dimanche 31 mai 2009

42nd Street



La rue que je préfère à New York est la 42ème. À chaque séjour je l'arpente d'un bout à l'autre, d'une rive (en général celle de l'Hudson) à l'autre (l'East River). À chaque séjour mes retrouvailles avec la 42ème rue. J'en observe les transformations de plus en plus profondes, de plus en plus rapides. Lors de ma première visite en 1996, je n'avais fréquenté sa partie Ouest qu'en me méfiant exagérément, la réputation de ce secteur était très mauvaise, la proximité du Port Authority Bus Terminal sans doute. La 42éme rue Ouest ici était pleine de boites de Strip-Tease et de Peep-Shows. C'était Pigalle ou la rue Saint Denis, en plus grand. Les maires successifs depuis Ed Koch dans les années 80 ont peu à peu "assainit" le quartier. C'est maintenant redevenue la rue des théâtres dans sa partie Ouest. La 42ème longe toujours le Port Authority Bus Terminal mais le quartier de cette grande gare routière est en pleine rénovation, de hauts buildings ultra-modernes jaillissent de terre un peu partout. Manhattan se détruit et se reconstruit en permanence. Devant la gare routière des grues, des excavatrices, des camions, des gravas, des bétonnières, des échafaudages et un immense gouffre occupant un pâté de maison entier, protégé par des palissades peintes en bleu et des filets de plastique oranges avec une annonce en lettres géantes appelant à la dénonciation anonyme de mauvaises conditions de sécurité sur le chantier. La ville se renouvelle, elle mue dans un bruit de tonnerre et des vibrations sismiques causées par les excavatrices et les marteaux piqueurs. Du sol jaillissent des vapeurs qu'on dirait méphitiques mais qui ne sont que des fuites dans le système de chauffage de la ville. On hisse ici ou là des poutres métalliques énormes. À l'ouest se dresse maintenant les grandes tours d'appartements de la 42ème, le River Place, le 600 W42 st. et ses 60 étages, le Riverbank West,  le Manhattan Plaza ou habita Tennessee Wiliams peu avant sa mort, la Ivy Tower, la Theatre Row Tower. Et puis les théatres, le José Quintero, le Signature, le John Houseman Theater, le Douglas Fairbanks, le New Amsterdam, et bien d'autres...



Puis l'on arrive sur Times Square, cet immense foutoir exhibitionniste. À Times Square je n'ai jamais compris pourquoi les flics se rassemblaient en dehors de leurs commissariat et stationnaient en masse sur le trottoir. Pour lorgner les filles? Pour prendre l'air et fumer tranquille? Times Square qui est éclairé la nuit comme en plein jour de millions de néons et d'écrans publicitaires. Times Square et ses milliers de touristes qui errent sans cesse le nez en l'air et l'air ahuri devant tant de puissance en kilowatts au mètre carré.



Après Times Square on arrive sur Bryant Park et la New York Public Library. Bryant Park est un joli petit carré de verdure, un jardin plutôt, entouré de beaux bâtiments parmi lesquels mon adoré American Radiator Building et ses modestes 103 mètres de haut, construit en 1924 en style gothique art-déco, tout de briques noires vêtu rehaussé d'or. Une merveille! Et la New York Public Library et ses lions "Courage" et "Patience" qui en gardent l'entrée. Somptueux bâtiment que je visite à chaque fois avec admiration. On traverse la 5ème avenue pour se retrouver dans l'Est. La 42ème rue Est, et s'avancer au coeur de Midtown et de ses gratte-ciels fabuleux. Bien sûr il y a Grand Central Terminal, la plus belle gare du monde! Sa salle des pas perdus, le Grand Concourse, majestueux et ses couloirs finements décorés, son plafond peint des constellations, ses lustres énormes et légers à la fois, l'excitation qui y règne et la lumière dorée. Et puis le curieux Chanin Building, encore une belle pièce d'art-déco, le Mobil Building à la façade immense d'acier (oui, d'acier inoxydable!). Et mon cher Chrysler Building, sans doute, pour moi au moins, la plus belle tour de New York, celle à laquelle je suis le plus attaché, celle que j'aime contempler sans me lasser, le jour où la nuit lorsqu'elle est habillée de lumière. Chrysler Building et sa pointe grise, ses gargouilles menaçantes, son lobby art-déco richement décoré jusqu'au plus petit détail.
Parmi toutes les merveilles de la 42ème rue il y a une qui est souvent négligée par les visiteurs, à tort, c'est Tudor City, une suite d'immeubles en style imitation Tudor de toute beauté, qui terminent la 42ème rue Est, près de l'immeuble des Nations Unies.


Central Park



Central Park est au coeur de Manhattan. C'est un parc rectangulaire et très vaste qui s'insère dans le "grid" des rues du centre. C'est comme un grande ile calme où le bruit permanent de la ville est atténué, mais pas absent — on y entend partout ce sourd grondement qui est le bruit de fond, la basse continue de Manhattan et le bruit des klaxons et des sirènes mais lointains, presque couverts par le son du vent dans les arbres, le chant des oiseaux, les musiciens qui s'y produisent souvent. De Central Park on admire les grands immeubles d'habitation qui bordent le parc derrière leurs rideaux de verdures. Sur les nombreux plans d'eau se promènent des canards — je me souviens de Holden Caulfield qui les cherchait en hiver pendant son errance mélancolique dans l'Attrape Coeur — des bateaux à voile en modèles réduits télécommandés, des barques pour les amoureux. Les vastes pelouses accueillent les visiteurs du dimanche et les habitués comme une plage au bord de la mer. Les terrains de base-ball résonnent du son des balles et des battes et des cris des joueurs. Partout les petits écureuils gris viennent quémander leur pitance auprès des passants. Une masse de gens font leur jogging à toutes heures de la journée. Il y a foule d'oiseaux aux couleurs exotiques pour un européen. Il y a des forets aussi à Central Park et partout ces rochers gris. Un nombre impressionnant de bébés, de poussettes, de petits pas hésitants, de minuscules courses après les pigeons et les écureuils qui font semblant d'être effrayés par ce petit peuple des enfants de Manhattan. Des pagodes et des pavillons aménagés sur une hauteur pour les joueurs d'échecs. Des gens qui font du Taï Chi, aux gestes lents et ésotériques. Des masseurs asiatiques avec leurs chaises spéciales. Des kiosques pour les concours de danse. Des terrains de boules aux pelouses parfaitement tondues et d'un vert éblouissant où s'affairent doucement de vieux messieurs et de vieilles dames tous de blanc vêtus. Des restaurants chics sous les charmilles ou sur les étangs. Et puis le long de la cinquième avenue et sur le coté de Central Park, empiétant sur celui-ci mais intégré à celui-ci, le Metropolitan Museum, grande bâtisse aux escaliers magnifiques, aux cours intérieures où règne une douce lumière, qui regorge de trésors des civilisations, le Metropolitan, grande vieille dame digne et modeste, qui s'élève au dessus des frondaisons de Central Park.

