Cette semaine j’ai commis l’erreur de lire les commentaires des lecteurs à des articles qui m’intéressaient dans divers journaux, relatants un certain fait divers qui a fait couler beaucoup d’encre (et pas toujours à bon escient) dans nos régions. Bien évidement j’ai été saisi et effaré par la bêtise, l’ignorance et la méchanceté qui s’étalaient dans ces commentaires avec une constance étonnante, laissant penser que seuls les abrutis venimeux s’exprimaient dans ces forums. Je n’ai jamais éprouvé le désir d’écrire un commentaire à un article de journal et je me demande vraiment s’il ne faut pas être un peu timbré, ou particulièrement frustré ou excessivement émotif pour faire ça. Ce qui expliquerait l’indigence intellectuelle et le ton généralement agressif. La lecture de ces forums aurait tendance à faire baisser l’humanité entière dans mon estime, ce qui est, je le reconnais, une réaction épidermique et exagérée.
Enfin, il y a aussi les réseaux sociaux, Twitter et Facebook. Là encore il ne faut pas chercher beaucoup pour contempler la fange dans laquelle se roulent certains des utilisateurs et je ne parle pas de la simple différence raisonnable d’opinion ou de vues, non, on y lit les jets d’insultes les plus basses et les plus grossières et l’expression d’opinions les plus détestables et les plus idiotes ou ignorantes qui soient, le tout en 140 signes (chez Twitter, et c’est heureux que ces imbéciles n’aient pas plus de place pour éructer leurs insanités). Cependant, à la différence des commentaires des journaux il y a aussi, sur Twitter et Facebook, des choses intéressantes ou drôles et des opinions raisonnables et on peut parfaitement éviter de lire les horreurs.
Chacun a sa part d’ombre. Chez moi il y a parfois du masochisme et une espèce de joie mauvaise à lire ces âneries, comme si je voulais à la fois me faire peur pour l’état mental de mes contemporains, me rassurer sur mon intégrité mentale et intellectuelle et justifier ma tendance à la misanthropie. Ce n’est pas bien, je sais.