vendredi 13 mars 2020

R0

Le bloggeur David Louapre explique très clairement comment des mesures de distanciation sociale peuvent venir à bout d'une épidémie.

« Il y a un effet de seuil monstrueux. Pour éteindre une épidémie de façon « naturelle », il faut que le R0 soit sous le seuil fatidique de 1. Alors combien vaut le R0 dans le cas du Covid-19 ? On n’en sait rien exactement. Probablement entre 2 et 4.
Mais comme vous le voyez, cette valeur n’est pas intrinsèque à la maladie, elle dépend de facteurs comportementaux : combien de contacts quotidiens, quelle probabilité qu’une transmission ait lieu.
En adoptant des mesures de distanciation sociale (moins de contacts, se tenir plus loin, hygiène, suppressions des rassemblements et réunions inutiles, fermeture des établissements scolaires, télétravail, etc.), on peut très facilement faire baisser le R0.
Et le point clé ici, est que le bénéfice ne sera pas du tout proportionné à l’effort. Si on en fait suffisamment pour passer rapidement sous le seuil, c’est gagné.
Imaginons que le R0 soit initialement de 2,5. C’est une hypothèse raisonnable pour le Covid-19. Si on arrive à le diviser par 4 on bloque très très vite la propagation de l’épidémie.
Diviser le R0 par 4 est loin d’être inaccessible : cela peut vouloir dire par exemple avoir 2 fois moins de contacts, et faire en sorte que la probabilité de transmission soit divisée par 2 (par une distance plus importante et une attention particulière à l’hygiène.) »

 Vous savez ce qu'il vous reste à faire !

Autruches

Certaines personnes sont très anxieuses à propos du coronavirus. Malgré les apparences ce n'est pas mon cas. Je suis préoccupé, intéressé, je m'informe et je prends l'épidémie très au sérieux mais je ne suis ni inquiet ni, encore moins, angoissé. En ce qui concerne mon cas personnel je ne suis pas "à risque" et donc je n'ai pas peur d'attraper la maladie, de plus être confiné à la maison ne changerait pas beaucoup mes habitudes.

J'ai remarqué que les gens vraiment inquiets se plaignent qu'on parle trop de ce virus et que cette insistance les angoisse, trouvent que "ça tourne à la psychose" (c'est ce qu'on m'a déclaré) et, paradoxalement, ne font rien pour l'éviter. Ils adoptent la technique de l'autruche qui ne fait que postposer un problème qui pourrait aggraver leur anxiété.

(Au passage : les autruches n"enfouissent pas leur tête dans le sol quand elles ont peur, il paraît qu'elle se couchent seulement sur le sol pour faire comme si elles disparaissaient entièrement !).

jeudi 12 mars 2020

Attitudes

Au bureau j'observe trois types de comportements face à la menace du COVID-19 :
1) ceux qui sont dans le déni total, ce sont ceux qui refusent de s'informer et ceux qui considèrent que les choses sont très exagérées (et souvent les deux à la fois).
2) les attentistes : ils sont un peu inquiet mais ont confiance dans les autorités ou bien ont peur d'être pris pour des mauviettes. Ils font l'autruche.
3) les alarmistes : en minorité, ils mettent en garde contre l'épidémie et la gestion de celle-ci, ils suggèrent que tous ceux qui le peuvent se mettent en télétravail jusqu'à nouvel ordre, entre autres mesures.

Je fais partie de la troisième catégorie, tout en n'insistant pas trop afin de ne pas être pris pour a) un fou, b) un poltron, c) un emmerdeur. Les collègues de la première catégorie ont une réaction agacée ou amusée à mes recommandations. Ceux de la deuxième catégorie font semblant de ne pas m'écouter. A ma grande honte rétrospective j'avoue qu'il m'arrive de souhaiter que l'épidémie atteigne sévèrement la première catégorie !

J'ai des doutes

Plus je lis de textes sur le Covid-19 moins je suis optimiste et plus je deviens alarmiste. C'est normal, je crois, il faut que je relativise. N'empêche : je pense qu'il faut repousser les élections municipales de six mois, ce n'est pas raisonnable de les tenir dimanche et le dimanche d'après. Je pense aussi qu'il faut appliquer des mesures de distanciation sociales beaucoup plus strictes dans le but, toujours le même, d'aplatir la courbe des contaminations. Mieux vaut être un peu ridicule et passer pour un poltron que de favoriser une épidémie ravageuse.

Voici d'ailleurs la traduction en français d'un article dont la lecture en anglais m'a beaucoup (trop) marqué.