mardi 6 octobre 2009
marcher un oeil au bout des doigts
Mardi 6 octobre. Paris. Stand de "lutte contre l'obésité" sur le parvis de la gare Montparnasse.
J'aime me promener avec un appareil photo à la main. Avec le temps c'est devenu une habitude. Si je n'ai pas d'appareil, après très peu de temps je suis plongé dans mes pensées et je ne vois plus rien, je marche, les yeux fixés au sol la plupart du temps. Avoir mon appareil m'empêche de penser en quelque sorte, je reste continuellement attentif à ce qui m'entoure, je scrute dans toutes les directions, même si je ne trouve pas toujours de photos à faire c'est une discipline que je trouve très saine. Et marcher. J'ai besoin de marcher un peu tous les jours, ça m'aère l'esprit. Marcher et photographier (pas en même temps, je m'arrête pour prendre un cliché, parfois assez longtemps parce que je reprends la même image sous des angles légèrement différents parfois plusieurs fois) c'est ma façon à moi de faire de la photographie. Je ne comprends pas les photographes de studio et je n'aime pas trop leurs images. Je me sens de la famille des photographes baladeurs. L'oeuvre photographique qui a eu le plus d'influence sur moi, au fond, c'est celle de Frank Horvat, dans son incarnation (il en a de nombreuses!) récente inaugurée par son "journal 1999". La qualité des images s'en ressent peut-être parce que je les fais avec un petit appareil numérique qui tient dans la poche (mais en RAW et avec développement sous Photoshop pour mieux contrôler les couleurs), que ça soit un Lumix FZ18 ou un LX3. Je ne prends guère le réflex, trop lourd, que pour des expéditions photographiques ciblées. J'ai ainsi, comme le dit joliement Horvat, "un oeil au bout des doigts". Ces petits appareils ne me quittent guère et ils me manquent quand je les oublie. Et j'essaie de prendre appui et inspiration sur mes maîtres choisis qui sont, en plus d'Horvat, Bill Eggleston, Walker Evans, Joel Sternfeld, Stephen Shore, Lee Friedlander, Mitch Epstein, Raymond Depardon, Saul Leiter ou Todd Hido.