J'avoue que je ne suis pas tranquille, pas tranquille du tout. L'effet Bradley, une "surprise d'octobre", une gaffe de Biden, un revers de fortune peuvent faire écrouler mes espoirs de voir Barack Obama devenir président des États-Unis d'Amérique. L'effet Bradley — appelé ainsi en référence à Tom Bradley, un Afro-américain, qui perdit l'élection de 1982 au poste de gouverneur de Californie alors qu'il était largement en tête dans tous les sondages — est le phénomène, quelques fois observé, où les électeurs, noirs ou blancs, disent aux sondeurs qu'il sont indécis ou qu'ils vont probablement voter pour le candidat noir mais votent pour son opposant blanc le jour du scrutin.
Je croise les doigts, vous pouvez pas savoir !
Et pourtant on a le droit d'être optimiste pour Barack Obama.
Les sondages nationaux sont à peu près plats depuis une semaine, donnant Obama avec 6 points d'avance. Mais ce sont les sondages par États qui comptent. Et là les prévisions donnent 260 grands électeurs assez solides. Il en manque 10 pour faire l'affaire. À ce jour en 2004, Kerry n'avait que 63 grands électeurs solides. Les États "rouges" (c'est à dire Républicains) qui pourraient passer aux Démocrates sont la Virginie (13 grands électeurs), l'Indiana (11 grands électeurs), le Colorado (9 grands électeurs), l'Ohio (20 grands électeurs).
Mais, d'après le NYT, si McCain remonte son retard en Pennsylvanie, il gagnera aussi l'Ohio et la Floride. S'il réussi aussi à remporter l'Indiana, le Missouri, la Caroline du Nord et la Virginie il aura quasiment gagné. Certes en l'état c'est peu probable, surtout la Pennsylvanie qui est solidement "bleue", mais il reste encore 11 jours. Et il paraît qu'une semaine avant les élections de 2000 les scores de Al Gore face à Bush étaient à peu de chose près ceux de McCain aujourd'hui.
Donc on va se ronger les sangs pendant onze jours encore !