Après avoir semé la désolation sur Cuba (où l'on ne déplore pour l'instant aucune victime, mais ça peut changer vite), Gustav déboule à travers le Golfe. Il ne semble pas à l'heure actuelle qu'il menace directement Houston, Texas mais New Orleans n'est pas sortie de l'auberge. Les ouragans n'apportent pas seulement du vent terrible et des pluies torrentielles, ils poussent les eaux de l'océan en une marée de tempête bien plus haute que les plus hautes marées. Ainsi, si l'ouragan atterrit un peu plus à l'ouest que ce qui est prévu, New Orleans évitera la marée de tempête qui, en remplissant le Lac Pontchartrin, peut faire craquer ses digues ou carrément passer par dessus. Si l'ouragan atterrit un peu à l'Est c'est la grosse catastrophe et New Orleans probablement ré-innondée. C'est une question de quelques kilomètres. Cependant au moment où j'écris il semble que Gustav faiblisse un peu et il pourrait n'aborder les côtes du pays cajun qu'en tant qu'ouragan de catégorie 2 seulement (enfin seulement, c'est déjà beaucoup). Le maire de New Orleans, Ray Nagin a déclenché l'évacuation obligatoire de la ville, au cas où. Les zones côtières sont en ce moment évacuées sur l'ordre du nouveau gouverneur de Louisiane Piyush Jindal (membre du GOP) qui a viré de son siège le gouverneur de l'époque de Katrina, Kathleen Blanco (Démocrate) en l'accusant d'avoir complètement loupé les opérations dont elle avait la charge au moment de l'ouragan et surtout juste après.
L'arrivée imminente de l'ouragan a d'ors et déjà des conséquences politiques. La Convention Nationale Républicaine s'ouvre lundi à Minneapolis. Normalement la convention aurait du être le sujet de la semaine pour la presse et la télévision, Gustav et ses dévastations potentielles vont lui disputer de la bande passante. Déjà le président Bush et le vice-président Cheney ont annoncé qu'ils ne viendraient pas à Minneapolis (peut-être bien au grand soulagement des stratèges du GOP qui souhaitent distinguer leur candidat de GWB et de son héritage) pour mieux pouvoir s'occuper des catastrophe naturelles dans le sud (mieux que lors de Katrina, sans doute).