le jour du destin

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Le samedi est le jour du destin, le plus beau jour de sa vie, le début d'une autre vie.
Admiration pour les couples qui durent, par amour. Mais j'ai horreur de la cérémonie du mariage et son coté fête obligée et des photos en grande tenue, ça me déprime. Sans parler des enterrements de vie de garçon et de vie de jeune fille.

prêt pour le dîner

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Dear Diary,
Journée commencée un peu cafardeuse puis j'ai reçu une bonne nouvelle et donc les choses m'ont paru plus sereines soudainement. Ai été à l'ALP, curieusement peu fréquentée — nous avons un grand week-end devant nous — et avec des gens que je ne connaissais pas derrière le comptoir. Marché de l'ALP jusqu'à la Concorde, en longeant la Seine. Il faisait un temps magnifique. Regardé distraitement le concert de Jonnhy Halliday. Oui je sais je ne devrais peut-être pas m'en vanter...

samedi 30 mai 2009

Dear diary : visites

À peine rentré de New York j’ai eu une semaine chargée, mais bien agréable, avec les visites successives de mon neveu AFR et de mon frère. Tous deux sont restés deux jours chez moi. J’ai fait de mon mieux pour les accueillir dans mon campement, appelé encore la tanière de l’ours, qu’est mon appartement, qui est un grand appartement selon les standards parisiens mais que mon éternelle tendance au désordre a rendu quasiment petit. Au travail tout était pour le mieux, en ce qui me concerne, et j’ai passé une grande partie de la semaine a préparer une intervention de 20 minutes que je dois faire mardi à une conférence de membres de ma profession. Je pense que je suis prêt, au moins, là aussi, j’aurais fait de mon mieux. Je prévois que ce week-end de trois jours qui me sépare de mon intervention va voir monter petit à petit le trac, mais pour le moment pas trace, c’est bon signe. D’autres projets se profilent à l’horizon, des choses que je n’ai jamais fait mais qui m’intéressent bigrement.

Passé deux excellentes soirées avec mon frère. Nous nous ressemblons beaucoup lui et moi sur bien des points et en même temps sommes très différents. Mon frère est une encyclopédie de la famille et j’adore l’interroger sur tel ou tel membre de notre vaste tribu qui ne manque pas de curiosités et d’étrangetés. Il raconte bien, en plus. J’ai ainsi appris plein de choses sur des cousins, des tantes, des oncles dont je ne savais rien ou peu et qui ont eu des destins cocasses ou étonnants et j’ai appris plein de choses aussi sur notre propre famille, les bizarreries de notre mère, les habitudes de notre père, leurs histoires. Ce furent donc deux belles soirées ponctuées de deux bons dîners.

Aujourd’hui je dois aller à la Bibliothèque Américaine de Paris. C’est un plaisir. Et puis continuer à développer numériquement mes images de New York. Et relire ce magnifique petit livre qu’est “Fenêtres de New York” de Antonio Munoz Molina.

mardi 26 mai 2009

photos de New York

Il y a maintenant un petit paquet de photos de New York dans cette galerie, si vous voulez y aller voir. D'autres arrivent (et les images de la galerie ne sont pas encore légendées, mais ça viendra).

lundi 25 mai 2009

rolling thunder

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Ça, c'est une belle cellule orageuse sur Paris ce soir, malheureusement elle est passée au Nord de Paris finalement et n'a pas donné d'eau ni de tonnerre chez moi. Les vrais orages arriveront dans la nuit, regarder cette belle ligne d'orages qui s'avancent à travers le pays :

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Image des impacts de foudre: méteo-paris.com

dimanche 24 mai 2009

la fête aux étourneaux

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Il sont de centaines à vendre des fruits, des friandises et du café aux coins de rue de Manhattan. Celui-ci avait beaucoup de soucis avec les étourneaux qui venaient sans cesse lui piquer ses cerises! Il utilisait son écharpe comme épouvantail mais n'avais qu'un succès temporaire, à chaque fois qu'il tournait le dos plusieurs étourneaux se ramenaient pour manger ses fruits. Il y a assez peu de pigeons à Manhattan, mais il y a beaucoup d'autres oiseaux, des moineaux, des merles, des étourneaux et d'autres que je n'ai pas sût identifier (on aurait dit des grives mais pas les mêmes couleurs que chez nous).

fire escapes

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Une vue classique d'une rue New-Yorkaise. Les couleurs de New York sont la brique, de l'orange clair au brun, le vert foncé, le jaune, le rouge, le beige. c'est du moins mon impression. En 1840 la ville est victime d'un terrible incendie qui rase plus de 300 maisons dans le bas de Manhattan. Une loi oblige alors les propriétaires d'immeubles à construire des escaliers de secours en façade. Dans les années 40 et 50 certaines personnes dormaient sur leur escaliers de secours lorsqu'il faisait très chaud, comme on peut le constater dans Fenêtres Sur Cour, le film d'Hitchcock. L'emploi cinématographique le plus célèbre des fire escapes est bien sûr dans West Side Story : "Tonight, tonight... Tony!... Maria!".

skyline

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Deux exemples du skyline tel qu'on peut l'admirer du toit du Metropolitan Museum of Art dans Central Park. En haut on peut voir une partie des gratte-ciels de Midtown autour des 6ème, 7ème et 8ème avenues, en bas on voit les gratte-ciels d'appartements de Central Park West en particulier ici les tours jumelées de la résidence San Remo à droite et de la résidence Majestic à gauche construites toutes deux en 1930 par l'architecte Emery Roth pour le San Remo et Irwin Chanin pour le Majestic.

