samedi 31 août 2013

Veilleurs

La préfecture de police interdit la marche des Veilleurs samedi à Paris

L'argument de ces gens c'est qu'ils ne font pas une manifestation, donc qu'ils n'ont pas à demander une autorisation et qu'ils ne présentent aucun danger pour la sécurité publique puisqu'il ne sont pas armés, qu'ils ne lancent pas de slogans, qu'ils ne veulent pas perturber quoi que ce soit mais seulement marcher silencieusement en groupe sur le trottoir.

Sauf que si des antifas viennent leur casser la gueule ils demanderont aux flics de les protéger, donc même si eux seuls ne menacent pas l'ordre public, leur déplacement en groupe demande une mise en place de la force publique pour l'encadrer. C'est donc bien une manifestation. Et comme toute manifestation sur la voie publique elle est soumise à autorisation de par la loi.

Mais il est clair, pour moi, qu'en fait ces gens se placent au-dessus des lois démocratiques, qu'ils sont persuadés de détenir la Vérité et que leurs idées ne sont pas à mettre sur les même plan que les autres.

Orthodoxie

A chaque fois que se crée un genre artistique (le roman policier, la science-fiction) se trouvent des gens qui s'imposent comme gardiens sourcilleux des règles particulières du genre en question. Avec Internet ces gardiens du temple ont un médium rêvé pour propager leur orthodoxie.

J'ai connu ça quand je participai au liste de discussion sur les haïku, avec des luttes de pouvoir au couteau tellement ridicules quand on sait que le haïku est un tout petit poème contemplatif.

Je vois ça aussi en ce qui concerne la "street-photo", la photo de rue. Dernièrement il y a eu sur les forums de photographie une éruption d'engueulades passionnées sur ce qu'était et ce que n'était pas de la photo de rue avec des défenseurs acharnés d'un dogme pointilleux qui voudrait assigner le label "street-photo" à un certain type d'images faites d'une façon quasiment "halal" (en terme de technique de prise de vue). Dans ce domaine comme dans d'autres on se rend compte que les plus passionnés et les plus intolérants sont souvent les nouveaux convertis.

Mes deux centimes sur la situation en Syrie

Décidément il n'y a aucune ligne éditoriale dans ce blog et aucune envie d'en avoir non plus, je parle de ce qui m'intéresse et c'est tout. En plus il n'y a aucune régularité. Eh oui c'est un blog personnel, ni un journal, ni un blog à thème.

En ce moment ce qui m'intéresse c'est l'agitation diplomatico-militaire autour de la Syrie.

Je suis très réticent en ce qui concerne une éventuelle intervention militaire occidentale (enfin Américaine puisqu'il n'y a qu'eux qui peuvent se le permettre), parce je crois que ça comporte pas mal de risques et je voudrais bien qu'on les évite. D'un autre coté je ne vois pas trop comment on pourrait faire autrement que d'essayer de dissuader Bashar El Assad de recommencer à utiliser des armes chimiques, sauf à laisser faire, c'est à dire créer un précédent très dangereux. Et pour le dissuader il faut lui donner un coup assez dur en essayent de ne pas faire de victimes civiles ("collatérales").

Est-ce que le risque est plus grand à ne rien faire qu'à intervenir? Je ne sais pas. Je crois qu'il n'y a pas de bonne solution. Je pense qu'il n'y a pas de solution diplomatique, je ne vois donc qu'une solution militaire ou l'inaction.

Les rebelles syriens sont guère meilleurs que le régime au pouvoir, les aider à prendre le pouvoir n'est pas très engageant, sachant qu'ils remplaceront probablement une dictature par une autre, religieuse celle-là, alors que l'autre était laïque et qu'ils ne seront pas mieux disposés à l'égard de l'occident, voire alliés à Al Qaida.

Que des gens comme ça gagnent la guerre civile et s'emparent des réserves d'armes chimique de Bashar El Assad fait frémir.

Pendant ce temps les éternels pacifistes de circonstance donnent de la voix avec les arguments habituels : on aurait dû agir avant (même s'ils auraient hurlé si on avait agi avant), on n'a rien fait quand Saddam Hussein a gazé les kurdes pourquoi on ferait quelque chose maintenant, c'est une nouvelle guerre coloniale, on veut leur piquer leur pétrole, etc. L'Amérique est toujours plus vile que la dictature de Bashar El Assad et tout est préférable à une intervention militaire occidentale.

On me dit que oui, il y a bien eu usage de gaz de combats mais qu'on ne sait pas qui en a fait usage. Bon, mais il est douteux que les rebelles aient des armes chimiques à disposition alors qu'il est prouvé qu'Assad, lui, en a. Il y a donc plus de probabilités que l'attaque vienne du coté du régime Syrien que du coté des rebelles. En plus pourquoi les rebelles auraient utilisé leurs armes chimiques contre leurs propres partisans, leurs familles même, plutôt que contre les troupes gouvernementales, directement. Dans le but de faire intervenir les US en leur faveur? C'est un calcul un peu risqué vu que tout le monde à les pieds froids pour intervenir et que les rebelles ne sont pas particulièrement appréciés à Washington. Non c'est complètement absurde de penser que ça vient du coté rebelle.

On me dit que l'armée d'Assad n'avait pas plus de motif que les rebelles d'utiliser leurs armes chimiques. Bien sûr que si. Ils ont déjà utilisé des armes chimiques sur une plus petite échelle et personne n'a rien dit, alors pourquoi pas essayer de terroriser la population vendue aux rebelles de cette façon. C'est prendre un risque, mais les dictateurs sont des brutes pas très fines qui peuvent faire des erreurs de jugement.

On me dira qu'il faut attendre que la mission de l'ONU rende son verdict. Mais le régime syrien a interdit aux inspecteurs de l'ONU d'aller sur place pendant 5 jours après l'attaque. Il est bien possible que cette mission ne ramène que des preuves circonstancielles. Et alors? Il faut attendre d'être sûr à 100% et d'avoir des preuves directes et irréfutables pour condamner un meurtrier?

