dimanche 25 octobre 2009
The Cloisters
The Cloisters, Manhattan, chapiteau dans le cloître de Saint-Michel de Cuxa.
The Cloisters, Manhattan, New York City. On ne s’attend pas à trouver à Manhattan un monastère médiéval. Il en existe un pourtant, une réplique évidemment pas un monastère authentique. Mais ça y ressemble. Le principal défaut est visible dès qu’on s’approche un peu, c’est un peu trop neuf, mais les Cloisters ne prétendent pas être authentique, juste un cadre naturel, beau et approprié à une grande collection d’art médiéval. “Visit Medieval Europe in Upper Manhattan” disent les guides et même “A trip to the Cloisters museum allows New Yorkers to travel back to medieval Europe without ever leaving Manhattan”. RJ Keefe m’y emmène un beau jour de mai dernier. Nous prenons le métro new-yorkais à la hauteur de l’Université Columbia et filons vers l’extrême nord de Manhattan, la station de la 190ème rue. Le bâtiment des cloîtres est situé dans un parc en haut d’une colline un peu escarpée tombant doucement sur l’Hudson à l’ouest, une autoroute à ses pieds, Henry Hudson Parkway et abruptement sur Manhattan à l’est, Broadway, oui ce même Broadway qu’on peut suivre jusqu’à l’extrême sud de Manhattan. Fort Tryon Park s’appellent les jardins qui couronnent la colline, car il y a un ancien fort là, dont on peut voir les ruines. Beaux jardins, en ce mois de mai il y a partout des fleurs. Nous dominons le fleuve Hudson, dans mon esprit un mythe quasiment, l’Hudson, pour en avoir rêvé tant de fois et tant de fois désiré. Le fleuve glisse vers la baie dans une large vallée entre deux coteaux boisés. Au sud le George Washington Bridge qu’on aperçoit dans la brume de chaleur lumineuse, relie Manhattan à l’État du New Jersey. John D. Rockefeller Jr. qui fonda les Cloisters, acheta les terrains de l’autre rive de l’Hudson pour s’assurer que les bois de ses rives préserveront à jamais la vue de son musée. La vue est magnifique, en effet. Les Cloisters justement, à l’extrémité nord de Fort Tryon Park sont un musée du moyen-âge qui dépend maintenant du Metropolitan Museum. Construits dans les années 20 il rassemble, écrit le guide, plus de cinq mille pièces d’art médiéval provenant d’Europe. La réplique du monastère elle-même aurait été construite d’après les plans de cinq monastères médiévaux français. Image: le cloître de Cuxa, copié sur celui de l’abbaye Saint-Michel de Cuxa en Catalogne française, où nous nous asseyons quelques instants sur un banc de pierre à l’ombre de la galerie, bas reliefs authentique du XIIème à chaque chapiteau de colonne, jardin de plantes exclusivement médiévales, une fontaine dont RJ m’annonce avec amusement que l’authenticité est douteuse et que les conservateurs se seraient fait avoir. Image: le cloître de Saint-Guilhem aménagé selon celui de l’abbaye de Saint-Guilhem le Désert dans l’Hérault, beauté de la pierre austère et jeu de lumière sur les murs. Image: le cloître de Bonnefont-en-Comminges où sont amoureusement préservées près de 250 espèces de plantes cultivées au Moyen-Age. Image: Le cloître de Trie avec sa fontaine centrale qui vient des Hautes Pyrénées aux rives de l’Hudson, où nous prenons un verre de Coca bien contemporain. Et aussi le Trésor de l’abbaye, beaux objets médiévaux en or, les ciboires, calices et crucifix en or. Et puis les tapisseries dont celle de La Licorne, les Livres d’Heures que j’aime tant, les reliquaires, les bas-reliefs, les tombes dans les chapelles gothiques et les vitraux. Tout vient d’Europe. Je trouve même une petite statuette en bois venant d’un petit village proche de ma ville natale. La provenance des objets est dûment notée. Et les terrasses de pierre dominent l’Hudson.
The Cloisters, Manhattan, cloître de Saint-Guilhem.
The Cloisters, Manhattan, cloître de Saint-Michel de Cuxa.