Cathedral Parkway

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La station de métro Cathedral Parkway dans le Nord-Ouest de Manhattan. La cathédrale en question est la "Cathedral Church of Saint John the Divine in the City and Diocese of New York". C'est la cathédrale de l'Eglise Episcopalienne (anglicane et non catholique, la cathédrale catholique est St Patrick sur la 5ème avenue). Je trouve que le nom "Cathedral Parkway" sonne vraiment bien! C'est tout ce qu'on peut dire sur cette station de métro cependant!

NYPD on the move

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Le NYPD, New York City Police Department, est la police de la ville de New York, c'est le plus gros service de police des États Unis, fondé en 1845. Il y a plus de 37 000 agents du NYPD. La devise du NYPD, marquée sur les voitures est Courtoisie, Professionnalisme, Respect. Le maire Rudy Giuliani a, avec l'aide initiale de William Bratton aujourd'hui chef de la police de Los Angeles, réformé la lutte contre la criminalité à New York et a obtenu des résultats spectaculaires avec, entre autres, la mise en place d'un système de statistiques appelé COMPSTAT, aujourd'hui en usage un peu partout aux US et aussi en Europe, permettant une approche plus scientifique et surtout beaucoup plus méthodique des fonctions de police avec des objectifs précis donnés aux commissariats ("precincts"), l'évaluation objective des résultats et l'utilisation d'un système d'information géographique très élaboré pour identifier les zones de concentration criminelles (les "hotspots"). Associés a une politique plus discutable de "tolérance zéro" (mais appliquée avec intelligence) et d'application de la théorie de la "fenêtre cassée" ainsi qu'à certaines applications de la prévention par le design (en particulier au Port Authority Bus Terminal qui était un haut lieu criminel au coeur de Manhattan), la police de New York a fait de la criminologie environnementale (que j'étudie professionnellement) un modèle désormais étudié dans le monde entier et souvent imité.

Rudy's Music Stop

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Près de Times Square, ce magasin de guitares. Ce qui m'a amusé c'est le type qui est en train de rentrer dans le magasin, il a une kippa et des franges et des couettes comme les juifs hassidiques, mais une tenue de jeune fan de musique rock. Et puis j'apprécie la vitrine de ce magasin parce que je trouve toujours belles les guitares et les basses et j'aime bien les typos en néon!

samedi 23 mai 2009

blues de l'avion

Bien rentré à la maison, après un vol sans histoire, ce qui est quand même mieux que si j’avais quelque chose à raconter, mais là non rien, le vol 009 d’Air France a décollé à l’heure ou presque (très beau paysage nocturne de Brooklyn et de Long Island qui m’a fait penser aux romans d’Eric Kraft (pas traduits en Français, encore), l’avion — un B 777 — a rapidement mis le cap au nord-est puis vers Terre-Neuve et Gander et de là, poussé par un puissant jetstream, il a franchit l’Atlantique pour arriver 6 heures plus tard à Paris CDG avec un peu d’avance sur l’horaire prévu. Bagages et RER, maison où j’ai découvert que la pression d’eau était faible et l’eau chaude totalement absente. Dormis quelques minutes tout au plus, mais plutôt en forme quand même.

Hier, dernière journée à New York après une excellente dernière soirée passée en compagnie de RJ et Kathleen. Je me suis réveillé assez cafardeux en fait à l’idée de partir le soir même et la découverte du trollage sur ce blog m’a contrarié plus que de raison. Il suffit parfois d’une petite contrariété pour faire déborder le vase. N’en parlons plus, mais j’ai été cafardeux toute la journée, traînant mon âme en peine à Central Park où j’ai flemmardé une grande partie du jour en culpabilisant de ne rien faire d’autre. Heureusement il faisait un temps superbe et chaud et j’ai fini par faire des photos intéressantes.

sur les commentaires (sujet infini)

Cher lecteur,

Vois-tu il est de tradition que les blogs ou weblogs aient des commentaires. Ce qui te permet, lecteur, de me dire que ma prose est passionnante et mes photos magnifiques. Ne crois pas que je sois indifférent à tes commentaires lecteur, au contraire, ils me ravissent la plupart du temps. Mais là où je suis moins content c'est quand ces commentaires sont utilisés pour m'engueuler, me dire que je débloque où que j'ai tort. Là vois-tu j'apprécie beaucoup moins. En général ce sont des anonymes qui me répliquent vertement ou alors c'est Brigitte.

Alors je me dit: pourquoi est-ce que tu te casse la nénette avec les commentaires, pourquoi tu ne fais pas comme quelques bloggeurs renommés, Gruber, Kottke, Chevillard, qui n'ont pas de commentaires ou alors très exceptionnellement?

Je vais laisser les commentaires ouverts, au moins encore un peu — j'ai bien eu envie de les fermer aujourd'hui.

Vois-tu ce que j'écris dans ce blog est mon opinion personnelle sur les choses et sur la vie, sur ce qui m'arrive, sur ce qui me plaît ou ce qui me déplaît, c'est entièrement subjectif, ce n'est pas un avis éclairé, pas un travail journalistique, pas une opinion d'expert. Je peux avoir tort mais je n'aime pas qu'on me le dise (qui aime ça?). Et de toutes manières il y a à peu près trente cinq personnes qui lisent ce blog, ça ne risque pas de changer la face du monde ce que j'y écris.

