Le retour de la campagne ne s’est bien sûr pas passé sans mal. Après quinze jours de calme, de solitude et de sérénité dans la nature, j’ai retrouvé Paris et son bruit, sa propreté douteuse et son activité trépidante, j’ai aussi retrouvé mon travail, ses contraintes et ses frustrations.
D’abord en arrivant dimanche soir la chaleur à l’intérieur de mon appartement, après quinze jours à vivre à 19° maximum (et souvent plutôt 18°) à l’intérieur je m’étais habitué. Quand je suis rentré dans mon appartement parisien il y faisait 26°. J’ai ouvert les fenêtres et fermé les radiateurs mais alors une autre nuisance est apparue : le bruit, un bruit de soufflerie intense et permanent émanant des frigos et conditionneurs d’air du restaurant administratif situé en bas de chez moi (et peut-être même des extracteurs de fumées qui se déclenchent de façon intempestive assez souvent). J’ai choisi d’avoir moins chaud et de garder les fenêtres ouvertes, cependant j’ai très mal dormi cette première nuit chez moi car non seulement j’ai continué à avoir trop chaud mais en plus j’ai dû supporter ce bruit toute la nuit, moi qui arrivait d’un endroit où, la nuit, on aurait pu entendre une fourmi pisser à 200 mètres.
Le lendemain et la semaine qui a suivi ça a été le retour au travail avec les nouvelles des uns et des autres et du service. Quelqu’un m’a été préféré pour une promotion que j’espérai, sans aucune explication et les projets en cours stagnent désespérément.
Tant et si bien que dès le mercredi qui suivit je n’avais plus qu’une envie : repartir à la campagne, définitivement. Problème : aucune chance que ça se fasse. Je suis coincé à Paris pour plusieurs années à venir. Il va falloir subir et serrer les dents. Je sais pertinemment que cette réadaptation à la ville va se produire après quelques jours, mais il en est de cette réadaptation comme du jetlag : plus le temps qu'on a passé dans l'autre dimension est long plus le temps passé à se réadapter est, lui aussi, long.