La chambre des communes britannique à refusé à Cameron l'autorisation d'engager les soldats de sa Majesté aux cotés des Etat-Unis. Ça ne va pas empêcher les Américains d'y aller. C'est une affaire de politique intérieure. Miliband en a profité pour infliger une cuisante défaite à ses adversaires Tories avec l'aide de quelques députés conservateurs. Cette défaite de Cameron aura des retentissements sur la politique intérieure de la Grande Bretagne mais ne changera pas grand' chose au plan international.

lundi 26 août 2013

Vivre en survivant

Je me souviens qu'on lisait "Vivre en survivant : démission, démerde, dérive" de Jacques Sternberg, que c'était même devenu notre bible, on y puisait notre modèle de vie. Jacques Sternberg y décrivait son Vélosolex, qu'il appelait la meilleure invention humaine et avec lequel il disait avoir parcouru près de 300 000 km. Moi aussi j'avais un Vélosolex et c'est vrai que c'était un engin formidable, un vélo avec un moteur très simple, monocylindre à deux temps, placé à l'avant et entraînant la roue avant au moyen d'un galet. Le Vélosolex était très robuste, en dehors de la roue avant qui finissait par être usée par le galet, c'était même quasiment indestructible, sauf accident. Des accidents il en arrivait parce que le Vélosolex était très casse-gueule, tout le poids à l'avant, sur le guidon, un nid de poule ou une bosse mal négociés pouvait facilement vous envoyer dans le décor. Et quand la route était mouillée c'était encore pire.

J'ai longtemps cru, et d'une certaine façon, j'y crois encore, que Sternberg s'était approché de la vérité dans "Vivre en survivant". Le problème est qu'en être convaincu ne suffit pas, il faut être complètement indifférent aux sirènes de la consommation et avoir une puissante motivation, comme la vocation d'être écrivain. J'ai essayé quelques années et puis de guerre lasse je suis rentré à la SNCF. Il me manquait la motivation et j'avais envie de trop de choses.

dimanche 25 août 2013

Koana Islands

Ian Silva est un conducteur de trains Australien. Pendant ses loisirs il dessine les cartes de son pays imaginaire, les Koana Islands. Avec Illustrator. Et elles rivalisent en précision avec des cartes de pays réels comme celles de Google Maps.

Koana Islands a 93 millions d'habitants, est situé dans l'Océan Indien du Sud entre Madagascar et l'Indonésie, est composé de 32 iles et sa surface terrestre est à peu près grande comme l'Espagne et la Suède réunies.

On peut voir quelques cartes de M. Silva, ici ou ici.

M. Silva a inventé un pays dont les habitants, je le soupçonne, lui ressemble un peu (et me ressemblant aussi me sont d'emblée sympathiques):
Koanians generally have a relaxed attitude towards manners and dressing, and a visitor is unlikely to offend them by accident. Common sense is quite enough in most situations, but there are a couple of things one should keep in mind:
Koanians are a famously taciturn people who have little time for small talk or social niceties, so don't expect to hear phrases like "thank you" or "you're welcome" too often. The Koanian language lacks a specific word for "please", so Koanians sometimes forget to use it when speaking English, even when they don't mean to be rude. Also lacking in Koanian is the distinction between "he" and "she", which may lead to confusing errors. Loud speaking and loud laughing is not normal in Koana Islands and may irritate some Koanians. Occasional silence is considered a part of the conversation, not a sign of hostility or irritation.

All that said, Koanians are generally helpful and polite, and glad to help confused tourists if asked. The lack of niceties has more to do with the fact that in Koanian culture, honesty is highly regarded and that one should open one's mouth only when it is really to mean what one is about to say. Do not say "maybe later" when there is no later time to be expected. A visitor is unlikely to receive many compliments from Koanians, but conversely, they can be fairly sure that the compliments they do receive are genuine. In the more remote areas of Koana Islands, many locals will be glad to talk to tourists to find out what they think of the country. Koanians take immense pride of their country, and don't like unwarranted criticism. A good talking point is Baseball, in which the majority of Koanians support feverishly. Taking in a Super League game whilst staying in the Islands is a must-do.

Another highly regarded virtue in Koana Islands is punctuality. A visitor should apologize even for being late for a few minutes. Being late for longer usually requires a short explanation. 15 minutes is usually considered the threshold between being "acceptably" late and very late. Some will leave arranged meeting points after 15 minutes or 30 minutes (maximum). With the advent of mobile phones, sending a text message even if you are only a few minutes late is nowadays a norm. Being late for a business meeting, even by 1-2 minutes, is considered bad form.

The standard greeting is a handshake. Hugs and kisses, even on the cheek, are only exchanged between family members and close friends.

Et Siva ne dessine pas seulement des cartes avec une précision remarquable, il entretient un championnat de Baseball imaginaire dans son pays imaginaire.

L'une des cartes de Ian Silva - Copyright Ian Silva.

Un point sur 308 millions

A Strangely Beautiful Map of Race in America, Atlantic Cities.

Dustin Cable est chercheur en démographie, il a conçu une carte des USA extraordinaire où chaque personne est symbolisé par un point à l'endroit où elle réside et sa "race" symbolisée par la couleur du point. Il y a 308 748 538 points sur la carte.



À peu près à tous les niveaux de zoom, chaque point est plus petit qu'un pixel et les couleurs vues de loin apparaissent mélangées. Si on regarde l'ensemble du pays la plupart des des taches violettes correspondent aux zone urbaines. Si l'on se rapproche de ces zones urbaines les points individuels se précisent et la composition du tissus ethnique apparaît.

Houston, Texas et sa région

C'est là qu'on se rend compte que les villes Américaines sont incroyablement ethniquement ségrégués, les gens de même races habitent entre eux. Contrairement à une idée reçue il y a peu de diversité quant aux secteurs d'habitation. Je me suis rendu compte de ça la première fois que je suis allé à New York et que je suis passé par le quartier de Harlem, d'un coup, d'une rue à l'autre il n'y avait plus de blancs, plus d'hispaniques ni d'asiatiques, mais que des afro-américains. Aucun mélange de population d'origines différentes.


Une partie de la baie de San Francisco, Californie.

Cette carte est non seulement extrêmement instructive mais en plus (et c'est important pour une carte) esthétiquement belle. On y voit certes la composition ethnique du pays mais aussi la densité de population.


Baltimore, Maryland.

Une carte ne doit pas seulement être juste et exacte et intéressante, elle doit toujours être agréable à regarder. Le cartographe doit lier des connaissances géographiques à des compétences graphiques et esthétiques.

On peut zoomer et se promener sur cette carte ici.

Notre terre

Quelques très belles images de notre planète, fournies par l'Agence Spatiale Européenne. Via But Does It Float.


Côtes sud du Pérou, les marches des Andes.


Les Grands Lacs d'Amérique du Nord, pris par les glaces.


La Palouse, dans l'État de Washington, aux États-Unis (près de Spokane).

Des couleurs artificielles font apparaître rouge la terre et la végétation dans le delta du Mississippi

Vert et bleu du phytoplancton dans l'Atlantique Sud

Le Lac Powell en Utah, États-Unis

Vers une intervention en Syrie

Obama’s Guns of August (Slate - Fred Kaplan)

Un très intéressant article de Fred Kaplan dans Slate fait le pari que Barack Obama va déclencher prochainement une intervention en Syrie.