Ne prends pas ça pour toi personnellement, lecteur adoré, ou toi, ou toi là bas — sauf si tu es Brigitte, là tu peux pendre ça pour toi, mais tu avais déjà compris!

vendredi 22 mai 2009

lettre de New York City

Cher lecteur,

C'est encore une magnifique journée ici à New York, il a fait beau et chaud (30°C), et cette journée n'est pas encore terminée au moment où j'écris à la petite table de ma chambre de moine au Pod, calme, fenêtre grande ouverte, juste le bruit blanc régulier des climatisations de l'immeuble et quelques rumeurs venant de la rue (une sirène de temps en temps que les services d'urgence, police, pompiers et ambulances, adorent faire rugir, un klaxon, ici les gens adorent klaxonner pour un oui pour un non bien que ça soit interdit). Je devais aller à Brooklyn avec l'ami RJ mais j'ai calé, je me suis décommandé pour passer la journée dans le sud de Manhattan, je retrouverai RJ et Kathleen ce soir pour diner. Je ne suis pas parti très tôt, c'est mon avant dernier jour ici — je pars demain soir à 23h30 — et j'avais envie de profiter lentement du cadre de mes vacances. La big waitress rousse du dinner où je prends mon petit déjeuner, qui m'appelle 'darling' ou 'sweetie', le Starbucks du Citycorp qui domine l'avenue et d'où l'on peut observer les passants.

Je devais avoir l'air un peu bizarre cet après-midi à Greenwich Village, car un type dans la rue m'a apostrophé:
— "Hey! You look confused!
— Not at all, I just ramble and look at things
— Oh! Okay then!"
Gentillesse et serviabilité naturelle des Américains. Voilà qui n'arriverait pas à Paris, où tu peux, lecteur, quasiment tomber raide devant la foule sans que personne ne s'en émeuve (oui j'exagère un peu). On peut toujours dire que cette amabilité des Américains ne va pas bien loin et que ça ne les engage guère mais ça rend le monde effectivement plus doux et plus civil.

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Alignements



Ici beaucoup de gens portent la kippa. Il y en a de toutes les sortes, des grandes, des petites, des noires très sobres, certaines ont des caractères hébreux dessinés dessus, d'autres des décorations colorées. Personne ne cache sa kippa. Bien sûr on ne voit guère ça à Paris, c'est l'une des choses qui me semblent très inquiétante dans l'ambiance en France ces temps-ci, les juifs n'osent plus porter ostensiblement leurs signes religieux de peur d'offenser ou d'être pris à partie. Misère de la France et crépuscule du respect et de la fraternité et montée de la judéophobie rampante. Je ne crois pas que notre état, comme le clament des gauchistes qui en fait pensent à une prophétie auto-réalisatrice, deviennent peu à peu un état policier. Loin de là. Mais ce que je trouve inquiétant, vois-tu, lecteur patient, c'est cette sournoise remontée de la judéophobie, un certain antisémitisme qui ne dit pas son nom, qui est nourri par le conflit israélo-arabe et qui est de plus en plus prégnant dans les mentalités, comme un virus mental. Je suis très inquiet de ça et je ne sais pas comment lutter contre. Il faut bien sûr s'opposer au racisme quel qu'il soit, à toutes les discriminations, mais ceux qui en veulent aux juifs aujourd'hui devraient savoir que quand on s'en prend aux juifs un jour, on s'en prend aux autres minorités rapidement ensuite.

Cette gentillesse et cette amabilité des américains (je généralise un peu trop, certainement, mais suis-moi un instant, cher lecteur, sur cette voie un peu glissante, for the sake of the argument) cache certainement aussi un système social féroce et une âpreté au gain absolument terrifiante. Si les serveurs dans les restaurants, les vendeurs dans les magasins sont si aimables et font comme s'ils se souciaient réellement de ton bien être, cher lecteur, c'est aussi parce qu'ils ne sont payés que par le pourboire que tu vas laisser si tu es satisfait du service, ou sur un pourcentage des ventes réalisées. Si tu es serveur dans un restaurant qui n'a pas de clients ou vendeur d'une boutique sans chalands tu es cuit! Pas un rond! Tu es souvent obligé de prendre un second travail pour joindre les deux bouts, d'autant que tout ici t'incite à consommer et consommer plus. La société est dure ici, il ne faut pas l'oublier. On est bien mieux protégé en France ou en Europe en général. C'est notre avantage... et c'est aussi un bon moyen de se laisser aller!

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On Broadway


J'en parlais l'autre jour avec Y et C, qui étaient du même avis que moi et plus tard avec RJ et Kathleen — tout de même, comment ne peut-on être admiratif du peuple Américain et de son histoire. Une histoire faite d'immigrants venus des quatre coins du monde, des gens pauvres en général (pour quitter son pays il faut bien que, soit la pauvreté y soit insupportable soit qu'on y soit persécuté en raison de sa religion ou de ses origines). Bien sûr, je t'entends dire, lecteur, "il y a eu l'esclavage" mais il y a eu aussi Lincoln et la guerre de Sécession. Des immigrants venus du monde entier avec l'envie que leurs enfants aient un meilleur sort qu'eux, des gens travailleurs, entreprenants, des pionniers. Ils ont bâti en 200 ans la première puissance de la terre, le pays le plus riche et une démocratie quasiment exemplaire avec ça. Avec des défauts, des inégalités, des horreurs (les indiens chassés de leurs terres, l'esclavage dans le sud, l'âpreté du capitalisme effréné) mais aussi une énergie incroyable, des ressources de génie et d'inventivité formidable... Quel pays, quel peuple!

Bref, j'ai passé l'après-midi à Greenwich Village et à SoHo. SoHo devient de plus en plus snob, les boutiques de luxe et les grandes franchises mondiales de la fringue de luxe tiennent le haut du pavé maintenant, ils restaurent les vieux immeubles si typiques et si beaux mais le caractère particulier de SoHo disparaît chaque année un peu plus. C'est un peu triste. Mais sans eux les immeubles de SoHo disparaîtraient certainement. À propos cher lecteur, on écrit SoHo avec un H majuscule au milieu pour le distinguer du Soho de Londres et aussi parce qu'ici ça veut dire South of Houston, non la ville texane mais Houston Street.

