Je n'aime vraiment pas le rugby et je sais pourquoi : j'ai été obligé d'en faire quand j'étais petit (mon père était un ancien joueur et secrétaire du club local) et j'étais à peu près tout le contraire d'un gamin apte à faire du rugby (nerd, introverti, solitaire, faiblard physiquement, détestant l'effort physique…), je me suis fait massacrer par les plus forts. Les gamins qui jouaient avec moi étaient tous des petits durs, des petits prolétaires très contents de pourvoir se payer un fils de bourgeois timoré. D'expérience, je sais que la légende du rugby — un sport de voyou pratiqué par des gentlemen — est une vaste foutaise, c'est un sport de voyou pratiqué par des voyous. Et tout le folklore de la ruralité du Sud-Ouest de la France attaché au rugby est aussi une vaste foutaise, des « vrais gens », tu parles : des berniques attachés à leur rocher, des « imbéciles heureux qui sont nés quelque part » comme dit Brassens! Et le chauvinisme de ces abrutis m'est odieux, à moi le cosmopolite anglo-américanophile.