La réforme ne change rien pour les agents SNCF. Il ne s'agit même pas d'une privatisation, ni d'un abandon de certaines lignes régionales déficitaires. Le sacro-saint statut est préservé pour les agents mais les futurs embauches se feront hors statut. A terme donc le statut disparaîtra. Je ne sais pas si les syndicats auront moins de pouvoir à ce moment là mais c'est bien possible et il est possible que ça soit ce qui les inquiète. Je crois que les syndicats de cheminots, dans cette affaire, craignent, en ne s'opposant pas, de perdre une légitimité déjà très entamée, et qu'ils sont profondément opposés par principe à une modification du statu-quo.
Il y a un problème pourtant dont on parle peu : si une ligne régionale est passée à une compagnie concurrente privée (dans l'avenir ces lignes seront ouvertes à la concurrence et les autorités organisatrices (les Régions) pourront attribuer le marché à une compagnie ferroviaire autre que la SNCF), les agents (conducteurs, contrôleurs) seront obligatoirement repris par la nouvelle compagnie, mais à quel statut ?
Quant à la privatisation elle n'est pas envisagée par la réforme. Mais bien sûr s'il y a passage d'une ligne à la concurrence il y aura une privatisation de fait de cette ligne et reprise des agents dans une société privée.
Je crois que c'est cela qui inquiète le plus les cheminots concernés. Toutefois la résistance, par principe, au changement et la propagande mensongère éhontée des syndicats (en particulier la CGT et SUD) y font beaucoup.