En ce moment je suis insomniaque. Au moins depuis trois nuits. Je m'endors au petit jour après des heures et des heures à me tourner et à me retourner dans mon lit. Quand je peux dormir le matin je compense: avant-hier et hier c'était le cas, le premier jour était férié, le second je ne travaillais pas le matin. Mais ce matin j'ai bien été obligé de me lever pour aller travailler. Ce fut dur.
La première nuit de cette période d'insomnie j'ai pensé que c'était parce que j'avais trop bu de Chardonnay, deux verres, pendant la soirée. Mais les deux nuits suivantes je n'avais pas bu une goutte d'alcool. D'ailleurs le vin aurait en principe l'effet inverse, celui de me faire dormir. Je ne sais pas pourquoi je n'arrive pas à m'endormir.
Tout va bien, je n'ai aucun problème, aucune inquiétude, d'ailleurs je ne suis ni anxieux ni nerveux pendant ces insomnies, j'ai juste l'esprit rempli de pensées diverses, des bribes de souvenirs, des reconstitutions d'événements passés ou de scènes vues dans des films ou à la télé, sans enchaînement logique, sans continuité. J'ai beau essayer de pacifier mon esprit avec diverses méthodes aucune ne réussit très longtemps à le calmer. J'essaie la méditation, la relaxation, rien n'y fait. Au bout d'un moment je perds ma concentration à essayer de ne pas penser et je repars dans ce courant de pensées qui s'entrechoquent. Le pire c'est que j'imagine des billets pour ce blogue, que je les compose dans ma tête (au lieu de me lever et de les écrire, mais pour ça il faudrait que je sois un peu moins paresseux que je ne suis). Parfois même je les compose en Anglais! Et je les oublie aussitôt avec toutes les autres pensées qui traversent mon esprit. J'ai essayé d'imaginer un match de cricket -- le baseball ne suffisant plus à m'endormir alors qu'il y arrivait plutôt pas mal avant, j'ai été obligé de trouver un sport encore plus emmerdant -- imaginer un match balle par balle, ça me permet de fixer mon esprit sur quelque chose, mais là aussi au bout de quelques overs mon esprit se met à dériver plutôt qu'à dormir.
En fait je somnole. C'est la raison pour laquelle je ne me relève pas pour lire ou pour écrire. La journée d'ailleurs je ne suis qu'assez modérément gêné, comme si j'avais seulement mal dormi. J'ai eu une idée que je vais probablement tester ce soir: comme il m'est arrivé de m'installer dans mon fauteuil, avec un livre, et de m'endormir -- alors que la même procédure dans mon lit: rien à faire -- je vais m'installer dans mon fauteuil et lire jusqu'à ce que je m'endorme et dès que je me sens m'endormir je me mets au lit directement. J'ai déjà vécu des périodes d'insomnies de ce genre, elles étaient dues au jetlag, quand je rentrai en France après un séjour aux États-Unis. Ou quand j'étais déprimé et que j'étais très anxieux et que j'avais peur d'avoir des attaques de panique. Mais là non, aucune raison. C'est mystérieux le sommeil, le cerveau aussi.