Hôpital. Passons sur le jour un : attente, radio, scanner, attente, points de sutures, attente angoissante. Jour deux: on s’emmerde très fortement quand on ne souffre pas. Il n’y a rien a faire et peu à dire. Il fait beau dehors et on se languit d’être à l’intérieur. On se doute que les médecins pêchent par excès de prudence mais comment leur reprocher. On s’inquiète un peu pour cette tension et pour l’avenir. On a l’obligation de rester allongé en toute circonstance, donc toutes les choses de la vie qu’on fait sans y penser offrent soudain des difficultés nsoupçonnées. On va être arrêté pour au moins deux mois et on se demande un peu ce que l’on va devenir sans plus aucun lien social, sans personne à qui parler. La porte de la chambre est ouverte on entend l’interne de garde parler au téléphone toute la journée. On se rend compte que son job n’est pas une sinécure. C’est un jeune plutôt sympathique, je lui dis mon admiration devant son calme et son savoir faire. J’ai de la fièvre et de la tension. Difficultés à dormir la nuit.
Hôpital jour deux. Vive le système de santé français. Aux urgences ils sont tous aimables, gentils, serviables et … beaux. Je suis en chambre individuelle. Pas de wifi, pas de téléphone cependant et ça c’est très pénibles. Les médecins ne pêchaient pas par excès, j’ai une vilaine fissure de la troisième vertèbre cervicale. Un chouïa de plus et c’était couic, le coup du lapin. J’ai toujours de la tension et de la fièvre. Ça les inquiète un peu. Auraient-ils oubliés ce qu’ils appellent une entrée, c’est à dire une petite plaie par où ce seraient introduits des microbes. Inspection générale : pas de plaie cachée. Passons sur les petits tracas de la vie couchée.
Hôpital jour trois : mauvaise nuit. Mais le matin plus de fièvre et tension presque normale. Vers dix heures apparition du poseur de Minerve, compétent, efficace, je peux enfin m’assoir en toute sécurité. La Minerve est relativement confortable et peu encombrante. On peut enfin manger sans s’en foutre partout. Début d’après-midi : tension normale, plus de fièvre. Transfert au service SSR : Suivi de Soins et Réhabilitation. Je suis en Réhab ! Chambre individuelle et là WiFi du tonnerre et téléphone ! Personnel ultra sympa et aux petits soins. Apparition du médecin chef : type très aimable, obèse ! Évoque Dieu par deux fois ce qui me fait lever un sourcil. M’annonce que pour mon bien je devrais rester quelques temps dans son service. Je suis d’accord mais je réclame un lit à ma taille ! Jolie vue de ma chambre sur la campagne. Bon ben tout va bien !