Lendemain d'un mercredi férié. On se croit lundi toute la journée. De temps en temps on réalise qu'on est jeudi. Petite joie à chaque fois. Joie de n'être pas lundi. Ciel gris toute la journée. J'observe le Sacré Cœur depuis la petite fenêtre du bureau, il est gris comme le ciel. Je me réjouis de temps en temps à l'idée que les soucis actuels sont en voie de disparition prochaine. Il y en aura d'autres à n'en pas douter mais enfin ceux-là seront terminés, bientôt. J'ai appris hier soir que Y. allait habiter en Grèce prochainement. Rêves de voyages là-bas. Delphes, Athènes, Corinthe, Spetsai, etc.
Au déjeuner j'écoute, ou plutôt j'entends, sans intervenir mes collègues se plaindre des enseignants. C'est une sujet de conversation très Français, ça, se plaindre des enseignants, jalouser leurs congés. Je n'interviens pas dans ce genre de discussion. Mon opinion est différente de la leur mais aucune envie de les exciter, ils font déjà ça très bien tout seul. J'ai, la plupart du temps, des opinions contrariantes pour la majorité des gens. Souvent j'ai envie d'être contrariant pour le plaisir, mais cela m'amuse de moins en moins. Je ne prends plus parti. Je laisse dire, même les âneries. À quoi bon. J'ai la flemme. J'en ai un peu assez qu'ils me considèrent comme un original (un peu cinglé), au moins, comme un prétentieux, au pire. Enfin ils sont tous réacs je crois, je ne sais pas où se cachent les gauchistes, je n'en vois jamais ailleurs que sur Facebook. Je pourrais même abonder dans leur sens, en rajouter, je connais leurs arguments par cœur. Ça m'amuserait peut-être un temps. Mais non je me tais, je pense à autre chose, je m'évade, quelques secondes et je ne les entends même plus. Leur conversation se mêle au brouhaha général, au bruit de fond.
Dans l'actualité l'intense comédie des prétendants Républicains aux élections présidentielles américaines. Encore un "débat" l'autre soir. On dirait qu'ils font assauts d'outrances, d'énormités, de bêtises prononcées avec aplomb. Trump en est presque à préconiser un génocide des Latinos. Carson ment sur son passé comme il respire. Tant de pieds nickelés qui convoitent le poste de président de la première puissance mondiale et qui sont soutenus par tant de citoyens c'est effrayant quand on a cessé de rire de leurs pitreries. Carson qui déclare que les pyramides étaient des greniers à grains bâtis par Joseph (le Joseph de la Bible, vendu par ses frères aux Égyptiens et devenu chez ceux-ci une sorte de premier ministre du pharaon). Cruz qui veut supprimer l'administration fiscale, carrément. À coté de ces clowns les Bush et Rubio font figure de modérés et d'intellectuels. C'est peut-être ça d'ailleurs les coulisses de toute l'affaire : faire passer des demi-portions pour de grands intellectuels aux idées acceptables.