Patrick Deville, né à Saint-Brévin en 1957.
À Saint-Brévin, le lieu de mon enfance et adolescence, là où j'ai passé les meilleurs moments de ma vie et les plus insouciants, dans la maison de famille aujourd'hui vendue et livrée à la ruine. Et né la même année que moi. Ces faits seuls ne pouvaient que me le rendre sympathique.
Patrick Deville je l'ai connu avec Pura Vida, un roman de voyage et d'histoire sur l'Amérique Centrale, un livre magnifique, que j'ai lu plusieurs fois — et je ne savais pas qu'il était né à Saint-Brévin, Patrick Deville, en 1957, juste qu'il habitait, quand il n'était pas en voyage, à Saint-Nazaire, ville qui m'est chère aussi (nous allions à Saint-Nazaire, deux ou trois fois par an, en prenant le bac de Mindin pour traverser l'estuaire de la Loire — maintenant il y a un pont — Saint-Nazaire d'où nous voyions sortir les énormes tankers tout neufs et les paquebots pour leur voyage inaugural, qui sortaient des Chantiers de l'Atlantique).
Patrick Deville, donc, j'ai lu tous ses livres suivants Pura Vida (il avait abandonné le formalisme à la Echenoz de ses premiers ouvrages aux éditions de Minuit pour des récits de voyage, magnifique écriture, histoires passionantes) : La Tentation des armes à feu (2006) sur l'Amérique Latine, Equatoria (2009) le Congo, Kampuchéa (2011), le Cambodge, et aujourd'hui l'excellent Peste et Choléra, biographie-fiction d'Alexandre Yersin, bactériologiste, découvreur du bacille de la peste.
Les romans qu'il a publié chez Minuit sont bons aussi, je veux dire, mais c'est un autre genre : Cordon-bleu (1987), Longue Vue (1988), Le Feu d’artifice (1992), La Femme parfaite (1995), Ces Deux-là (2000); un genre que j'aime moins que celui dans lequel il écrit ses oeuvres actuelles, au Seuil.
Donc, en plus d'être né à Saint-Brévin, Loire-Atlantique, en face de Saint-Nazaire, la même année que moi, Patrick Deville est un styliste hors pair, un formidable raconteur d'histoires, un écrivain que j'aime beaucoup. Lisez-le.