Obama est obligé d'intervenir en Syrie, maintenant qu'il est prouvé que le régime de Bashar El-Assad a utilisé des armes chimiques contre sa population, tuant environ 1300 civils près de Damas. Il est obligé de répliquer d'une manière ou d'une autre maintenant que sa fameuse "ligne rouge" a été franchie. S'il ne faisait rien les États-Unis perdraient beaucoup de crédibilité et une sorte de "feu vert" serait donné à l'utilisation des armes chimiques.

Il y a plusieurs signes qui indiquent qu'il se prépare quelque chose. Il y avait ce samedi une importante réunion à la Maison Blanche et plusieurs navires de guerre équipés de missiles de croisière sont en route vers l'est de la Méditerranée. Un article paru vendredi dans le New York Times donne la campagne de l'OTAN au Kosovo comme modèle d'intervention contre le gouvernement Syrien.

La campagne de l'OTAN au Kosovo en 1999 est en effet un bon modèle : une intervention uniquement aérienne de l'OTAN, en l'absence d'une décision du Conseil de Sécurité de l'ONU bloqué par les Russes et les Chinois, des objectifs modestes et clairs, tous atteints après 78 jours de campagne et pas une seule perte alliée.

Il est probable que vu les opinions du président Obama et les précédents comme la Lybie, les objectifs de guerre seront très limités; Peut-être sera-t-il juste question de détruire les infrastructures militaires du gouvernement Syrien, faisant ainsi pencher la balance en faveur des insurgés. Et il probable que l'OTAN soir impliquée avec peut-être la Turquie en pointe cette fois-ci.

On peut se demander quel sont les objectifs stratégiques de Bashar El-Assad en employant des armes chimiques contre des civils. Recourir à de telles armes est prendre un très gros risque d'intervention des occidentaux. C'est une question que je me pose et pour laquelle je ne trouve nulle part d'explications raisonnables.

Burning Man

Le festival annuel Burning Man va commencer lundi prochain pour une semaine dans le Black Rock Desert dans le Nevada. C'est un événement hors du commun qui se déroule chaque fin d'été dans le désert. Une ville y est construite de toute pièce et à la fin du festival il n'en restera strictement rien, plus aucune trace. Mais pendant une semaine Black Rock City sera l'une des villes les plus peuplées du Nevada, et certainement la plus folle...

Black Rock City, la ville éphémère, autour de son centre : la Playa.
Burning Man est le seul festival où j'aimerais aller un jour. Citons Wikipedia :
La multiplicité des buts poursuivis par les participants actifs, appelés burners (brûleurs), fait que Burning Man n’a pas qu’un seul centre d’intérêt. Si la nature de la manifestation est codéterminée par les participants, le festival se caractérise par un certain nombre de particularités constantes, qui sont : la mise en commun (community), l’activité artistique (artwork), la recherche de l’incongru et de l’inepte (absurdity), la volonté de s’affranchir des lois du marché (decommodification) et une joie de vie bruyante (revelry). "Il n’y a pas de règles concernant la manière dont on a à se comporter ou à s’exprimer pendant le festival (hormis les règles visant à protéger la santé, la sécurité et le bien-être de la communauté au sens large) ; bien plutôt, il appartient à chaque participant de décider comment il contribuera et ce qu’il entend donner à la communauté. (...) Les participants sont encouragés à imaginer les moyens qui permettront de faire prendre corps au thème choisi..."

Les organisateurs ont formulé une série de 10 principes régissant la vie et les activités durant le festival, les principes de Burning Man, qui sont :
1) l’inclusion solidaire radicale (radical inclusion) ;
2) la pratique du don désintéressé (gifting) ;
3) l’affranchissement des lois du marché (decommodification) ;
4) l’auto-suffisance radicale (radical self-reliance) ;
5) l’expression de soi radicale (radical self-expression) ;
6) l’effort en commun (communal effort) ;
7) la responsabilité civique (civic responsibility) ;
8) l’engagement de ne pas laisser de trace de son passage (leaving no trace) ;
9) la participation ;
et 10) le moment présent (immediacy).
Le dernier soir de la semaine, au centre de la ville temporaire, un immense feu de joie (le burning man) termine une semaine de folie.

samedi 24 août 2013

Colbert, Colbert et Montebourg

Arnaud Montebourg tweete : "Je défends le Colbertisme participatif qui est le mariage de Colbert et d'Obama."

Première idée qui me vient à l'esprit : ce n'est pas très heureux comme formule, j'ai immédiatement pensé à Stephen Colbert, parce qu'accolé au nom d'Obama. Et puis que sa phrase ne signifiait rien et donc n'allait rester que la confusion entre Colbert et Colbert.

Oh et après tout combien de personnes en France savent qui est Stephen Colbert? Combien de Français savent qu'il existe un satiriste et humoriste Américain nommé Stephen Colbert et qu'il est très populaire aux États-Unis (et très marrant, je l'aime beaucoup)? Combien? Allez je suis prêt à parier que seulement 5% des Français connais Stephen Colbert et que 2% l'a écouté ou vu à la télé. Il y a sûrement un peu plus de Français qui savent que Colbert était un ministre de Louis XIV.

Le ministre du redressement productif fait probablement parti de ces 2% et cette phrase à double sens est probablement un clin d'oeil, voulant dire que le "Colbertisme participatif" c'était de la foutaise. Si c'est le cas j'applaudis. Sinon c'est juste que Montebourg nous enfume avec des phrases qui ne veulent rien dire.

Mes débuts sur Internet

J'ai commencé à surfer sur le web au début de 1996, c'était au travail, sur l'unique machine qui était connectée à Internet, un ordi dont je ne me souviens pas la marque mais qui servait à tout, en particulier de fax et de traitement de texte (à ce moment là il n'y avait d'ordinateurs dans les bureaux qu'à certains rares postes de travail) et qui avait été installé par SAGEM, le fournisseur de tout notre système de télécom. Sur cette machine il y avait Office et Internet Explorer. Le patron de l'agence SERNAM où je travaillais à l'époque était "moderne" et emballé par Internet. Il avait donc fait raccorder cet ordi au web, via un abonnement Wanadoo. L'ordinateur était à disposition de tous, mais dans le bureau de sa secrétaire. Personne n'allait sur le web via cette machine, pas même le patron "moderne" qui avait d'autres chats à fouetter. Moi je l'utilisais, presque clandestinement, entre 13 et 14 heures uniquement (quand la secrétaire n'était pas là). Je n'avais pas Internet chez moi. Pendant ces parenthèses numériques au travail j'imprimais tout ce qui m'intéressait et je le lisais dans le train et chez moi. Je n'utilisais pas les e-mails, ce n'est qu'en 1999 quand j'ai enfin eu Internet à la maison que je m'y suis mis.

