samedi 2 janvier 2010
Rocs
Paris, le 2 janvier 2010.
Je dirais volontiers que ceci est mon jardin. C'est le jardin de la résidence où j'habite, un bien grand mot pour une association d'immeubles de douze étages chacun d'aspect extérieur semblable (et vétuste) plantés dans un terrain vaguement aménagé en jardin et très peu entretenu ce qui lui donne ce petit coté sauvage et négligé que justement j'aime bien. Il y a, dans ce jardin que je ne me lasse pas de photographier à chaque fois que je mets le nez dehors, plusieurs de ces rochers posées aux coins des massifs d'herbe (on ne dira pas des pelouses, ça serait trop) dont on se demande si ils ont une fonction autre que décorative (mais ils ne décorent pas grand chose) et d'où ils viennent. Elles pourraient, ces pierres solitaires, venir des restes d'une tentative de créer un jardin zen dans le genre de celui du Ryoan-Ji à Kyoto, mais j'en doute. Ils pourraient ces rocs servir de bornage comme on borne les champs à la campagne, mais ici borner quoi? Certes nous sommes proche des "grandes carrières", ces excavations où le Paris du 19ème siècle a puisé les pierres de ses immeubles bien connus, mais il ne me semble pas que ces rocs viennent du sous-sol parisien. En tout cas le sous-sol du jardin lui, les géologues sont formels, est uniquement composé de sable et à moins que ces rocs soient en fait de gros grains de sable avant fragmentation et réduction il est peut probable qu'ils proviennent de notre sous-sol. Nous sommes en fait sur les terrains du bas de la colline de la Goutte d'Or, colline petite soeur de celle de Montmartre et dans son prolongement Est, qui se serait mollement atténuée vers le canal de l'Ourcq si elle n'avait pas été tranchée par les voies de chemin de fer de la Gare du Nord près desquelles ma "résidence" fut construite. J'ai bien peur qu'on ne sache plus d'où viennent ces rochers, mais ça n'a évidemment pas beaucoup d'importance.