Demain, dernier jour, c'est passé trop vite encore une fois.

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3rd avenue

jeudi 21 mai 2009

mal aux pieds

Excellente journée coté photos. Je n'ai pas le temps de les travailler avec Photoshop ici, l'écran de petit mac n'est pas idéal, alors elles attendront mon retour pour être montrées, sauf une ou deux.
La journée a commencé un peu mollement, je n'avais guère de courage ce matin, je me suis levé plus tard que d'habitude. J'ai erré dans Midtown un peu au hasard et j'ai pris le bus pour Yorkville, celui-ci a suivi Madison Avenue à une allure de tortue, au bout d'un moment j'en ai eu marre de la climat' à fond et je suis descendu, à peu près à hauteur de la 67ème rue. Les blocks sont à peu près réguliers, les rues sont séparées par une distance de 200 pieds mais il peut y avoir 920 pieds entre deux avenues, au maximum. Bien sur il faut savoir que les avenues courent dans le sens de la longueur Nord-Sud alors que les rues sont dans le sens de la largeur, Est-Ouest. Au Nord de Houston Street bien entendu, au Sud ce n'est plus le grid, c'est le chaos! Il faut environ 20 blocks pour faire 1 mile dans le sens Nord-Sud. Il y a 14 avenues et 220 rues, toutes numérotées, la première avenue est à l'Est de l'île et la 12ème avenue est à l'Ouest, la 1ère rue est au Sud juste au Nord de Houston Street (au sud de Houston Street les rues ont des noms et plus de numéros, c'est le chaos, vous dis-je!). En fait il n'y a que 11 avenues de numérotées sur les 14, parce que Park Avenue et Lexington Avenue viennent s'intercaler entre Madison Avenue (ou 4ème avenue) et la 3ème Avenue. Pour s'y reconnaître on distingue les rues entre Ouest et Est de la 5ème Avenue. Ainsi East 51st street est à l'Est de la 5ème Avenue. Et Broadway coupe en biais là dedans, la seule. Bon, mais la 11ème Avenue prend le nom de West End Avenue à partir de la 57ème rue Est vers le Nord, la 1Oème prend le nom de d'Amsterdam Avenue, la 9ème prend le nom de Colombus Avenue, la 8ème prend le nom de Central Park West et comme l'île s'élargit un peu à hauteur de la 60ème rue Est on ajoute une avenue: York Avenue, et la 6ème avenue est appelée Avenue of The Americas. Et il faut savoir aussi que les avenues changent de nom au Nord de Central Park (où d'ailleurs le grid devient bien moins régulier) : Central Park West devient Douglass Boulevard, la 6ème avenue devient Powell Boulevard, la 5ème avenue devient Lenox Avenue et aussi surnomée Malcolm X Avenue. Et je vous épargne les particularités plus subtiles encore. Mais tout de même il est difficile de se perdre à Manhattan. Tout ça pour dire que je me suis promené entre la 67ème et la 86ème le matin, principalement sur Lexington mais en faisant des détours au gré de mes lubies. Il faisait un temps superbe et beaucoup plus chaud qu'hier, 26°C environ.
J'ai rejoins l'ami RJ au Metropolitan Museum of Art pour un bref déjeuné suivi d'une visite à l'exposition Francis Bacon. Je ne suis pas un grand fan de Francis Bacon, pour tout vous dire. Je le trouve beaucoup trop sombre, malsain et cauchemardesque pour moi. L'exposition était néanmoins formidable et très vaste. J'aurais préféré Hopper, Rothko ou Kandinski, voire Soutine ou Hockney... Enfin une exposition Bacon à New York ça valait le coup d'oeil et ce fut un bon moment.
Après ça direction downtown vers les rues 10 et quelques, pour photographier et marcher, Union Square, remontée par Broadway, puis le Flatiron, Gramercy, Herald Square et remontée poussive (mal aux pieds) via Lexington Avenue à travers Murray Hill, Midtown et Turtle Bay.
Diné hier soir de ramen chez Sapporo (j'y retourne, c'est délicieux) près de Times Square.

mercredi 20 mai 2009

une anecdote et des images

Je n'avais pas trop envie de raconter cette histoire mais RJ m'a persuadé de le faire! Hier j'ai été victime d'une blague drôle mais d'un goût douteux de la part de deux collégiennes un peu punkettes au Barnes & Noble de Union Square. J'étais au rayon philosophie (n'est-ce pas?) quand une gamine est venue près de moi, s'est accroupie de façon à ce qu'on ne la voit pas entre les rayons et s'est mise à émettre des bruits de pets assez réalistes et passablement immondes, de façons à ce qu'on croit que c'était moi qui dégazait ainsi sauvagement. Sa copine en rajoutait en manifestant vocalement son dégout, bien sûr, la finaude! Les malheureuses ne pouvaient bien entendu pas savoir que, étant né à Chinon et Rabelaisien de naissance (j'ai poussé le fanatisme jusqu'à naître rue Rabelais à Chinon, à faire toute ma scolarité au collège et lycée François Rabelais), je suis par nature peu choqué par les bruits de flatulences. Je ne suis pas allé jusqu'à leur citer Gargantua: la malheureuse Gargamelle malade de "trop avoir mangé de gaudebillaux" et l'auteur rêvant : "ô belle matière fecale que doivoit boursoufler en elle"! Mais enfin les drollières, elles ne savaient pas à qui elles avaient à faire, manifestement! Bref devant mon absence totale de réaction elles allèrent plus loin choquer le bourgeois, avec un certain succès d'ailleurs à en croire les mines horrifiées de certaines victimes...!

Bon, pour me faire pardonner, quelques images :


And now a "grease shot"?


