John McCain a choisi le gouverneur de l'Alaska (of all states), Sarah Palin (of all GOP politicians) pour faire campagne avec lui comme candidate à la vice-présidence. Son avantage principal est d'être une femme ! Bon, ça c'est fait. Elle a 44 ans. C'est une mère de famille de 5 enfants dont l'un a une grave maladie. Elle est radicalement contre l'avortement et c'est une chrétienne modèle. Elle est, bien sûr, membre du Parti Républicain. Elle donne des gages aux évangéliques qui doutent de McCain. Bien, ça c'est fait.
C'est quand même un drôle de choix, stratégiquement douteux. En particulier parce que ça pulvérise un des arguments de McCain contre Obama: qu'Obama n'est pas prêt et n'a pas l'expérience politique pour être président. Sarah Palin n'a quasiment aucune expérience politique, ayant été élue gouverneur en 2006 et n'ayant pas eu d'autre carrière politique avant (enfin si : elle a été maire d'une ville de 5000 habitants pendant 4 ans). Elle est, de plus, gouverneur d'un état très peu peuplé. Et la voilà considérée comme étant prête à remplacer au pied levé le futur président (qui a 72 ans et a eu déjà quatre cancers). Elle ne connaît rien à la politique étrangère et on peut douter de ses compétences en politique intérieure et économique. Elle aura fort à faire dans le débat des vice-présidents qui va l'opposer à Joe Biden qui est, rappelons-le, un sénateur blanchi sous le harnais et président de la Commission des Affaires Etrangères du Sénat (ou membre de cette commission) depuis... longtemps.
Bon, eh bien c'est parfait tout ça, au fond.