mercredi 26 mars 2014
La montée du Front
Je ne suis pas étonné de la montée du Front National. Les Français d'aujourd'hui sont en majorité à droite, xénophobes (pour ne pas dire racistes), éternels mécontents, chauvins et profondément provinciaux (c'est à dire l'opposé de cosmopolites), ils ont peur de la modernité, de la mondialisation économique et du monde extérieur, ils se méfient de l'Europe et sont attachés au concept d'état-nation que l'Europe s'efforce de détruire. Tous les sondages d'opinion le montrent et cette tendance s'aggrave avec la crise économique. La gauche s'est réfugiée chez les écolos, dans la posture morale du PS et de l'antiracisme et chez les extrémistes bolcheviques ou néo-trotskistes. Le gouvernement de Jean-Marc Ayrault a fait la même politique que le gouvernement précédent, l'amateurisme et la trahison de ce qu'on pense que ferait la gauche au pouvoir, en plus. François Hollande n'a été élu, avec une courte majorité, que parce que Sarkozy était très impopulaire. Aussitôt élu, le nouveau président a vu sa cote de popularité, déjà pas bien grande, sombrer dans les abysses. Il a trahi, un par un, les engagements pris pendant la campagne électorale et s'est trouvé forcé d'intervenir dans l'arène politique alors que les Français veulent un président-roi au-dessus des partis. En plus il a accumulé les gaffes et les erreurs de communication. La loi sur le mariage pour tous (que j'ai souhaité et soutenu) a occupé le débat public pendant six mois et a profondément divisé le pays. Quand les gens n'étaient pas contre, ils étaient, au mieux, indifférents et pensaient souvent qu'il y avait peut-être d'autres priorités que de s’occuper d'autoriser les membres d'une minorité à se marier entre eux. Les turpitudes des politiciens (affaires Betencourt, Cahuzac, Sarkozy, Copé, Chirac, Clear Stream et maintenant Balladur, élection du président de l'UMP) ont détruit la confiance dans la classe politique. Il est normal que l’électorat populaire se tourne vers le FN qui est un parti perçu comme en dehors du "système". Une élection n'est pas définitive, il y en aura d'autres et la balance penchera de l'autre coté.