandant en chef. La plupart travaillent pour isoler leurs opérations de ses caprices.
Les rencontres avec lui tournent autour du sujet et hors des sentiers battus, il se livre à des rituels répétitifs, et son impulsivité se traduit par des décisions à moitié réfléchies, mal informées et parfois imprudentes, sur lesquelles il faut revenir.
"Il est littéralement impossible de savoir s'il peut changer d'avis d'une minute à l'autre", s'est plaint un haut responsable récemment, exaspéré par une réunion du bureau ovale au cours de laquelle le président est revenu sur une décision politique importante qu'il avait prise. seulement une semaine plus tôt."
ou bien :
"Compte tenu de l’instabilité dont beaucoup d’entre nous ont été témoins, il y a eu des rumeurs au sein du cabinet pour invoquer le 25e amendement, ce qui amorcerait un processus complexe de révocation du président. Mais personne ne voulait précipiter une crise constitutionnelle. Nous ferons donc tout notre possible pour orienter l’administration dans la bonne direction jusqu’à ce que, d’une manière ou d’une autre, elle soit terminée."
MAIS :
Je trouve que ça sent le coup d'état, cette tribune, vous ne pensez pas ?
Qui peut bien vouloir dévoiler aussi franchement les efforts de résistance de certains membres de l'administration Trump au risque de déclencher une chasse aux sorcières majeure dans le gouvernement, la révocation de tous les tièdes et l'embauche de fanatiques (encore que les principaux postes doivent être confirmés par le Sénat). D'un autre côté si le New York Times s'est fait avoir ils sont finis. Je suppose (et j'espère) qu'ils ont pris leurs précautions.
C'est le président qui dirige, il a été élu pour ça, même si on ne l'aime pas le système démocratique veut que ça soit le président élu qui dirige le pays. De quel droit des membres du gouvernement dirigent en sous-main le pays ? Parce que le président en est incapable ? Dans ce cas là il faut évoquer le 25ème amendement et le démettre de ses fonctions.
Et si cette tribune n'était tout simplement pas publiée comme on a mis le feu au Reichstag ? Pour donner des raisons à Trump de concentrer tous les pouvoirs.
Et si cette tribune était une tentative de l'administration de forcer le déclenchement de l'invocation du 25éme amendement ?
Bref ça sent très mauvais.
La folie du président
Ce qui semble ressortir du livre de Woodward, à travers les extraits publiés dans la presse, c'est que Trump est complètement dingue. Un sociopathe stupide, ignorant, narcissique, vindicatif, versatile et irrationnel. Ce type à la présidence du pays le plus puissant du monde a la possibilité de faire beaucoup de mal, même si les membres de son administration semblent le retenir dans ses plus graves délires. Une chose m'a frappé à la lecture du livre de Michael Wolf, qui semble être confirmé par Woodward : les employés de l'administration Trump se sentent obligés de rester à la Maison Blanche non pas pour servir ou aider le président ni même pour le protéger mais pour protéger les États-Unis de la folie du président.
"Fear"
La Maison Blanche va avoir beaucoup de mal à faire croire que le livre de Woodward est une "complète fiction". Parce que Woodward a une réputation à tenir et on le voit mal se jeter sur son épée pour enfoncer Trump. Il a écrit un très grand nombre de livres sur les divers gouvernements américains et bien qu'il ne cite jamais ses sources il n'a jamais été pris en flagrant délit d'invention ou de mensonge, ni même d'exagération. Mieux : toutes les révélations qu'il a pu faire par le passé se sont révélées exactes avec le recul. Ce qu'il raconte dans son dernier livre (à paraître le 11) sur Trump et son administration est donc vraisemblable, ce que toute personne qui lit jour après jour les tweets de Trump peut parfaitement deviner. D'ailleurs la Maison Blanche a fait un démenti très prudent en mentionnant que le président avait un mode de gouvernance "non conventionnel".
Contrairement au livre de Michael Wolff on peut être sûr que Woodward a fait des efforts démesurés pour obtenir la meilleure version disponible de la vérité. Il sera difficile de rejeter cela de manière crédible en tant que "fake news".
Contrairement au livre de Michael Wolff on peut être sûr que Woodward a fait des efforts démesurés pour obtenir la meilleure version disponible de la vérité. Il sera difficile de rejeter cela de manière crédible en tant que "fake news".
samedi 1 septembre 2018
Destituer Trump ? Aucune chance.
Si les Démocrates gagnent les élections en novembre, à la Chambre des Représentants au moins, ils seront en position d'entamer une procédure de destitution contre Trump.
Je pense que le faire serait une perte de temps et une erreur.
Mais tout d'abord il y a un problème de vocabulaire et de traduction : en français "impeachment" peut se traduire par "destitution" mais ce n'est pas exactement la même signification. Nous allons donc garder le mot "impeachment" plutôt que destitution, vous allez voir pourquoi.
