Voici la canne qui n'a pas de nom.
Je n'écris pas beaucoup dans ce blog, ni nulle part d'ailleurs, en ce moment. C'est que le temps file à une vitesse phénoménale, ou que je suis particulièrement doué pour perdre mon temps. Je me disais ça hier, que j'étais très fort pour glander sans rien faire. Ou alors lire, me promener dans les bois, me faire à manger, faire la vaisselle et nettoyer la cuisine, observer l'oie et les poules, chercher la canne partout dans la propriété (elle a une fâcheuse tendance à disparaître et je m'inquiète pour elle : un renard est si vite arrivé). Et triturer la présentation de ce blog. J'en conviens ça devient vraiment ridicule. Il faut dire que je ne suis jamais content de ce que j'en fait de ce blog. Ça aussi c'est ridicule. Bon j'arrête, promis juré, pendant quelques temps, au moins.
La météo. Ça aussi ça devient ridicule. Je connais des gens qui ne supportent pas qu'on parle du temps qu'il fait. Heureusement qu'ils ne lisent pas mon blog. J'ai beaucoup d'intérêt pour la météo. J'ai beaucoup d'intérêt pour à peu près tout d'ailleurs. Donc oui, aujourd'hui, miracle, il fait un temps superbe. Pas encore très chaud comme j'aime mais j'ai bon espoir que ça vienne. Il y a encore pas mal de nuages mais ce sont des cumulus de beau temps.
Et nous avons de petits événements naturels, ici. Avant-hier soir j'étais le nez au Velux de la mezzanine, à observer les vols virevoltants des chauve-souris. Il y a beaucoup de chauve-souris dans les parages. Elles peuvent être assez grosses, disons de la taille d'un moineau, ou peut être légèrement plus petit. Je les regardais voler derrière la maison dans le début du crépuscule, elles ont un vol très rapide et changent constamment de direction. Observer leurs vols est fascinant d'autant que tout se passe dans le silence le plus total malgré l'utilisation intensive de leur système d'écho-location à des fréquences inaudibles pour l'oreille humaine. Ce n'est pas la moindre des étonnantes capacités de ce petit mammifère volant. Déjà que des mammifères à poils, gros comme des souris, avec des membranes entre des doigts démesurés qui leur servent à voler parfaitement silencieusement puissent faire des acrobaties aériennes c'est curieux. Mais qu'en plus ces animaux presque aveugles, soient équipés d'un sonar et d'une ouïe si fine et si précise que la combinaison des deux remplace la vue, c'est extraordinaire. Sachant que quand ils ne volent pas ils vivent accrochés par les orteils, la tête en bas, sur des plafonds de caves ou sur des poutres de vieux greniers, on aura un tableau assez complet de cet invraisemblable animal et pourtant extrêmement commun.
Donc j'étais à la fenêtre, observant les chauve-souris, quand un rapace a fondu à la vitesse d'un missile, serres en avant, sur l'une des chauve-souris, l'a attrapé en vol et s'est éloigné avec sa victime dans ses serres. Il est allé se poser sur une branche de pin, toute proche, et a entrepris de déchiqueter sa proie sur le champ. Quel était ce rapace ? Difficile à dire, la lumière était assez faible. Il avait l'air plus petit qu'une buse (il y a beaucoup de buses dans le coin). Peut-être une jeune buse, quoique son expertise à attraper une chauve-souris révèle une certaine expérience de la chasse. Je pense plutôt à un busard Saint Martin, plus petit qu'une buse et ayant à peu près les mêmes couleurs de plumage.
Cette attaque qui s'est déroulé de façon inattendue et avec une rapidité incroyable, était, croyez-moi, assez impressionnante à voir.