Les 16 et 17 juillet 1942 eut lieu ce qui restera dans l'histoire comme l'une des plus grandes ignominies de la collaboration française à l'envahisseur Nazi. Ces deux jours virent l'arrestation massive, à Paris et en banlieue parisienne, de 12 884 juifs étrangers ou apatrides réfugiés en France (4 051 enfants, 5 802 femmes, 3 031 hommes) sur les ordres des Nazis, mais avec l'assentiment voire l'enthousiasme des dirigeants du régime de Vichy et exécuté par la police et la gendarmerie française sans que les Allemands aient eu à lever le petit doigt. Le secrétaire général de la police nationale, René Bousquet et le commissaire général aux questions juives Louis Darquier de Pellepoix, mirent la police française au service des Allemands. Le directeur de la police municipale André Tulard, utilisa le fichier de la préfecture de police où les juifs français et étrangers en zone occupée avaient dû se faire enregistrer, pour définir la cible et faciliter la rafle. Comme quoi il faut toujours se méfier des fichiers, ils peuvent toujours être utiles aux flics. Les juifs de Paris et de la banlieue, arrêtés, furent entassés au Vélodrome d'Hiver (dit le Vel d'Hiv dans le XVéme arrondissement de Paris), (toujours l'utilisation des stades, une constante de l'oppression, se méfier aussi des stades) et dans les camps de Drancy, Beaune-la-Rolande et Pithiviers. Tous les juifs furent déportés, petit à petit, dans des wagons à bestiaux, vers Auschwitz et exterminés, la plupart du temps dès leur arrivée ou peu après. Les adultes furent déportés en premier suivit des enfants de plus de douze ans et des plus petits enfants en dernier. Organisation Allemande, trains et wagons Français.
Le Vélodrome d'Hiver abrita, si l'on peut dire, 7000 personnes pendant cinq jours, sans nourriture et avec un seul point d'eau, avant qu'ils soient entassés dans des wagons à bestiaux pour le voyage vers Auschwitz.
Cette rafle ne représente qu'un quart des 42 000 juifs envoyés de France à Auschwitz en 1942. Seuls 811 revinrent vivants.
Il est a noter que quelques policiers ou gendarmes refusèrent de participer aux rafles, d'autres ne mirent aucun zèle à s'acquitter de leur mission, certains allèrent même jusqu'à prévenir les juifs de se cacher avant la rafle. La plupart exécutèrent les ordres, jugulaire-jugulaire.
Aujourd'hui, 70 ans après, un sondage révèle que 42% des Français ne connaissent pas cet ignoble moment de leur histoire.
Crédit photo : enfants dans la rafle du Vel d'Hiv', auteur inconnu.