J'avais été en janvier 1997 à Los Angeles, passer une semaine chez une amie, et j'y avais découvert les e-mails. J'en avais entendu parler mais jamais utilisé auparavant. À l'époque, en France, on utilisait surtout le Minitel et sa messagerie pour s'envoyer des messages écrits numériques. L'émulation e-mail du Minitel était une grande nouveauté mais l'utiliser revenait très cher, la composition du message sur le tout petit clavier mal pratique du Minitel était maladroite. Donc on s'en servait peu. Le Minitel lui-même était assez faible et rudimentaire comparé à Internet sur ordinateur mais c'était mieux que rien. Au bureau le Minitel était utilisé intensivement.

Ah, le web de l'époque! L'excitation quand on se connectait et qu'on entendait les chuintements et sifflements que faisait le modem, puis le signal de réception et la connexion arrivait avec le silence du modem. De temps en temps pour une raison inconnue le modem se déconnectait, ça faisait un petit "clac", c'était tout, on était hors ligne et il fallait se reconnecter. Au regard des standards d'aujourd'hui c'était vraiment primitif. Et les pages web aussi étaient vraiment primitives. Il n'y avait pas de CSS, ou rarement, un peu de Javascript seulement mais qui servait souvent à des âneries. On créait les pages web avec FrontPage ou entièrement codées à la main. Les CMS n'existaient quasiment pas et les fournisseurs de blogs non plus (d'ailleurs il n'y avait pas de blogs).

Début 1999 je me suis acheté, à la FNAC, un ordinateur moderne et je me suis connecté à la maison sur Internet. J'avais un abonnement Wanadoo une connexion par modem assez faiblarde et Internet Explorer 4. C'était magnifique! Je ne me suis plus jamais déconnecté d'Internet, Je crois que j'aurais du mal à supporter de ne plus être connecté à cette merveilleuse invention.

Reality show

The reality show - Schizophrenics used to see demons and spirits. Now they talk about actors and hidden cameras – and make a lot of sense

Il existe une relation directe entre la culture et la technologie et les délires paranos. Par le passé les gens pensaient être ensorcelés par le diable, aujourd'hui il ont la certitude d'être manipulé à distance par la CIA ou d'être le héros d'une émission de télé-réalité comme dans The Truman Show.
Persecutory delusions, for example, can be found throughout history and across cultures; but within this category a desert nomad is more likely to believe that he is being buried alive in sand by a djinn, and an urban American that he has been implanted with a microchip and is being monitored by the CIA. ‘For an illness that is often characterised as a break with reality,’ they observe, ‘psychosis keeps remarkably up to date.’ Rather than being estranged from the culture around them, psychotic subjects can be seen as consumed by it: unable to establish the boundaries of the self, they are at the mercy of their often heightened sensitivity to social threats.

In this interpretation, the Truman Show delusion is a contemporary expression of a common form of delusion: the grandiose. Those experiencing the onset of psychosis often become convinced that the world has undergone a subtle shift, placing them at centre-stage in a drama of universal proportions. Everything is suddenly pregnant with meaning, every tiny detail charged with personal significance. The people around you are often complicit: playing pre-assigned roles, testing you or preparing you for an imminent moment of revelation. Such experiences have typically been interpreted as a divine visitation, a magical transformation or an initiation into a higher level of reality. It is easy to imagine how, if they descended on us without warning today, we might jump to the conclusion that the explanation was some contrivance of TV or social media: that, for some deliberately concealed reason, the attention of the world had suddenly focused on us, and an invisible public was watching with fascination to see how we would respond. The Truman Show delusion, then, needn’t imply that reality TV is either a cause or a symptom of mental illness; it might simply be that the pervasive presence of reality TV in our culture offers a plausible explanation for otherwise inexplicable sensations and events.

(...)

When we watch live sporting events on giant public screens or follow breaking news stories in our living rooms, we are only receiving flickering images, yet our hearts beat in synchrony with millions of unseen others. We Skype with two-dimensional facsimiles of our friends, and model idealised versions of ourselves for our social profiles. Avatars and aliases allow us to commune at once intimately and anonymously. Multiplayer games and online worlds allow us to create customised realities as all-embracing as The Truman Show. Leaks and exposés continually undermine our assumptions about what we are revealing and to whom, how far our actions are being monitored and our thoughts being transmitted. We manipulate our identities and are manipulated by unknown others. We cannot reliably distinguish the real from the fake, or the private from the public.

In the 21st century, the influencing machine has escaped from the shuttered wards of the mental hospital to become a distinctive myth for our times. It is compelling not because we all have schizophrenia, but because reality has become a grey scale between the external world and our imaginations. The world is now mediated in part by technologies that fabricate it and partly by our own minds, whose pattern-recognition routines work ceaselessly to stitch digital illusions into the private cinema of our consciousness. The classical myths of metamorphosis explored the boundaries between humanity and nature and our relationship to the animals and the gods. Likewise, the fantastical technologies that were once the hallmarks of insanity enable us to articulate the possibilities, threats and limits of the tools that are extending our minds into unfamiliar dimensions, both seductive and terrifying.

The reality show - Aeon - Mike Jay.

mercredi 21 août 2013

Elmore Leonard

Très triste d'apprendre la mort d'Elmore Leonard, extraordinaire écrivain Américain de romans noirs. Il était né à New Orleans en 1925, il est mort dans sa ville d'adoption et site de plusieurs de ses romans : Detroit.

Grand styliste du pulp Elmore Leonard laisse des dizaines de romans géniaux peuplés de héros impérissables, eux, comme Raylan Givens, le US Marshall du comté de Harlan au Kentucky, dont les histoires ont été adaptées à la télévision pour la série Justified.

Nombre de ses romans ont été adaptés au cinéma, citons Get Shorty, Rum Punch (adapté sous le titre Jackie Brown par Tarantino), Be Cool, etc.

Il avait écrit une masse de westerns, aussi, à ses débuts, dont le célèbre 3:10 To Yuma, adapté deux fois au cinéma (en 1957 et en 2007 avec Russell Crowe et Christian Bale).

Elmore Leonard © Daniel Borris - The New York Times

mardi 20 août 2013

L'image du jour

Bon, il s'agirait de ne pas oublier la photo du jour! Hier, en manque de sommeil, j'étais trop déprimé pour afficher quoi que ce soit sur ce blog, mais aujourd'hui ça va bien mieux, alors...

Photo d'une partie d'un tableau qui orne le mur devant lequel je suis à l'ordi.

dimanche 18 août 2013

Tourmenté

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Le ciel de Paris aujourd'hui est tourmenté, on peut apercevoir une averse sur les hauteurs d'Ermont et une autre qui s'approche.

