M. Sarkozy est redevenu un justiciable comme les autres. Depuis la fin de son mandat, il n'est plus protégé par l'immunité pénale dont bénéficie le chef de l'Etat. Il est donc soumis à la même enquête que les autres personnes impliquées dans l'affaire Bettencourt. Avec la même rigueur. Et les mêmes droits. Y compris celui de contester sa mise en examen devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Bordeaux, comme l'a annoncé l'avocat de M. Sarkozy.Deuxième vérité, opportunément rappelée par l'ancien premier ministre Alain Juppé : une mise en examen ne vaut pas culpabilité et M. Sarkozy est, à ce jour, présumé innocent. Troisième évidence, volontiers occultée par les défenseurs de l'ancien président : la décision prise à son encontre ne l'a pas été par un juge unique, mais par un collège de trois magistrats instructeurs cosaisis.
Enfin, et surtout, ils semblent oublier que l'indépendance de la justice - et le respect de ses décisions - est un des fondements de l'Etat de droit. Comme l'a rappelé sobrement la garde des sceaux, Christiane Taubira : "L'indépendance de l'autorité judiciaire est garantie par la Constitution." Et comme l'a souligné le président du MoDem, François Bayrou : "Ce sont ces attaques qui sont inacceptables. Une démocratie, c'est une presse libre et une justice libre. Les attaques infondées contre les juges sont des attaques contre la démocratie." On ne saurait mieux dire.
[Affaire Bettencourt : Quel mauvais procès contre les juges ! (Le Monde)]