Ce soir, le président Obama prononcera son grand discours annuel sur l’État de l’Union (State of the Union), au Capitole à Washington, devant le Congrès des États-Unis. C’est un discours qui est donné tous les ans au mois de janvier (sauf les années où le président est investi du pouvoir, ces années là il fait un discours d’inauguration à la place). C’est aussi une cérémonie protocolaire : le discours est prononcé devant les membres du Sénat et de la Chambre des Représentants (le Congrès, réunis pour l’occasion dans l’hémicycle de la Chambre des Représentants, plein à craquer), et devant un certain nombre d’invités triés sur le volet, comme les juges de la Cour Suprême ou des citoyens que le président veut distinguer ou récompenser. Le président prononce son discours depuis le podium, derrière lui sont installés le président de la Chambre (Speaker), M. John Boehner et le Vice-président des États-Unis, M. Joe Biden, faisant fonction de président (pro tempore) du Sénat.
Ce discours est une tradition ancienne. George Washington, le premier président des États-Unis, prononça le premier discours le 8 janvier 1790 à New York (à l’époque c’était la capitale). En 1801, Thomas Jefferson mit fin à cette jeune tradition car il trouvait qu’elle rappelait trop la monarchie anglaise. À la place il fit lire tous les ans une lettre aux membres du Congrès. En 1913 Woodrow Wilson ré-institua cette pratique mais tous les présidents jusqu’à Jimmy Carter ne la suivirent pas scrupuleusement, préférant parfois envoyer plutôt une lettre au Congrès. Appelé depuis l’origine “Message Annuel du Président au Congrès”, le nom changea en 1934 pour devenir “Discours sur l’État de l’Union”.
C’est une cérémonie très solennelle avec une étiquette scrupuleusement suivie. Le discours comprend presque toujours un hommage à la Première Dame (dans l’assistance). Il est fréquemment coupé d’applaudissements nourris et de standing ovations. Le président décrit les réalisations de son administration dans l’année passée et son programme pour l’année qui vient. Le discours est télévisé et il est suivi d’une réponse de l’opposition, télévisée seulement (et que peu de gens regardent), donnée généralement par un jeune membre prometteur de cette opposition, ce qui est une bonne occasion pour ce jeune membre, soit de mettre en valeur ses capacités soit, ce qui est assez fréquent, de se ridiculiser durablement.