Le mercredi c'est le jour du marché sur la rue de la Chapelle, entre la rue de Maubeuge et la station de métro Barbès-Rochechouard, sous le pont du métro aérien. Les vendeurs s'installent côte à côte tout le long du boulevard, leurs places sont réservées et la mairie met à leur disposition des supports amovibles sur lesquels accrocher leurs auvents. Le marché a lieu aussi le samedi matin. A quinze heures tout le monde doit avoir vidé les lieux. Des montagnes de détritus de toute sorte jonchent le sol après le départ des forains, légumes défraîchis, fruits gâtés, papiers gras, palettes cassées, sacs en plastique, cartons, cageots, etc. Les services de nettoiement de la ville interviennent alors en nombre pour remettre les lieux en état et enlever les supports métalliques des auvents. Le marché est surveillé discrètement mais fermement par la police municipale et nationale. Il y a toujours quelques cars de CRS ou de Gendarmes Mobiles garés dans les rues proches, prêts à intervenir en cas d'incident. Le marché attire une foule bigarrée et quelques pickpockets. La plus grande préoccupation des forces de police semble être plutôt les vendeurs à la sauvette. Il est fréquent que des vendeurs clandestins installent des étals provisoires aux marges de l'espace du marché. Ils y vendent des objets usagés, peut-être recelés et des vêtements d'occasion. Ils sont en général vite repérés par les flics qui les chassent et qui confisquent parfois leur marchandise. Parmi ces vendeurs clandestins il y a une forte proportion de Roms et de Manouches. Il y a quelques mois, un second marché officieux se tenait au même endroit que le marché officiel dès la nuit tombée. Des gens venaient vendre quelques biens, à très bas prix ; un public important venait voir, chiner, marchander et acheter. La police y a mit bon ordre, désormais il n'y a plus, le soir, que des flics en patrouille, pour éviter que le marché clandestin ne se réinstalle.