À voir en beaucoup plus grand ici.

The Killing Machines

The Killing Machines - Mark Bowden - The Atlantic

L'un des meilleurs articles lus ces derniers mois. Un excellent reportage de Mark Bowden pour The Atlantic sur le sujet des drones employés par l'armée américaine et la CIA. Lecture recommandée pour tous, malheureusement en Anglais, mais peut-être que Courier International en fera une traduction (en tout cas ils devraient…)

Gen Y's sense of loyalty

Snowden leaks: the real take-home - Charlie's Diary

Charlie Stross has an interesting diagnostic.

We human beings are primates. We have a deeply ingrained set of cultural and interpersonal behavioural rules which we violate only at social cost. One of these rules, essential for a tribal organism, is bilaterality: loyalty is a two-way street. (Another is hierarchicality: yield to the boss.) Such rules are not iron-bound or immutable — we're not robots — but our new hive superorganism employers don't obey them instinctively, and apes and monkeys and hominids tend to revert to tit for tat quite easily when unsure of their relative status. Perceived slights result in retaliation, and blundering, human-blind organizations can slight or bruise an employee's ego without even noticing. And slighted or bruised employees who lack instinctive loyalty because the culture they come from has spent generations systematically destroying social hierarchies and undermining their sense of belonging are much more likely to start thinking the unthinkable.
Edward Snowden is 30: he was born in 1983. Generation Y started in 1980-82. I think he's a sign of things to come.
PS: Bradley Manning is 25.

Shinkansen

Prendre le Shinkansen, toute une expérience, par Benoit Sébire.

Philadelphie aussi

Philadelphia Borrows So Its Schools Open on Time - NYTimes.com

Les 136 000 élèves des écoles de Philadelphie pourront faire leur rentrée des classes mais la ville a dû emprunter $50 millions en urgence pour financer les écoles municipales, qui ouvriront avec un effectif et un catalogue d'activités réduit au maximum.  En juin la ville avait fermé 24 écoles et licencié 646 professeurs et pas loin de 5000 employés. Certaines écoles demandent aux parents de donner $643 par élève pour maintenir leur budget à flot.

Cette situation, qui rappelle celle de Detroit, est due à la baisse des subventions de l'État de Pennsylvanie (Républicains bien sûr), à la démographie de la ville, mais aussi a des problèmes structurels anciens et aux négociations avec le syndicat des professeurs qui n'aboutissent pas (il faut dire qu'on leur demande, entre autre, de s'assoir sur 10% de leur salaire mensuel…)

À Montmartre

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Et en 16/9, à voir en grand ici.

samedi 17 août 2013

I want to believe

→ The Government Now Admits There's an 'Area 51' - Philip Bump - The Atlantic Wire

La Zone 51 (Area 51) n'ait jamais été officiellement reconnue par le gouvernement américain, mais aujourd'hui c'est chose faite avec la déclassification de documents de la CIA évoquant l'existence de ce site ultra-secret dans le désert du Mojave dans l'État du Nevada. Son nom officiel était "Paradise Ranch" et il n'y avait pas d'OVNI ni d'extraterrestres mais un centre d'entraînement et une base aérienne pour les U2 de la CIA chargés d'espionner les pays ennemis pendant la guerre froide. On le savait déjà mais c'est la première fois qu'on trouve ce fait dans un document officiel.

Aujourd'hui la CIA y testerait ses drones, les temps changent.

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Un avion U2 et un graphique de la Zone 51, photo National Archive/AP

Ties that bind

→ Ties With Egypt Army Constrain Washington - NYTimes.com

Les raisons pour lesquelles les Américains ne peuvent et ne veulent supprimer l'aide financière à l'armée Egyptienne :

  • Ils achètent la paix avec Israël avec,
  • droit de passage permanent des avions militaires américains au dessus de l'Egypte sans même avoir a demander (vital pour l'Afghanistan surtout que les autres pays de la région l'interdisent carrément, eux),
  • priorité aux bateaux de la Navy pour passer le Canal de Suez,
  • rôle de l'Egypte dans les négociations de paix entre Israël et les Palestiniens (quand il y en a et il va y en avoir prochainement), acheté par les Américains,
  • les milliards de dollars sont déjà versés pour cette année, les couper n'affecterai que ceux de l'année prochaine et ne dissuaderai pas les généraux Egyptiens d'agir brutalement, là, maintenant, et de toute façon l'armée égyptienne peut compter sur ses soutiens dans le Golfe pour les remplacer.

En fait la meilleure pression sur les généraux pour qu'ils mettent un terme à leurs massacres est… le tourisme.

Fiat

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Une photo qui n'a rien à voir, mais c'est la nouvelle règle, une photo par jour (ou presque).

Dilemme

Pourquoi Obama ne coupe-t-il pas l'aide militaire à l'Egypte (1,5 milliards de $ par an), au regard du coup d'état et des massacres que les militaires égyptiens viennent d'accomplir.

Le fait est que cette aide est en une garantie de paix avec Israël, les Etats-Unis achètent la tranquillité de ce coté là pour leurs amis israéliens. Le fait est aussi que couper l'aide militaire n'aurait probablement aucun effet sur la détermination des militaires égyptiens à garder le pouvoir et à éliminer les Frères Musulmans, d'autant qu'elle serait aussitôt remplacée par de l'argent en provenance des pays du Golfe qui soutiennent complètement les militaires égyptiens contre les islamistes. 

Et puis comme l'explique très bien James Traub dans cet intéressant article de Foreign Policy, Obama et son entourage sont des conséquentialistes (à l'opposée des néo-cons moralistes de l'administration Bush junior). 

Both Obama and many of the people whose advice he has listened to since 2009 are morally driven figures who nevertheless accept that the world is a fallen place which cannot easily be changed, even with all of America's might.  Samantha Power, a senior White House official before she became U.S. Ambassador to the United Nations, used to say, "We are all consequentialists now." We -- that is, outside advocates and activists like her who had joined the administration -- had an obligation to choose words, and policies, according to their consequences, not according to some abstract moral scale. If praising dictators in Sudan or Burma, as the administration did at times, encouraged them to reconcile with their rivals, then they should be praised. Cutting ties to demonstrate the purity of your indignation, by contrast, is irresponsible. 

Obama s'est donc converti au réalisme et à la morale de responsabilité. Mais une telle position est moralement dure à tenir quand les gens à qui vous donnez de l'argent (pour avoir la paix, rappelons-le) s'en donnent à coeur joie pour massacrer leurs opposants. Aux yeux du monde vous apparaissez comme cautionnant finalement ces exactions en n'y réagissant que par de vagues menaces et indignations.

