dimanche 22 février 2015

Promenade avec Bouba


La nuit a été froide, le thermomètre est descendu à -6°C. Ce matin quand j'ai ouvert aux poules il y avait une pellicule de glace sur l'eau de leur abreuvoir, un demi centimètre environ. J'ai cassé la glace avec un bâton et j'ai changé l'eau. Le chat a dormi à coté de moi, sur la couette, à un moment il s'est blotti contre moi pour avoir plus chaud, c'est agréable de dormir avec un chat blotti contre soi, sentir sa chaleur. Le chat s'est levé à cinq heures, je me suis levé pour lui ouvrir, il s'est jeté dehors, tout content d'entamer une nouvelle journée. Je me suis recouché et j'ai dormi jusqu'à neuf heures. Les champs étaient recouverts de gelée blanche, le ciel bleu. Sur la mare il n'y avait qu'une jeune cane, mais l'autre est arrivé aussitôt, elle aime se balader, les deux canes ont entamé une petite danse de joie de se revoir, hochement de têtes répétés et cancanements très brefs. La surface de la mare n'était pas gelée, la troisième cane, celle qui dort dans le poulailler, est venu rejoindre ses deux copines sauvages, sur la mare.

Il n'y a pas de bruit dans la maison, je n'écoute pas de musique, je ne mets la radio que pendant les repas, je ne regarde jamais la télé. Je fais une cure de silence. J'écoute la pluie tomber sur le vasistas et sur le toit, j'écoute les rafales de vent, les cris de l'oie, du coq et l’occasionnel cancanement des palmipèdes. Le chat miaule pour réclamer son déjeuner, la maison craque de temps en temps. Tout ça sont de bruits familiers et agréables. Il n'y en a presque pas d'autres (le bruit de la hotte qu'il faut démarrer quand on prépare les repas est très désagréable, lui, mais ça ne dure pas longtemps et quand on l'arrête on apprécie le silence qui suit).

Je suis dans mon état d'esprit typique de mes séjours seuls à la campagne, serein, simplement joyeux d'être là et d'y être seul. Hier j'étais encore en état de transition, pas encore adapté, encore un peu soucieux des soucis parisiens. Aujourd'hui ça va parfaitement bien.

Bouba est un jeune chien mélange de Labrador et de Braque (et peut-être d'autre chose, on n'en sait rien), il est plein de vitalité, très amical, pas agressif pour deux ronds malgré sa taille et obéissant quand on l'appelle, il adore les caresses, sa queue fouette l'air en permanence tant la joie qui l'anime est constante. Il appartient à une voisine qui est partie en vacances et qu'il l'a confié à d'autres voisins. Aujourd'hui il a tenu à venir en balade dans les bois avec moi, nous avons fait notre tour habituel (pour moi comme pour lui) il a gambadé joyeusement sans jamais me perdre de vue, cette balade était pour lui une fête. J'ai réalisé combien la joie d'un chien et son enthousiasme pour la banalité d'une balade était communicatif, combien le compagnonnage d'un chien était tonique et vivifiant. Au cours de notre balade nous avons croisé un joggeur, j'ai rappelé Bouba et l'ai tenu par son collier pour ne pas qu'il l'effraie, le jogger nous a dis bonjour en nous croisant et m'a complimenté pour mon beau chien, ajoutant : "c'est quelle race ?", je lui ai dit que c'était un croisement assez obscur, le type a rigolé et a continué sa course. Etant donné que presque tout le monde aime les chiens les gens que vous rencontrez sont plus aimables et amicaux.