Jeffrey Toobin dans le New Yorker explique bien la tactique du procureur McCulloch pour obtenir que l’agent de police Darren Wilson ne soit pas inculpé par le Grand Jury. M. McCulloch, le procureur, a donné aux grands jurés, en vrac pour ainsi dire, du moins de manière indiscriminée, des preuves disculpatoires et accusatrices, essentielles et accessoires, rendues par cette présentation indiscernables, de façon à les confondre tout en se donnant un air d’impartialité qu’il n’avait pas à s’arroger dans une telle procédure. Lors d’un Grand Jury en général un procureur sélectionne les preuves et interroge les témoins de manière à diriger la décision dans le sens qui lui convient. Les procédures devant un Grand Jury ne sont d’ordinaire pas impartiales, elles se font sans juge ni avocat de la défense et sous la seule direction d’un procureur; techniquement un Grand Jury est libre de décider contre l’avis du procureur mais pratiquement cela arrive très rarement. Dans le cas qui nous occupe les grands jurés se sont trouvés dans l’incapacité de se former une idée nette de la vérité et donc ont fini par se laisser guider par les préjugés pro-police et sécuritaires de bons citoyens effrayés par la délinquance, et décider qu’ils ne pouvaient pas inculper l’agent de police Darren Wilson.