jeudi 3 mars 2016
Couleurs primaires
Est-ce que Donald Trump peut remporter l’investiture Républicaine ? Je pense que oui. En tout cas il est bien parti pour. Les choses changent vite. Après le Super Tuesday les chances de Marco Rubio sont devenues minces, il n’a gagné qu’un seul État (le Minnesota) depuis le début des primaires et il n’est pas donné comme favori en Floride, État dont il est le sénateur. Ted Cruz a vu ses chances remonter grâce à ses victoire au Texas, en Oklahoma et en Alaska mais il n’a pas le soutien des caciques du GOP qui lui préfèrent Rubio. Cruz est detesté par tous ses collègues sénateurs. Mitch McConnel, le leader des Républicains au Sénat, préférerait certainement passer quatre ou huit ans avec Trump comme président que de rendre des comptes à Cruz. Il est trop tard pour arrêter Trump. La question qui se pose maintenant est : peut-il être élu en novembre prochain ? Les sondages nous disent que Clinton aussi bien que Sanders l’emporteraient s’ils étaient opposés à Trump, mais à ce stade de la compétition les sondages pour les élections générales ne veulent pas dire grand chose. Il suffit que Trump apparaisse un peu plus présidentiable et qu’il adoucisse son langage (et il est certain qu’il fera exactement cela) pour que ses excès d'aujourd’hui soient pardonnés et oubliés. Il sera le légitime représentant du Parti Républicain et la plupart de ceux qui le vomissent ces jours-ci se rallieront à son panache blond. Sanders ne sera probablement pas désigné par les Démocrates et c’est aussi bien par ce que s’il apparaît aujourd’hui électible comme président, son programme de gauche sera aisément caricaturé et dénoncé par les attaques du GOP (en particulier par les spots télévisés négatifs, les appels téléphoniques automatiques de masse, etc). Kerry a été pour une part descendu en 2004 par des attaques mensongères mais répétées sur son passé de soldat au Vietnam. Il sera facile de sortir des images très embarrassantes sur le passé politique de Sanders : sa lune de miel avec son épouse en Union Soviétique par exemple (!) Mais Sanders semble mal parti pour décrocher l’investiture des Démocrates à ce stade des primaires. Donc reste Clinton, elle est électible, mais avec les Clinton on ne sait jamais si un scandale ne va pas éclater (d’ailleurs l’affaire de son serveur e-mail personnel utilisé alors qu’elle était Secrétaire d’État n’est pas terminée) et elle ne manquera pas de faire une gaffe ou deux, comme tout le monde, pendant les longs mois qui nous séparent de l’élection de novembre. Ce qui me suggère que les jeux sont loin d’être faits et que cette élection sera probablement plus difficile pour Clinton qu’on pourrait le penser.