Hier soir j'ai regardé Borgen et ensuite je me suis perdu sur ACME Mapper et Google Maps au Danemark et dans les pays scandinaves. Puis je me suis rendu au dessus de la ville de Nantes (France) et je me suis rendu compte qu'à un certain niveau de zoom chez Google on avait des vues aériennes (et non plus satellitaires) de la ville. J'ai repéré l'ancienne maison de ma soeur, l'ancienne maison de ma grand' tante Jeanne et d'autres "points d'intérêts" pour moi dans cette ville de Nantes. Au fil de mes pérégrinations virtuelles dans la ville de Nantes me sont revenus pas mal de souvenirs. Souvenirs de mon copain Hervé C. et de son frère Xavier C. dont le père était concierge à l'Externat des Enfants Nantais, rue Albert Camus. Souvenirs de ces journées que je passais à écumer les librairies nantaises, en particulier Beaufreton, Passage Pomeray (disparu aujourd'hui, mangé par la FNAC), et souvenirs de la Place Royale et du grand café chic qu'il y avait là, qui a disparu au profit d'une Taverne de Maître Kanter qui a beaucoup moins de classe. Souvenirs de la maison de ma tante Jeanne, rue Albert Calmette, une chouette maison avec une espèce de tourelle en façade, ses quatre pièces au rez-de-chaussée et son escalier exigu vers les chambres, son petit jardin à l'arrière de la maison où ma tante Jeanne avait un cerisier bien agréable au printemps. J'aimais beaucoup ma tante Jeanne, elle était passablement originale et elle adorait les animaux (il y avait toujours des chats et des chiens chez elle sans oublier les poules au fond du jardin). Elle lisait beaucoup et elle était une remarquable cuisinière. Elle avait l'habitude très amusante de sauter du coq à l'âne dans sa conversation, sans prévenir, et au fil de ses pensées. Elle avait toujours des références inattendues influencées par ses lectures, comme le jour où, alors que je lui avait expliqué que je n'aimais pas le riz au lait elle m'avait répondu : "si tu n'avais eu que ça à manger à Dachau tu aurais aimé ça!" J'avais neuf ans et je ne savais pas ce qu'était Dachau et encore moins ce qu'avait à voir le riz au lait avec Dachau, et quand j'ai grandi et que j'ai appris ce qui c'était passé à Dachau, je dois dire qu'il m'a semblé qu'on n'avait probablement jamais servi de riz au lait aux déportés dans ce camp nazi et que ma tante Jeanne devait avoir lu quelque chose là-dessus juste avant notre conversation (elle lisait et relisait Historia, Historama et Sélection du Reader's Digest). Je retrouve beaucoup de mes propres traits chez ma tante Jeanne : l'amour des animaux (même si je n'en ai pas à la maison car j'habite un appartement loin du sol), les goûts et intérêts éclectiques, l'intérêt pour l'Histoire, les mots rares, techniques et précis, la propension à sauter du coq à l'âne.
Gloire soit donc rendue à la cartographie sur Internet! Je peux passer des heures à examiner Google Maps, Google Street View, ACME Mapper (et ses cartes topographiques de tous les Etats-Unis, des "cartes d'état-major", comme on dit ici) et Bing Maps. Sautant de l'un à l'autre au gré de mes envies d'en savoir plus sur les lieux visités, leur environnement, leur architecture. Bien sûr ce sont les cartes des Etats-Unis que j'exploite presque systématiquement carré par carré, sautant de la carte à Wikipedia dans ma boulimie de tout savoir sur ce pays que j'aime tant. Et puis passer à la circulation aérienne au-dessus des territoires visités en consultant Flightradar : oh quel trafic autour de O'hare et de Midway (aéroports de Chicago) aujourd'hui ! J'aime bien comme les ATC américains ont tendance à bien rigoureusement aligner les avions le long de certaines routes aériennes. Tiens voici Air France Paris-Houston qui passe au-dessus du Lac Michigan, direction plein sud! Souvenirs d'avoir vu Chicago en novembre 2010 par temps très clair, depuis les 34 000 pieds de mon Boeing 777 un jour de novembre: on reconnaissait très facilement la Sears Tower avec ses 442 mètres de haut et sa double antenne au sommet. Souvenirs, de décembre 2008, d'avoir survolé la forêt et la toundra canadienne et le très reconnaissable lac Manicouagan et d'avoir reconnu (à force de scruter les cartes) la forme de la ville de Val d'Or au point de jonction de ses trois lacs, disposés comme des pétales de fleur autour de la ville.