C'est tout le dilemme. L'homme qui est à la tête de la plus grande puissance mondiale, l'hyper-puissance comme on aime le dire en France, a des choix cornéliens à faire.

vendredi 16 août 2013

Allez vous balader

Nicholas Spitzer est professeur de neurosciences à l'université de Californie à Berkeley. The Economist lui a demandé ce qu'il faisait pour protéger son cerveau. Il a répondu gymnastique, escalade et escalade sur glace. Okay, et les mots croisés? Et la lecture? Selon Spitzer c'est bien si vous voulez devenir un champion de mots croisés mais ça ne développe pas dans votre cerveau de nouvelles fonctions cognitives, alors que le sport et en particulier l'escalade, oui!

Doing crosswords isn’t good for your brain?

It is good for improving your crossword skills but does it lead on to other kinds of advanced cognitive function? No. There is no translation of the crossword skills to other skill categories. That shouldn’t discourage anyone, they are a lot of fun, but a vigorous hike will do more for your cognitive function.

Autres idées de M. Spitzer, sur la dépression saisonnière par exemple :

Our experiments have mainly been done on adult rats. A finding that is directly related to the human condition is that putting the animals on different photoperiods [day and night cycles] changes the neurotransmitter identity in the hypothalamus [a part of the brain] and this changes the animal’s behaviour. When animals are on a short day (rats are nocturnal so a short day is good) they make dopamine, the reward chemical. On the long day the neurons switch from dopamine to somatostatin, which retards growth.
We test the behaviour with a simple maze that has a dark side and a light arm. When they have the dopamine from the short day they waltz around in the light arm, but during the long-day cycle they hide out in the dark side. Their anxiety or confidence depends on the neurotransmitters which, in turn, depend on the light experience.
We think this is related to Seasonal Affective Disorder. (I did my PhD in London and remember the short winter days very well!) The treatment for SAD is no longer drug therapy, but light.

Why do humans become depressed when it gets dark?

We have to speculate a bit here, but the idea is that during the winter months back in the days when we had a very seasonally driven existence it was perhaps useful to be quiet, withdrawn and sleeping a lot. In the summer months when the spring arrives you want to run outside and be active.

So we are conserving energy and not consuming our resources?

Exactly. There is evolutionary rationale for this kind of change in the brain. The rewiring of the brain can occur in seconds as we change the neurotransmitters and neuromodulators, such as dopamine and serotonin. The metaphor that’s useful is a railway switching yard—the trains come into the yard and depending on the switch they can go off to Manchester or down to Bangor. These neuromodulators route the brain’s electrical activity. The circuitry doesn’t change but the route does.

Petabytes

Un audit de la NSA (National Security Agency), révélé par le Washington Post aujourd'hui via Snowden a identifié 2776 incidents dans lesquels les règles de non espionnage des américains ou des étrangers aux Etats-Unis ont été violées. Si on fait une moyenne ça veut dire qu'il y a des milliers d'erreurs chaque année et que des milliers de gens sont espionnés alors qu'ils ne devraient pas l'être selon les règles en vigueur. Cependant sur la masse des données amassées ces erreurs ne représentent quasiment rien. Et direz-vous c'est déjà pas mal qu'un audit soit fait qui identifie officiellement ces erreurs, dont un tiers d'ailleurs concerne les téléphones mobiles d'étrangers pénétrants le territoire américain (où il est interdit d'écouter quiconque, même les étrangers, sans un ordre de justice).

L'historien du renseignement Mathew Aid dans Foreign Policy  estime que ce chiffre d'erreur parait énorme mais qu'il n'est rien en regard de l'énormité du volume de données que la NSA collecte chaque jour :

The NSA claimed that it "touches" only 1.6 percent of the 1,826 petabytes of traffic currently being carried by the Internet, which equates to approximately 29.2 petabytes of communications data. To give one a sense of how much raw data this is, the Library of Congress's entire collection, the world's largest, holds an estimated 10 terabytes of data, which is equivalent to 0.009765625 petabytes. In other words, the NSA collects just from intercepted Internet traffic the équivalent of the entire textual collection of the Library of Congress 2,990 times every day.

En un seul jour!

À cheval sur les principes

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Passablement déjeté et manquant d'enthousiasme en cette journée du 15 août, et je ne sais vraiment pas pourquoi. J'ai décidé d'aller au travail demain pour avancer un peu tranquille dans mes travaux en cours et de ne pas faire le pont. Je n'aime pas les jours fériés quand ils tombent en milieu de semaine comme ça. Toute la journée de mercredi j'ai pensé qu'on était vendredi. C'est perturbant.

Hier soir la sonnerie d'alarme incendie retentit dans les bureaux. Ça arrive souvent depuis le début des travaux dans l'immeuble, surtout en fin d'après midi, on y est tellement habitué qu'on ne descend plus quand elle se déclenche. Enfin moi je vais toujours quand même voir ce qui se passe et quand je suis raisonnablement certain que c'est une fausse alarme je retourne au travail. Hier soir, donc, l'alarme sonne, je vais au PC tout proche, personne ne semble s'inquiéter, il est clair que c'est une fausse alarme. Je retourne à mon bureau. L'alarme s'arrête.

Quelques minutes plus tard un des chefs qui était là (par hasard) vient m'intimer l'ordre d'évacuer les locaux. Je lui demande s'il y a le feu ou quoi? Il me dit que non mais que l'alarme a sonné et donc qu'on doit évacuer les bureaux, no matter what. Je lui fait remarquer que la sonnerie a arrêté de sonner, il me répond que j'aurai dû évacuer lors de la première sonnerie et que nous n'avons pas le droit d'être dans les bureaux tant que nous n'avons pas été autorisé à y revenir. Puis il va dans un autre bureau demander au collègue qui s'y trouvait d'évacuer. Nous évacuons et nous retrouvons dans la rue avec les autres à attendre. Bien sûr il n'y a aucun feu ni aucun accident ni aucun problème que ce soit, mais le règlement est le règlement et on ne doit pas y déroger.

Je me demande ce qui a poussé ce type à faire du zèle comme ça. C'est bien la première fois que ça arrive. Au bout d'une demie heure nous sommes autorisés enfin à remonter dans les bureaux. Je veux bien admettre que nous ne devrions avoir évacué mais à partir du moment où il est certain qu'il n'y a aucun problème je ne vois pas ce qui nous obligeait à descendre dans la rue pour attendre que l'alarme fictive soit levée. C'est absurde. Il y a en ce moment une sorte de resserrement de la discipline et quelques arcs-boutements sur les principes qui ne me disent rien qui vaille.