Competition.


Radiator and Empire.


Empire State.

RJ et JR visitent un monastère médiéval (of all places)

Manhattan est ainsi fait que d'aller du Nord au Sud et inversement en métro est très facile, mais traverser la grande île est beaucoup plus compliquée.

Temps superbe aujourd'hui, pas trop chaud et beaucoup de soleil. Longue marche le long de Broadway puis rendez-vous avec RJ non loin de l'université Columbia où a lieu une remise de diplômes, les étudiants se baladent en robe de "graduation" grise à parements bleus et arborant la couronne de Kings College, l'ancien nom de Columbia. Déjeuner dans une brasserie et direction le Nord pour une visite à l'un des endroits les plus étonnants de Manhattan : les Cloîtres. C'est un monastère médiéval européen qui a été transplanté pierre par pierre et reconstruit dans une somptueuse propriété privée à la pointe Nord, au delà du pont George Washington et sur un surplomb dominant l'Hudson. Aujourd'hui un parc public de toute beauté entoure ce monastère qui regorge de trésors médiévaux, gisants, tapisseries de la licorne, retables, statues, gargouilles et livres d'heures. Plusieurs cloîtres parfaitement authentiques, des vitraux, des chapelles, un jardin de simples. On s'y croit et pourtant on est bien à Manhattan. C'est magnifique et calme, peu touristique car excentré, la vue sur la vallée de l'Hudson est somptueuse.

Promenade enfin pour terminer la journée dans le quartier de Times Square et de Grand Central.


J'adore la Central Synagogue !


Les Cloîtres.


Fenêtres de Manhattan.


Grand Central


American Radiator Building, I love you !


New Yorkais sur la 6ème avenue.

mardi 19 mai 2009

cartes postales de New York City

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New York de l'intérieur

Après deux jours de tourisme extreme (mais extrêmement agréable aussi), ce fut encore un plaisir supplémentaire d'aller rendre visite à mes amis New Yorkais, le blogueur extraordinaire RJ et sa femme Kathleen pour le dîner du dimanche soir. RJ travaille à son excellent blog quasiment jour et nuit, la simple quantité et qualité de sa production l'exige, mais il a réussi à ménager pas mal de temps et d'énergie pour me recevoir ce dimanche soir et cuisiner un très savoureux dîner. Non content d'être profondément civilisé et cultivé RJ est aussi, je peux en témoigner, un cuisinier hors pairs. Ici je voudrais mentionner combien j'apprécie l'amitié de RJ mais aussi de Kathleen, la perspective de rencontrer Kathleen l'année dernière m'intimidait beaucoup — j'étais, par RJ, au courant de sa profession d'avocate dans les hautes sphères de la finance — et j'ai découvert beaucoup de simplicité, de chaleur humaine chez Kathleen et une réelle empathie qui m'a profondément touché.
Bref, ce dîner fut excellent et la conversation qui l'accompagnait — non sans mentionner les vins dont j'ai, je crois, légèrement abusé — agréable et passionnante. RJ veut absolument prendre sur son temps précieux pour me montrer sa ville et je lui en suis très reconnaissant, il fait en effet un guide remarquable et la ballade dans son quartier que nous fîmes de concert cet après-midi fut pleine d'enseignements et d'observations passionnantes pour moi qui suit friand d'histoire de la ville et de ses quartiers. J'ai ainsi appris que le quartier de Manhattan qui s'appelle maintenant Yorkville s'appelait Germantown jusqu'à la guerre de quatorze, à cause de sa forte proportion d'immigrants germaniques qui y exploitaient une grande brasserie (aujourd'hui détruite mais dont la rampe qui servait à rouler les tonneaux de bière jusqu'à l'East River peut encore être observée dans le schéma des rues d'aujourd'hui). Lorsque la guerre fut déclarée Germantown devint fort opportunément Yorkville, non pas en hommage à la ville de York en Angleterre (d'où vient le nom New York) mais pour honorer un héros militaire de la guerre, le sergent York, que Gary cCoper incarna plus tard au grand écran dans le film éponyme. J'appris aussi que le remblais qui sert à supporter le FDR drive (anciennement avenue A) est en partie constitué de gravas londoniens, du Blitz, ramené là par les bateaux qui revenaient à vide d'Angleterre et qui avaient besoin de lest pour leur traversée retour.
J'avais l'intention aujourd'hui de prendre un peu de repos pour me remettre des deux jours intenses passés avec Y et C et du décalage horaire mais finalement j'ai marché des heures, ce matin et cet après-midi en prenant des photos. Le temps était ensoleillé et frais, idéal pour la marche le nez en l'air. Après le repas de midi (pris avec RJ au "café d'Alsace"), la promenade le long de l'East River, le thé chez RJ, j'ai pris le Lexington Express pour aller faire un tour au grand Barnes et Noble de Union Square. J'y ai repéré les oeuvres de Bernard Williams, Rawls, Dennett, Puttman, qui m'intéressent et qui sont introuvables en France (pays notoirement peu porté sur la philo analytique, hélas).
La seule ombre au tableau est l'état de mes capacités à m'exprimer avec un tant soit peu de nuance et de finesse en Anglais. Je veux dire, je lis très facilement l'Anglais, je le comprends assez facilement et j'arrive à avoir une conversation légère aisément, mais dès qu'il s'agit de parler de choses un peu plus élaborées et en particulier d'idées je suis à la peine et je crois que cet aspect s'est détérioré ces dernières années. Hélas, il faut, je pense, que je pratique plus l'anglais oral si je veux être vraiment fluent.
Je me rends compte que je n'ai pas raconté le deuxième jour du weekend passé avec Y et C, weekend qui fut most definitely good, indeed! Donc dimanche matin nous arpentâmes Central Park, le temps n'était pas très beau, gris et frisquet, mais le pollen littéralement en nuages épais dans le grand parc nous en chassa, tous, éternuants et toussants, au bord de l'asphyxie ou du grand choc anaphylactique. Nous avons continué notre exploration du Upper East Side sur Madison Avenue, et après un bon déjeuner constitué d'un hamburger de bison, nous sommes allé au Metropolitan Museum of Art, pour y admirer les collections d'Egypte antique, le Temple de Dendur et les collections de peintures impressionnistes et d'art contemporain (un Chuck Close qui m'a bien plut). Puis nous nous sommes tapé un bonne marche de 30 blocks environs avant qu'Y et C s'engouffrent dans un taxi direction l'aéroport de La Guardia et leur avion pour Houston, Texas. Un weekend vraiment cool et sympa qu'il faudra renouveler l'an prochain!

