Cette nuit vers une heure du matin j’entends des cris venant du parking couvert en bas de mon immeuble : “au secours, au secours!”. Je me penche à la fenêtre et je vois deux individus courir vers le fond de la dalle du parking, là où une grille d’un mètre de haut à peine sépare la dalle de la rue. Les cris cessent. J’essaie de voir mieux ce qui se passe en me demandant si je dois appeler les flics, puis je me rends compte qu’il y a plusieurs personnes en bas près de l’entrée du parking couvert qui discutent en gesticulant, je n’entends pas ce qu’ils disent, je suis trop loin, mais il est probable qu’ils ont appelé la police s’il y a un problème. Comme de juste les flics arrivent peu après. Je les observe qui fouillent le parking aidés de leurs lampes torches. Bien entendu ils ne trouvent rien. Je leur signale, de ma fenêtre, que les individus qu’ils recherchent sont partis vers le nord et l’extrémité de la dalle. Ils y vont et reviennent bredouilles.
C’était une agression comme il s’en produit de plus en plus souvent tard le soir dans la résidence. Moi-même j’en avais été victime en 2010, mais j’avais un peu tenté le diable. Depuis quelques mois des individus rançonnent les passants, tard le soir, dans les jardins ou les parkings de notre résidence. C’est un cas classique de triangle criminel : des délinquants motivés (le quartier n’en manque pas) rencontrent des cibles intéressantes (des gens qui rentrent chez eux,avec une grande probabilité de posséder sur eux téléphones portables et argent) dans un lieu propice à l’agression (parkings couverts, jardins mal éclairés) dépourvu de gardiens capables (pas de gardien du tout, tard le soir, pas de vidéosurveillance, éclairage insuffisant, facilités de fuite par le fond de la dalle pas protégé par une barrière efficace).
Le bailleur déjà déficient sur tout ce qui concerne l’état des logements, se moque bien entendu de ce nouveau problème. Il ne répond même pas, et c’est son habitude, aux courriers indignés des résidents et des associations qui les représentent et ce depuis plusieurs mois.
Il est vraiment temps que j’aille habiter ailleurs. Encore probablement une vingtaine de mois à attendre.