Et là je regarde les Giants se prendre une branlée comme d'habitude. Les champions de l'année dernière! Ils jouent mal cette année c'est incroyable. Les mêmes joueurs que l'an dernier, le même coach. Là, Vogelsong a tenu trois manches, pas une de plus et il a encaissé 3 points! Lamentable in so many ways.

samedi 10 août 2013

Don't text and drive

Un film réalisé par Werner Herzog contre le fait d'écrire des SMS en conduisant. Terrible et très émouvant.

L'hiver au bout du monde

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Je me demande ce que ça peut bien donner l'hiver au Conquet… J'ai déjà passé quelques mois d'hiver à Brest et je me souviens que les tempêtes arrivaient les unes derrières les autres, en chapelet, parfois deux dans la même journée. Je me souviens de ces jours où on avait l'impression que le jour ne se levait pas de la journée tant il faisait gris et sombre et pluvieux. Je me souviens de la pluie tombant à l'horizontale tellement il y avait de vent. Je me souviens que le linge ne séchait pas sans séchoir électrique. Mais je me souviens aussi de journées radieuses, calmes et ensoleillées en plein hiver, et pas si rarement que ça, avec une lumière extraordinaire et des ciels somptueux. Je me souviens d'éclaircies soudaines et inattendues, absolument magnifiques. Je me souviens de la chaleur de la maison, de son cocon, de la chaleur des bistrots, des pubs. Je me souviens aussi qu'il ne faisait jamais très froid, qu'il ne gelait jamais, qu'il ne tombait jamais de neige ou alors très rarement et elle ne tenait pas. Je me demande ce que ça peut bien donner l'hiver, au Conquet…

Meilleur ami/ennemi

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Notre cerveau est à la fois notre meilleur ami et notre pire ennemi. Il faut bien se rendre compte que notre cerveau n'est pas construit pour nous rendre heureux, il est construit pour nous permettre de survivre. Il a bien fait le travail dans ce domaine. Mais afin de nous permettre de survivre il a développé tout un tas de systèmes de défenses et de mauvaises habitudes, des choses qui nous empêchent d'être heureux dans le meilleur des cas ou qui nous font souffrir dans le pire des cas. C'est ainsi qu'il nous met en garde contre les expériences nouvelles et qu'il voit des problèmes qui n'existent pas.

Et par moment notre cerveau se met à déconner. Plus ou moins gravement. Il peut nous convaincre que nous sommes malades, que nous ne valons rien, que nous ne pouvons pas être aimé (et que d'ailleurs personne ne nous aime), ou que nous ne pouvons rien faire contre notre sort, ou que le monde est bien plus dangereux qu'il n'est réellement. Même si nous n'avons pas de problèmes graves nous avons bien du mal à être calmes et sereins, nous sommes constamment accablés par des pensées parasites ou des anxiétés plus ou moins graves et peu probablement justifiées. Est-ce que ce symptôme n'est pas celui d'une grave maladie? Est-ce qu'untel m'aime vraiment? Qu'est-ce que les autres pensent de moi? Qu'est-ce que je vais faire s'il m'arrive telle situation? Je dois aller chez le coiffeur/le docteur/le dentiste? Pourquoi untel me traite-t-il comme ça? Etc, etc.

Toute notre tâche pour être heureux, est, selon-moi, de lutter contre ces bugs de notre système nerveux. Pour ça nous avons plein de techniques (des thérapies) qui s'appliquent plus ou moins bien à notre situation, à notre personnalité, à notre esprit. Et il y a aussi plein de médicaments, qui s'adaptent toujours plus ou moins bien à nos problèmes et qui ne traitent que les symptômes, quand ils sont adaptés et efficaces contre ceux-ci. Les bugs restent, simplement on les sent moins, ils ne nous gênent moins dans notre vie et surtout ils améliorent nos relations avec les autres (parce que les problèmes psychologiques de chacun sont ce qu'il y'a de plus difficile à supporter pour les autres). En plus les médicaments vous rendent accros à eux-même, j'en sais quelque chose! Il est très difficile et pénible de s'en débarrasser. Et on ne prends des médicaments que dans les situations limites ou très inconfortables, quand on souffre vraiment. Dans la vie courante, pour la plupart des gens, une thérapie, à condition de trouver la bonne, celle qui est le mieux adaptée à sa personnalité, peut apporter une résolution de ces bugs de l'esprit qui nous empêchent d'être heureux.

Adieu télé

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Et pourquoi pas supprimer carrément la télé puisque de toute façon je ne la regarde presque pas et qu'elle ne diffuse plus la seule chose que je regardais (et encore, que je regardais distraitement, par séquences, en faisant autre chose la plupart du temps). Tout ce que j'aime bien regarder je peux le faire sur mon ordinateur. Et puis ma télé est vieille: un téléviseur cathodique qui prend plein de place. Et je suis très réticent à l'idée de m'acheter un nouveau poste, up to date, de télévision. Quand je suis en ermitage à la campagne je ne regarde jamais la télévision et je m'en porte très bien, ça ne me manque pas du tout. Il en sera de même ici, chez moi.

Je n'ai même pas de haine contre la télévision, non, ce n'est pas parce que je la déteste que je vais m'en débarrasser. C'est parce que les trois quarts des programmes sont débilitants et qu'ils ne m'intéressent pas. Je n'aime pas la façon dont la télévision traite l'information, tout en surface, tout en images, rien en profondeur, rien en réflexion. Je n'aime pas non plus comme la télé traite en général les gens qu'elle invite sur ses plateaux: soit c'est de l'admiration pas justifiée ou du léchage de bottes éhonté soit c'est pour se moquer d'eux et les rendre ridicules. Je n'aime pas non plus comme la télé traite les gens ordinaires: elle les rend méprisables ou ridicules en les forçant à adopter des comportements outrés ou débiles. J'ai horreur de ce que la télé-réalité fait des gens ordinaires, par exemple.

Mais j'aime les documentaires animaliers quand ils sont un peu originaux ou portent sur des choses qu'on n'a pas l'habitude de voir (pas comme le sort de la lionne du Serengeti dont personnellement je n'ai rien à faire et que pourtant on me montre à longueur de temps parce que c'est facile à filmer). J'aime certaines séries américaines ou anglaises (ou même danoises) et pas forcément les plus intelligentes (j'avoue un penchant coupable pour "Mon Oncle Charlie" du moins quand Charlie Sheen jouait encore dans la série). J'aime les reportages sur l'aviation. Et j'aime bien le baseball, quoique je le regarde en pointillé (un match de baseball c'est long et parfois il ne se passe rien). Mais tout ça je peux le regarder sur mon ordinateur via Internet.

Allez, aux encombrants la télé! Annulation de l'abonnement à Canal Satellite. Une bonne chose à faire.