dimanche 17 mai 2009

Cuit à point mais heureux

Vite fait parce que je ne tiens plus debout.
Encore que je sois assis dans ma chambre au Pod, là, mais je suis cuit, raide de fatigue.
Il faut dire que nous ne sous sommes pas ménagés.
Hier soir Y et C sont arrivés vers 22 heures 30. On est allé directement à Times Square et là nous avons dégusté un cheese cake bien arrosé : Zinfandel, Margarita. Bref, la fatigue aidant on était bien attaqués quand on est rentré à l'hôtel vers deux heures du matin.
Ce matin lever à huit heures, gueule de bois légère. Petit déj' sur la première avenue puis direction downtown. Pont de Brooklyn, City Hall, Ground Zero, Battery Park puis South Street Seaport, Chinatown, Little Italy, Soho. Enfin retour en métro puis Top of the Rock, la nouvelle plateforme d'observation au 69ème étage du Rockeffeler Center. Magnifique. Temps superbe, doux, brumeux le matin mais le soir belle visibilité et très jolie lumière. Puis Sushi restaurant, une bière dans un pub et dodo. Enfin, blog et dodo.
Je vous laisse je n'arrive plus à voir les touches du clavier de Petit Mac.

samedi 16 mai 2009

New York early night

Bien arrivé à New York après un voyage sans histoire. Enfin si, j'ai été sélectionné pour passer à la fouille à Roissy et donc dûment palpé. Prendre l'avion est toujours aussi pénible, on marche à travers l'aéroport, on attend, on fait la queue, on marche, on attend, on fait la queue, rincer, recommencer, ad libitum. Enfin arrive le moment tant attendu de monter dans l'avion, non sans avoir de nouveau fait la queue, et on s'assoit dans un tube d'acier exigu, sur un siège fait pour les enfants ou pour les nains et on attend huit heures pour arriver, et recommencer à attendre, faire la queue, attendre, marcher, faire la queue, etc. J'ai regardé deux films sur l'infâme vidéo du bord, "Entre les murs" et "Gran Torino", devinez lequel m'a le plus plut : "Gran Torino" bien sûr. "Entre les murs" est beaucoup moins démago que je le croyais. C'est un film plaisant et émouvant par moment, un film humaniste. Mais "Gran Torino" est une très bonne histoire, et je suis un grand amateur de bonnes histoires, et Clint Eastwood est formidable, la prise de vue excellente, un beau grand spectacle, une affaire de pros, rien à redire. Bref, victoire de "Gran Torino".

Dans l'avion j'étais assis à coté d'une vieille dame Française qui allait voir sa fille à New York. On a bavardé et cette dame m'a avouée être un peu inquiète car ne parlant pas du tout anglais elle avait un peu peur d'être démunie à l'arrivée à Newark por passer l'immigration, la douane et pour aller jusqu'à la gare routière de Manhattan où sa fille l'attendait. Je l'ai donc guidé jusqu'au PABT et je suis descendu à Grand Central. Elle était très bavarde cette dame mais ça a passé le temps, finalement, et je n'avais qu'à dire oui oui de temps en temps. J'étais extrêmement relax pour ce voyage, très zen et donc très aimable avec cette dame fragile et très gentille.

Le free wifi du Pod Hôtel s'est radicalement amélioré depuis l'an dernier, j'ai un flux fort et clair sans déconnexions.

Maintenant j'attends Y. et C. qui doivent débarquer d'un moment à l'autre. Leur avion a du retard. J'ai l'impression qu'il est très tard, il est en effet très tard à l'heure de Paris, mais ici c'est juste le début de la nuit!

mercredi 13 mai 2009

story of my life...

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— Notre relation a commencé à décliner à partir de ce point.
— Juste quand tu as commencé à faire des graphiques pour tout.
— Coïncidence!

Trouvé chez XKCD bien sûr.

mardi 12 mai 2009

prévisions météo à NY

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En vertu de la pensée positive on dit "partly sunny" et non "partly cloudy", en France on dit exclusivement "partiellement nuageux".

Bon, ça devrait le faire, au moins au début.

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Tadam! Je viens de recevoir l'avis d'Air France confirmant mon vol et ma place dans l'avion, j'ai remplis mon formulaire ESTA par Internet et j'ai été autorisé à me rendre aux États Unis. Big Apple, me voilà !

des conséquences de l'abus de jeux vidéos

Hier soir j'ai joué jusqu'à point d'heures à Chain Rxn (un jeu sur Facebook). J'ai joué et joué jusqu'à ce que je comprenne comment faire pour maximiser le nombre de points gagnés. J'ai tenté plusieurs solutions. Finalement en jouant et en observant et en réfléchissant, j'ai trouvé une méthode. Je ne vais pas vous la dévoiler mais je crois que c'est la bonne méthode, juste une chose que je peux dire, il faut être TRÈS patient, TRÈS, et surveiller attentivement pendant très longtemps ce fichu écran. Ce qui explique que je n'ai pu qu'améliorer légèrement mes scores : il était tard et je tombais de sommeil. Mais en fait je me suis fait une entorse au cerveau, j'ai rêvé toute la nuit de Chain Rxn et jusqu'à ce soir encore je vois des petites balles de toutes les couleurs s'agiter devant mes yeux quand je les ferme (les yeux)! Je me suis réveillé ce matin dans le pâté, et comme mes chaussures, des baskets, plusieurs paires, sont en vrac dans mon entrée, j'ai chaussé sans m'en rendre compte une chaussure de paire différente à chaque pied. Je ne m'en suis rendu compte que vers midi. C'était des baskets blanches qui se ressemblaient un peu. Mes collègues ont bien rigolé et ça n'a pas arrangé ma réputation de nerd en orbite géostationnaire. Bon, j'arrête de jouer à Chain Rxn et je vous préviens, ce jeu est dangereux quand il est consommé sans modération.

dimanche 10 mai 2009

comment je prépare mes images



Voici comment je traite mes images avec Photoshop avant de les publier, la plupart du temps. Bien sûr ça dépend beaucoup des images et seulement s'il n'y a pas besoin de les recadrer, dans ce cas cette opération est faite au tout début.

