Je me lamente à longueur de temps sur l'état d'esprit de mes contemporains. Je ne peux plus les voir en peinture, mais je continue avec perversité à aller voir leurs conneries et leur haine brute, leur mauvaise foi sur Twitter. À chaque fois ça me met en colère ou ça m'afflige et je me dis avec culpabilité que je perds mon temps et que ça va finir par me filer un ulcère, mais j'y retourne, c'est un peu comme une drogue.
Prenez cette histoire de ministres participants à des bombances de luxe dans des restaurants clandestins. À ma connaissance il n'y a aucun ministre pris en flagrant délit, ni même aucun ministre dont il est prouvé qu'il a participé à un de ces festins. Mais à peine la rumeur a-t-elle été lancée qu'un grand nombre de gens la prend pour une réalité et la dénonce en la re-twittant, comme si c'était une vérité. Le dénonciateur se rétracte, mais le mal est fait : un mytho sort n'importe quelle connerie, elle est prise au sérieux par tous ceux qui y voient la confirmation de leur méfiance et de leur rage.
Comment peut-on vivre dans un monde pareil ? En coupant Twitter pardi ! A-t-on vraiment besoin de Twitter ? Non, la plupart du temps on s'en passe très bien et même ça fait gagner du temps (qu'on peut utiliser à écrire par exemple).