Questions for School on Bullying and a Suicide - NYTimes
Quand j'étais élève au collège et au lycée, j'ai connu quelques fois les moqueries de mes congénères et une fois une sorte de harcèlement mais pas bien méchant. J'étais dans un petit collège de province et fils d'un notable de la ville, ça a certainement joué dans le fait qu'on me laissait la plupart du temps tranquille. Je n'étais pas populaire et nul en gym' et je ne plaisais pas aux filles mais ça m'était largement indifférent, j'avais de très bons copains et j'ai toujours été dans les "bonnes" classes, celles que l'administration du collège et plus tard du lycée réservait aux fils des enseignants et des bonnes familles de la ville! Oui, c'était aussi injuste et inique que ça: les pauvres avaient des classes de pauvres, et les fils et filles de familles aisées et honorablement connues avaient leurs classes. Il y avait un peu de mixité sociale à la marge, pour faire passer la pilule, ou pour ne pas trop attirer l'attention. Ainsi, quand je me rappelle mes années de collège, puis après de lycée, je me rends compte que j'ai toujours été dans la même classe que les fils et filles de médecins, du radiologue, des pharmaciens, des dentistes, des gros commerçants de la place (par exemple un richissime vigneron et négociant en vin, un marchand de pierres tombales (une très grosse entreprise funéraire!)), un cadre supérieur de l'EDF (une grosse centrale nucléaire pas loin), des assureurs, la petite-fille d'un banquier portugais qui habitait un château et toute l'éducation nationale: il y avait le fils du sous-directeur du collège, le fils de la secrétaire de la directrice (mon meilleur copain), la fille de la conseillère d'éducation et même le fils du concierge du collège! Et en plus on avait ceux que l'administration considérait comme les meilleurs profs! C'était une sorte de ségrégation parfaitement scandaleuse mais qui se pratiquait tout à fait couramment encore dans les années 70. Je n'ai jamais assisté ou entendu parler d'histoires de harcèlement d'élèves, de bizutage dans mon lycée, mais préservé comme je l'étais j'étais loin de tout connaître!