mardi 27 mai 2014

Les élections de dimanche

  • Sur 18 millions de suffrages exprimés, le FN recueille 4,8 millions de voix. 14 millions de personnes n'ont pas voté FN.
  • Ces 4,8 millions de voix représentent 10% seulement des inscrits, à cause de la forte abstention (43% seulement des inscrits sont allés voter) ces 4,8 millions de voix représentent 25% des suffrages exprimés.
  • En 2012, Marine Le Pen a réussi à recueillir 6,4 millions de voix sur son nom.
  • Les élections européennes étaient perçues à tort ou à raison comme sans enjeux national, excellente occasion de ne pas aller voter ou de voter FN par défi ou pour se défouler.
  • Aux élections européennes de 1994 le PS fit 14%, l'année suivante Mitterrand fut réélu avec un score tout à fait respectable et les souverainistes, qui avaient gagné l'élection au parlement européen, se sont retrouvés en minorité. En 1999 ces même souverainistes mirent une raclée à la liste menée par Sarkozy, en 2002 l'UMP revint au pouvoir et y resta dix ans. En 2009 le PS fit 16,5% et Hollande fut élu en 2012. Les élections européennes ne peuvent donc pas préfigurer les élections nationales suivantes.
  • Le FN est un parti légitime à l'idéologie et au programme détestable, mais la diabolisation des électeurs du FN ne fera que renforcer leur motivation à voter pour ce parti. Or ce sont les électeurs occasionnels de ce parti, qu'il faut reconquérir. On ne le fera pas en les traitant de fachos et de racistes. Je parle uniquement des électeurs excédés qui votent FN par dépit, pas du coeur de clientèle de ce parti, qui est bien composée de fachos et de racistes.
  • Le FN n'est donc pas le premier parti de France, malgré les rodomontades de Marine Le Pen. Les déclarations du genre "le peuple a parlé et a massivement approuvé le programme du FN" sont simplement du bullshit électoral de bas étage. Le FN est un tout petit parti protestataire et il le restera. Il n'a aucunement vocation a gouverner et il ne parviendra jamais au pouvoir. Il n'y aura jamais d'alliance UMP - FN comme il y avait eu une alliance PS -PC (qui n'a d'ailleurs pas réussi au PC).
  • Les media et la plupart des politiciens battus dramatisent la situation dans le but d'en retirer un profit : de l'audience pour les media, la mobilisation de leur troupe et les futures alliances pour les politiciens.

lundi 19 mai 2014

L'autre langue

Francesca Marciano est une écrivaine italienne qui écrit et publie des romans et nouvelles en Anglais.

Extrait d’un interview qu’elle a donné à Amazon pour la parution de son dernier recueil de nouvelles : The Other Language.

What is your experience with “other languages”? What, do you think, happens to you when you speak a language not your native one?

The book’s epigraph is from a Derek Walcott poem: “To change your language you must change your life.” Learning a new language is an act of transformation; it means delving into another logic, a new mental construct. We become different people when we speak another language, and that can be exciting, rejuvenating—but often frightening, a bit like walking in the dark. In some way by speaking a new language we commit an act of betrayal towards our mother tongue, our past identity. But we also sometimes can, in moving beyond our comfort zones, find a new kind of freedom, and I think a writer can find great freedom in a language that is not his or her own.

Why, as a native Italian speaker, do you write your novels in English?

I lived for many years in the States and then in Kenya, so and I have spent half of my adult life speaking English; it has never abandoned me, not even now that I’ve gone back to live in Italy. It has become my truest voice on the page; it allows me to express myself without the constraints and the inhibitions of my native language. I love how direct and concise English can be, compared with the richly convoluted, often ambiguous baroque of Italian. Plus, humor in English is somehow unbeatable.

Cette idée de changer de langue, ou du moins d’être capable de m’exprimer dans une autre langue aussi aisément (ou pas plus difficilement, au moins) que dans ma langue maternelle, fait partie de mes obsessions ; ce que Francesca Marciano exprime ici me rassure (je ne suis pas plus dingue qu’elle, après tout !) et m’enthousiasme.

jeudi 15 mai 2014

Sedalia, Missouri

En cliquant au hasard sur la carte des États Unis, je suis tombé sur Sedalia, Missouri, qui me semble une bien jolie petite ville du Midwest.

Un peu d'histoire de la ville :
The area that became the city of Sedalia was founded by General George Rappeen Smith (1804–1879), who went on to found nearby Smithton, Missouri. He filed plans for the official record on November 30, 1857, and gave the area the name Sedville.

During the American Civil War, the US Army had an installation in the area, adding to its boomtown atmosphere. With the coming of two railroads connecting it to other locations, in the post-Civil War period, Sedalia grew at a rapid pace, with a rough energy of its travelers and cowboys. From 1866–1874, it was a railhead terminus for cattle drives and stockyards occupied a large area. At the same time, the town established separate segregated schools for white and black children, churches, and other civic amenities.

In the 19th century, Sedalia was well known as a center of vice, especially prostitution, that accompanied its large floating class of railroad workers and commercial travelers. In 1877 the St. Louis Post-Dispatch called Sedalia the "Sodom and Gomorrah of the nineteenth century." Middle-class businessmen made money off illegal prostitution as building owners and lessees; others did business with people in the industry, who banked, used lawyers, etc. in town. Reluctant to raise taxes, residents allowed money to run the city and provide services to be raised from fines charged to prostitutes. In the 1870s brothels were distributed throughout the city, but in the 1890s, they became more concentrated above businesses on West Main Street, as the middle class tried to isolate less desirable elements. These establishments also provided employment for musicians, particularly piano players, contributing to a thriving musical culture which fostered the development of many artists including the renowned ragtime composer Scott Joplin.