Cliquez sur l'image pour la voir en plus grand.

samedi 9 mai 2009

dylan / cohen

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Qu'est-e que vous voulez faire? Quand les deux monuments de la musique populaire mondiale sortent un album ils sont très attendus, on se dit que ça sera peut-être leur dernier. Force est de constater que les deux monuments n'ont rien perdu en vieillissant et qu'ils commettent presque en même temps un chef d'oeuvre chacun. Leonard Cohen sort un album live (certes ce n'est pas une création) absolument magnifique, hanté, sombre, musicalement parfait, un plaisir à écouter encore et encore. Bob Dylan sort son meilleur album depuis Time Out Of Mind, il a une voix superbe, rocailleuse, profonde et sur le plan musical c'est du blues, du folk, minimal mais fantastique. Deux monuments donc, irréprochables.

jeudi 7 mai 2009

autres horizons

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Du mal à se lever, du mal à se coucher, je suis fâché avec mon lit ou bien j'ai besoin de vacances, heureusement celles-ci arrivent dans une semaine, mais ne seront sûrement pas très reposantes, du moins elle seront énergisantes.

Hand Drawn Map

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this is the Hand Drawn Map Association: une carte dessinée à la main peut-être très belle et très personnalisée. Pour qui aime les cartes et les gens, ce site est passionnant.

mercredi 6 mai 2009

l'esprit de la ruche

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Eight things you didn't know about the internet - New Scientist: 8 choses que vous ne saviez pas sur Internet, en particulier est-ce qu'Internet peut acquérir une conscience autonome?

phénoménal

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Aerial Virtual tour of New York: Manhattan comme si vous la survoliez en avion ou en hélico, de plusieurs points de vue, phénoménales images aériennes de la ville.

de Montparnasse à Denfert

Il fallait que j'aille prendre l'air à midi, je suis allé faire un tour dans le quartier où je travaille près de la gare Montparnasse. C'est un quartier assez moderne avec des jardins au dessus des voies de la gare, des grands immeubles de verre, des hôtels gigantesques qui accueillent des touristes en groupes et en grappes, les équipages des compagnie aériennes étrangères, des séminaires, des congrès.

Longtemps la gare a été à ciel ouvert, quasiment, les grands immeubles donnaient dessus de chaque coté, la gare au fond de cet espèce de canyon de béton. Puis on a construit la dalle d'épais béton au dessus des voies, dalle sur laquelle on a planté un jardin public. Maintenant les immeubles donnent sur ce jardin, encaissé, sur trois cotés. Pour entrer dans le jardin on passe devant les studios de iTélé, une chaîne d'infos en continu. Il n'est pas rare d'y voir garées des voitures officielles, d'y voir des présentateurs griller une cigarette devant la porte.

Il y a des ouvertures dans la dalle de béton et ainsi quand on est dans le jardin on entend par endroit les haut-parleurs de la gare en dessous et les trains, leurs freins surtout. Il y a des passages peu connus qui descendent directement à l'intérieur de la gare. Et la tour noire qui domine tout ça. Il y a des SDF qui installent leurs tentes dans les coins, dans les endroits discrets pratiques pour habiter sous une tente à l'abri des regards, et se brancher clandestinement sur une prise de courant électrique.

À la sandwicherie j'ai vu en me retournant cette femme aux cheveux teints en blond d'incendie qui lisait un journal de turf et que j'ai photographié parce que sa chevelure jurait avec les murs rouges.

En sortant ce soir j'ai marché pour profiter d'un rayon de soleil, j'ai flâné autour du cimetière Montparnasse, sur le boulevard Raspail, jusqu'à Denfert.

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mardi 5 mai 2009

Eggleston à Paris

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J'ai l'impression d'avoir retrouvé mon aptitude à faire des images, des photos qui me plaisent. Ça m'était passé je croyais.

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Et puis Eggleston est à la Fondation Cartier. Si il y a une expo que je ne vais pas rater c'est celle-là.

lundi 4 mai 2009

lundi

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Journée vague, les week-ends me coupent les pattes. Et il faut attendre environ 17 heures pour se réveiller enfin.

dimanche 3 mai 2009

私信 Sisimaru

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私信: Maru Cat. Ne pas rater ce chat pas comme les autres (sans doute le seul chat ayant un succès planétaire et des fans inconditionnels). En attendant c'est vraiment un chat très drôle, quelle personnalité ce Maru! Ne manquez pas de regarder les vidéos, récréation garantie.

(Via Nina.)

Diedrich Rulfs

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Exquisitely Bored in Nacogdoches: To Diedrich Rulfs, with love
: un post entièrement consacré au dénombrement et à la présentation exhaustive des réalisations architecturales de Diedrich Rulfs, architecte local de Nacogdoches, Texas. De très très belles maisons dans le style (?) du pays, miraculeusement conservées. Je mets ça sur ma liste pour la prochaine fois que j'irai à Houston, aller à Nacogdoches (et rien que le nom de cette ville m'attire, d'ailleurs!).

written on the city

writtenonthecity.jpgWritten on the city: un site consacré aux graffitis et inscriptions gravées ou collées sur les murs des villes. Chacun peut contribuer.