La raison pour laquelle les pilotes de Northwest Airline dont je parlais la semaine dernière dans ce billet n'ont pas répondu pendant plus de 91 minutes aux appels des ATC et ont laissé leur avion suivre sa route bien au delà de sa destination est qu'il "avaient ouvert leurs ordinateurs portables et étaient penchés sur leurs emplois du temps". Ils faisaient de la paperasserie en quelque sorte, ou naviguaient sur le web pour passer le temps. Ils ne dormaient pas comme ça s'était déjà produit sur un vol différent, mais comme ça nous est sûrement arrivé à tous, étaient plongés dans leurs ordis et ne voyaient ni n'entendaient plus rien autour.
Il faut dire que quand un avion est parvenu à son altitude de croisière les pilotes n'ont plus qu'à régler le pilote automatique et n'ont plus grand chose à faire qu'à répondre à un ATC tous les quarts d'heures environ. La tentation est grande de faire autre chose pour s'occuper d'autant que les pilotes automatiques de nos jours sont extrêmement fiables. Northwest interdit à ses pilotes de consulter leurs ordis pendant les vols et les deux pilotes pourtant expérimentés du Vol 188 ont vu leurs licences de pilotage retirées par l'Autorité Fédérale de l'Aviation.
Tout de même cette inattention des pilotes nous donne une petite idée du niveau exceptionnel de sécurité avec lequel volent dorénavant les avions modernes. L'avion a continué sa route sans encombre pendant 91 minutes et les passagers ne risquaient absolument rien (sauf les intercepteurs de l'US Air Force, mais c'est une autre histoire) et ceci grâce à la qualité et au perfectionnement des pilotes automatiques. Dans Slate, William Saletan se demande {en} si les automobiles ne devraient pas être équipés de système automatiques de pilotage pour améliorer la circulation routière. Il y a, à mon avis aussi, une idée à creuser, là.