Aujourd'hui j'apprends par ce billet de Dave Winer que les deux organisations de campagne électorale pour la présidence des États Unis auront ramassé approximativement un milliard de dollars chacune sous forme de dons de toutes sortes, de particuliers et d'entreprises. Cet argent aura été dépensé en majeure partie en communication, c'est à dire en publicité et en particulier en spots publicitaires télévisés.
Dave Winer avance l'hypothèse que cet argent allant dans la poche des propriétaires d'organes d'information (télé surtout) cela explique le fait que les candidats ne soient pas vraiment poussés dans leur retranchement par les reporters qui les interrogent. Bon, c'est plausible.
À première vue comment ne pas être choqué que de telles sommes soient récoltées et dépensées dans le simple but de faire et diffuser de la pub. Pour l'élection de gens qui, par la force des choses, feront peu ou prou la même politique.
Mais réfléchissons un peu plus. Il est peu probable de toute façon que cet argent ait été donné à ceux qui en ont le plus besoin ou aux causes qui le méritent le plus. Peut-être une fraction mais certainement pas la plus grande. Cet argent n'a pas été thésaurisé, il a été ré-injecté dans le marché et a permis a plusieurs secteurs économiques de fonctionner. Ce ne sont peut-être pas les secteurs économiques que nous considérons comme prioritaires, comme la santé, l'éducation ou le logement. Cependant, outre le fait que les organes d'information, même gâtés par l'argent, sont importants pour le fonctionnement de nos sociétés, qui sait si au bout du compte cet argent n'aura pas un rôle bénéfique pour les secteurs que nous considérons indispensables ?
Le marché est un système, l'argent est un flux qui circule dans ce système.