L'"impeachment" signifie que la Chambre des Représentants inculpe le président pour un crime commis. C'est tout. Une fois qu'il a été "impeached" le président reste en place et continue d'agir comme il le faisait avant. L'"impeachment" lui-même ne suffit pas à écarter le président du pouvoir. Il faut, en plus, qu'il soit jugé et reconnu coupable par le Sénat. Accrochez-vous : il faut pour cela que la majorité des 2/3 des sénateurs votent en faveur de sa culpabilité et la procédure, le procès du président au Sénat, dure des mois et empêche tous les travaux législatifs pendant ce temps. Seulement au moment où il est reconnu coupable par les 2/3 des sénateurs le président doit alors partir, il est alors aussitôt remplacé par le Vice-Président, en l'occurrence Mike Pence.
L'"impeachment" est une honte et un sacré problème pour le Président, surtout s'il est certain d'être reconnu coupable par le Sénat. C'est pourquoi Nixon avait démissionné avant d'être définitivement inculpé par la Chambre. La certitude de ne pas être reconnu coupable par le Sénat c'est au contraire ce qui avait poussé Clinton à rester après son "impeachment" par la Chambre et on a vu qu'il avait eu raison, in fine, puisqu'il n'avait pas été reconnu coupable par le Sénat.
Si les Démocrates sont majoritaires à la Chambre des Représentants ils n'auront aucune difficulté à "impeach" Trump pour une raison ou une autre, avec l'aide du procureur Mueller, probablement.
Mais il faudra alors faire le procès du président Trump devant le Sénat et obtenir sa conviction par les 2/3 des sénateurs, ce qui, en l'état actuel des forces politiques aux États-Unis et vu la polarisation des opinions politiques n'a aucune chance d'arriver.
L'"impeachment" n'aura aucune importance pour Trump. Cela lui donnera juste un moyen de dominer le discours pendant encore six mois, et à la fin il sera toujours président.
Si on lit bien la Constitution et en prenant en compte les précédentes procédures, on se rend compte qu'il faut un soutien écrasant de l'opinion publique et de l'électorat pour qu'un président soit démis de ses fonctions. L'"impeachment" tout seul n'est que symbolique. Il faudrait que les Républicains craignent de ne pas être réélus avec Trump comme président. Aujourd'hui Trump a le soutien de 80% des électeurs Républicains. Les sénateurs Républicains, même s'il sont en minorité au Sénat (ce qui est peu probable, en fait), ne voterons jamais pour faire sauter Trump. Oubliez donc l'impeachment de celui-ci. Cela n'arrivera pas. Ça serait une perte de temps et des polémiques sans fin pour un résultat nul.
Je pense que le faire serait une perte de temps et une erreur.
Mais tout d'abord il y a un problème de vocabulaire et de traduction : en français "impeachment" peut se traduire par "destitution" mais ce n'est pas exactement la même signification. Nous allons donc garder le mot "impeachment" plutôt que destitution, vous allez voir pourquoi.
L'"impeachment" signifie que la Chambre des Représentants inculpe le président pour un crime commis. C'est tout. Une fois qu'il a été "impeached" le président reste en place et continue d'agir comme il le faisait avant. L'"impeachment" lui-même ne suffit pas à écarter le président du pouvoir. Il faut, en plus, qu'il soit jugé et reconnu coupable par le Sénat. Accrochez-vous : il faut pour cela que la majorité des 2/3 des sénateurs votent en faveur de sa culpabilité et la procédure, le procès du président au Sénat, dure des mois et empêche tous les travaux législatifs pendant ce temps. Seulement au moment où il est reconnu coupable par les 2/3 des sénateurs le président doit alors partir, il est alors aussitôt remplacé par le Vice-Président, en l'occurrence Mike Pence.
L'"impeachment" est une honte et un sacré problème pour le Président, surtout s'il est certain d'être reconnu coupable par le Sénat. C'est pourquoi Nixon avait démissionné avant d'être définitivement inculpé par la Chambre. La certitude de ne pas être reconnu coupable par le Sénat c'est au contraire ce qui avait poussé Clinton à rester après son "impeachment" par la Chambre et on a vu qu'il avait eu raison, in fine, puisqu'il n'avait pas été reconnu coupable par le Sénat.
Si les Démocrates sont majoritaires à la Chambre des Représentants ils n'auront aucune difficulté à "impeach" Trump pour une raison ou une autre, avec l'aide du procureur Mueller, probablement.
Mais il faudra alors faire le procès du président Trump devant le Sénat et obtenir sa conviction par les 2/3 des sénateurs, ce qui, en l'état actuel des forces politiques aux États-Unis et vu la polarisation des opinions politiques n'a aucune chance d'arriver.
L'"impeachment" n'aura aucune importance pour Trump. Cela lui donnera juste un moyen de dominer le discours pendant encore six mois, et à la fin il sera toujours président.
Si on lit bien la Constitution et en prenant en compte les précédentes procédures, on se rend compte qu'il faut un soutien écrasant de l'opinion publique et de l'électorat pour qu'un président soit démis de ses fonctions. L'"impeachment" tout seul n'est que symbolique. Il faudrait que les Républicains craignent de ne pas être réélus avec Trump comme président. Aujourd'hui Trump a le soutien de 80% des électeurs Républicains. Les sénateurs Républicains, même s'il sont en minorité au Sénat (ce qui est peu probable, en fait), ne voterons jamais pour faire sauter Trump. Oubliez donc l'impeachment de celui-ci. Cela n'arrivera pas. Ça serait une perte de temps et des polémiques sans fin pour un résultat nul.
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