Acceptation et engagement

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En fait, moi ma petite philosophie de vie se serait plutôt acceptation et engagement. À rebours de refus et évitement. L'acceptation n'est pas du fatalisme, non, c'est accepter la réalité parce qu'il n'y en a pas d'autre, elle est là et rien ne sert de la refuser, de ne pas vouloir la voir, au contraire la refuser empêche l'engagement et entraîne l'évitement. Avec l'acceptation de ce qui est il faut l'engagement dans l'action, faire de son mieux pour améliorer cette réalité selon ses voeux sans se soucier, toutefois, du résultat qui viendra, ou pas. J'aime bien cette métaphore du tireur à l'arc: il met toute sa concentration, tout son esprit dans le fait de viser le centre de la cible et d'avoir le geste parfait, et quand il lâche sa flèche il ne peut plus rien, s'il s'est assez appliqué elle touchera la cible, sinon il n'aura plus qu'a accepter le résultat et recommencer, mieux. Entre le moment ou il lâche sa flèche et le moment où elle atteint son but il ne peut plus rien faire d'autre. Il se relâche et attend, serein, sachant qu'il a fait de son mieux, le résultat de son action.

Contre

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Passer une partie de la nuit à lire Contre, de Philippe de Jonkheere. En être tout ragaillardi. Et inspiré.

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Ces andouilles de Canal Satellite ont déprogrammé ESPN America. Comment vais-je pouvoir regarder le baseball maintenant? Sur mon ordinateur mais il faut payer un abonnement à Major League Baseball. Okay, je vais donc me désabonner de Canal Satellite et prendre un abonnement sept mois de l'année seulement à la MLB-TV. Voilà, bien fait pour eux, ces idiots de Canal Satellite.

Je ne regardais que le baseball à la télé et quelques documentaires sur Planète et compagnie, chaines que j'ai aussi sur Free sans payer. En fait ça va me faire faire des économies. Et j'aurai le choix des matchs à regarder alors qu'avant j'étais prisonnier de la programmation d'ESPN America. 

Okay alors ce n'est pas si mal que ça en a l'air.

Un jour avec ce qui ressemble à une gastro (dans la mesure où maintenant en France on appelle gastro le moindre problème intestinal) et aujourd'hui un peu mieux mais pas encore la grande forme. Au travail j'ai installé Rigel sur mon PC et Crime Analyst sur ArcGIS et en fait je m'amuse bien. Je ne maîtrise pas encore tous les détails mais j'essaie des trucs, c'est sympa. Ce soir je me suis rendu compte que toutes mes couches dans ArcGIS n'étaient pas alignées parfaitement. Tout cela parce que Crime Analyst produit des couches en British Coordinate System et que mes couches à moi sont en Lambert 93. Eh oui, c'est comme ça: les géographes anglais se basent sur le Méridien de Greenwich et nous sur le Méridien de Paris. C'est idiot mais c'est ainsi, faut faire avec. Il me reste à réaligner tout ça. On verra lundi. Je me disais bien aussi qu'il y avait quelque chose qui collait pas…

mercredi 7 août 2013

Ria à marée-basse

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Au Pays de Galles, de nombreuses villes côtières portent un nom composé du préfixe "aber" et d'un nom de rivière, tels Aberystwyth, Aberarth, Aberaeron… Il en va de même en Écosse pour la ville d'Aberdeen par exemple où se jettent les rivières Dee et Don.

En Bretagne les abers ont de jolis noms, comme l'Aber Ildut ou l'Aber Wrac'h (normalement on prononce le c'h de façon dure, genre jota espagnole), aussi l'Élorn ou la Laïta, ou la ria d'Étel.

En Angleterre il y a plein d'abers: Portsmouth Harbour, Langstone Harbour, Chichester Harbour, Pagham Harbour, Southampton Water, Poole Harbour, les estuaires des rivières Exe, Teign et Dart au Devon.

À sec dans le Croë

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À marée basse l'arrière-port du Conquet découvre complètement et quelques bateaux se retrouvent à sec, maintenus verticaux par des béquilles. L'arrière-port est une ria, qu'on peut aussi, quand elle est plus grande, appeler un aber. Dit Wikipedia: une ria ou un aber est "une baie formée par la partie inférieure de la vallée d'un fleuve côtier envahie, en partie ou en totalité, par la mer. Il s'agit d'une embouchure d'un fleuve de bas débit sur lequel l'effet de la mer ou de l'océan est peu perceptible, aussi ne peut-on parler d'estuaire. Typiquement, la ria a une forme dendritique, arborescente mais elle peut être aussi l'aval d'un axe fluvial non ramifié."

La ria du Conquet est une petite ria d'à peine un kilomètre de long, mais elle porte un nom, ou plutôt le ruisseau dont elle était la vallée porte un nom: le Croë.

mardi 6 août 2013

Le retour

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Ne  serait-ce pas temps de revenir au blogging, après cette longue interruption?

Voyons, qu'avons-nous fait de notre temps?

Eh bien, nous sommes allé à Londres pendant quinze jours, pour apprendre à être un geo-profiler (un profileur géographique). Un cours extrêmement intéressant que nous sommes très heureux d'avoir suivi. Dans quatre mois, après la remise d'un mémoire, avec un peu de chance, nous serons certifié "analyste profileur". 

Après cela nous avons pris quelques jours de vacances à Saint-Benoit-La-Forêt, sur nos terres d'origine, puis avons fait une petite escale sur le chemin du retour au travail, au Conquet, petit port du bout du monde, dans la nouvelle belle grande maison de Monsieur le Neveu. Bien sûr pendant tout ce temps là nous avons eu temps superbe et canicule. Nous avons donc eu bien de la chance.

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Comme ceux qui me suivent sur Twitter ou Facebook ou encore Instagram, peuvent s'en rendre compte, j'ai fait beaucoup de photos avec mon iPhone pendant ces vacances. Il est temps de les partager ici, enfin, les meilleures évidemment. 

Le Conquet est vraiment un endroit ravissant qui mêle le sauvage de la côte bretonne à une certaine douceur de vivre presque méridionale. Au moins pendant l'été. L'hiver c'est autre chose, le petit port du bout du monde, à la pointe nord de la péninsule bretonne se prend de plein fouet les dépressions hivernales successives avec leur cortège de vents de tempête et de pluies interminables. Mais ses grandes plages alternant avec ses rochers pointus en font un paysage varié et toujours beau, même sous la pluie. D'ailleurs il pleut moins au Conquet qu'à Brest, 40 km de là, plus à l'Est. 

Je suis épaté de l'efficacité du iPhone en matière de photo. J'utilise une app qui s'appelle 6X6 et Instagram, et ça donne des résultats très satisfaisants.