While the city attracted many commercial travelers and railroad workers, its population of married couples also grew. By 1900 having a population over 15,000, it was the fifth-largest city in the state. It had developed an entrepreneurial middle class that created separations between its residential areas and those of working class and African Americans.

During World War II, the military built Sedalia Glider Base in Johnson County to the west. After the war, this was passed to the Strategic Air Command and converted to a bomber base, the Whiteman Air Force Base, named after a man from Sedalia killed in the 1941 Japanese attack at Pearl Harbor. After a massive construction program, the base became the center of 150 ICBM silos and administrative offices. These were decommissioned in the 1990s.
Bon, faisons un tour dans le centre ville :

Bikers au Bingo Club

Une salle de cinéma

Sedalia National Bank

Sedalia Trust Company Building


Hotel Bothwell


À L'Essart

Et pour fêter ça je publie une jolie photo de la petite maison où je vais en vacances à la campagne.


Treize ans

Ça va donc faire treize ans que j'écris dans un blog. Treize ans et là, en ce moment, je ne cache pas que je suis un peu lassé et que je n'ai plus beaucoup l'envie de bloguer. Je pense que c'est temporaire cependant, ça peut repartir d'un jour à l'autre. Et puis Facebook et Twitter font une rude concurrence aux blogs traditionnels, avec chacun ses particularités. Twitter est très pratique pour échanger des liens rapidement et Facebook pour poster des choses un peu plus personnelles mais qui ne seront lues que par ses contacts.

Pourtant je n'ai pas envie d'arrêter Mnémoglyphes, ou plutôt si j'ai l'envie parfois, je ne saute pas le pas. Et les posts, s'ils sont plus rares, sont tout de même écris et publiés.

Et puis grâce au blog j'ai fait des rencontres virtuelles et IRL que je n'aurais jamais fait si je n'en avais pas eu, certaines relations tissées grâce à mes différents blogs ont été éphémères mais d'autres sont toujours solides. Elles sont irremplaçables.

Treize ans ! Je ne pensais pas, ce jour de 2001 où j'ai écris mon premier post sur mon blog de l'époque que je tiendrai si longtemps.

mercredi 14 mai 2014

Après dix jours à la campagne


Après 10 jours à la campagne je trouve la ville difficile à supporter. Tout est sale, bruyant (des sons désagréables en plus : les moteurs, les machines, le métro, les gens), il y a plein de gens partout, pressés, partout de la pierre, des murs, des angles aigus, des surfaces sur lesquelles la lumière se reflète violemment et fait mal aux yeux, la nature, chétive, contournée, serrée dans des anfractuosités de béton y est passager clandestin, ça pue le gazole, c'est triste, violent, agressif.

mercredi 7 mai 2014

À la campagne



Ça fait donc trois jours que j'ai pris mes quartiers à la campagne pour de brèves vacances, dans mon pays d'origine, la Touraine. Contrairement à l'habitude je n'ai pas été "en mode ermite" jusqu'à aujourd'hui. Mais là tout le monde est parti et j'ai retrouvé mon Walden. Une isolation toute relative puisque j'ai de la visite ou que je vais visiter des gens quasiment tous les jours. Et puis bien sûr il y a les animaux dont je m'occupe (c'est même la raison essentielle de ma présence), le chat, l'oie, la canne, trois poules pondeuses, un coq et deux canards colverts juvéniles sur la mare. La maison est en lisère de forêt, au bout d'un chemin mais pas isolée du tout puisqu'il y a des pavillons banlieusards sur les terrains environnants.  C'est néanmoins la campagne bien que de plus en plus construite et habitée. Quand ma mère a acheté cette maison c'était une masure d'une seule pièce au sol en terre battue qui abritait un ouvrier agricole et son âne, les maisons les plus proches, un petit groupe de trois maisons collées les unes aux autres, étaient à 200m et elles étaient les seules du lieu-dit. Aujourd'hui c'est une grande maison avec tout le confort moderne (et même Internet ADSL) et des voisins tous proches dans des pavillons modestes. Malgré la suburbisation progressive du coin, la nature (un peu) sauvage reste proche. On peut y rencontrer biches, cerfs, chevreuils et sangliers, lièvres et lapins, perdreaux et faisans (d'élevage, libérés pour la chasse) et aussi des renards contre lesquels il faut prémunir volailles et canards. 

La foret qui jouxte cette propriété est une forêt mixte exploitée pour le bois. Elle est composée principalement de chênes, de hêtres, de pins maritimes et sylvestres, de châtaigniers et de charmes.  Il me semble avoir vu une grande quantité d'ormes le long de la voie ferrée — il me semble car j'ai omis de ramener une feuille pour vérifier, mais l'orme ressemble à ce que j'ai vu. Quelques bouleaux aussi par endroits mais pas nombreux. 

Ce qui rend ce coin de Touraine si spécial pour moi c'est que j'y suis né et que j'y ai vécu toute mon enfance et adolescence. Il me semble avoir une connexion particulière avec ce paysage. C'est une région du Val de Loire interchangeable avec n'importe quel coin de campagne du centre de la France. Mais cette région précise c'est chez moi, je la reconnais, elle m'est familière, je sens que j'appartiens à ce coin de Touraine et à aucun autre.