mardi 13 avril 2010
En vrille
Bizarrement (ou peut être pas) tout part en vrille en ce moment. Une succession de pannes et de déconvenues, de surprises (médiocres) et de conséquences d'erreurs passées m'ont affecté ces jours-ci. Le domestique est désorganisé et le professionnel est dans une phase de replacement, d'ajustement périodique fastidieux. Oh il n'y a rien que de l'ordinaire, c'est l'accumulation dans le temps et l'espace de ces petits soucis qui pose problème et qui use. Prenons ma Livebox par exemple, ce modem qui relie mon domicile au monde, je veux dire à Internet. Elle est hors service ma Livebox. Ce n'est rien, vu de la lune. D'autant que je suis connecté à Internet dans le journée, au travail (mais pas de la même façon: au travail je ne suis pas sensé utiliser Internet comme à la maison, bien des sites sont d'accès interdit, et je ne dispose, de plus, que d'un navigateur obsolète, enfin c'est tout de même toujours ça). Il n'empêche que je me sens coupé du monde et comme handicapé, empêché, et même un peu floué. Je n'en suis pas à m'ennuyer, j'en profite pour accomplir quelques corvées sans cesse repoussées. N'empêche. Je ne peux m'empêcher de prendre cette panne comme un symptôme supplémentaire de déréliction, d'une sorte de pourrissement général, tout part en vrille et ma connexion Internet en est le signe le plus visible. J'ai même, ce matin, donné un euro à un type qui faisait la manche dans le métro, un géant dont l'entière gestuelle signale le frustre et le brutal et qui est un habitué de ma ligne. Il m'a ému par son obstination à raconter à toute heure du jour le même baratin mal construit, mal dit, mal réfléchit et par sa détresse routinière. Ai-je voulu me racheter? Peut-être de me plaindre, oui, mais plutôt exprimer ma solidarité envers plus brutalisé par l'existence que moi.