Hier soir j'ai regardé pour la deuxième fois The Queen, le film de Sephen Frears. J'aime bien qu'on me donne l'impression de rentrer dans l'intimité de la famille royale britannique — et peu importe que la réalité soit différente de la fiction, d'ailleurs elle ne doit pas être très différente. La reine Elisabeth est interprétée magnifiquement par Helen Mirren, un monument de raideur figée dans le devoir et les préjugés de sa classe, en proie au doute, avec quelques moments, vite réprimés, où la femme et la mère perce sous la souveraine. Le prince Philip est un aristocrate idiot, plein de morgue et de mépris pour le peuple, mais soumis comme tout le monde à sa femme, la reine. Les deux scènes du cerf — quatorze cors — sont extraordinaires : la rencontre dans la lande de Balmoral de la reine et du cerf que pourchassent les hommes de la famille et la visite que fait la reine à la dépouille de ce même cerf tué par les ignares clients de chasse du voisin, deux scènes clés du film qui agissent comme révélateurs pour le personnage de la souveraine.