samedi 17 août 2019

Santé publique

Aujourd’hui je réfléchissais au système de santé public français. Voilà, je suis dans un service de rééducation d'un hôpital de province. J'ai une chambre individuelle (payée par mon assurance mutuelle, donc qui ne me coûte rien), je suis nourri (trois repas par jour) gratuitement, je prends peu de médicaments mais ils sont gratuits, il y a plein d'équipements qui doivent coûter très cher, comme des lits médicalisés, des déambulateurs, des accessoires pour la kinésithérapie, etc. Il y a plein de personnel : des médecins, des infirmières, des kinés, des ergothérapeutes, des aides soignantes, des brancardiers, etc. Je suis dans cet hôpital probablement pour une période qui se situe entre quarante-cinq jours et deux mois. Et je n'aurai rien à payer.

Alors oui, d'un autre côté l'hôpital a une utilité sociale indéniable. Il fournit des revenus directs et indirects à une foule de gens. Il rend des services évidents à toute la population.

Et puis j'ai cotisé à la la caisse d'assurance sociale depuis des dizaines d'années ainsi qu'à ma mutuelle. Mais on ne cotise jamais pour soi, on cotise pour ceux qui sont malades quand nous n'y sommes pas et en ce moment ce sont ceux qui ne sont pas malades qui payent pour mes soins.

Une autre chose que je trouve formidable dans notre système c'est que quoi que vous ayez fait pour vous retrouver à l'hôpital, quels que soient vos revenus (riche ou pauvre), vous bénéficierez des mêmes soins et des mêmes traitements et quel que soit le coût de ces traitements.
Si on invente une échelle de prise de risque dans les circonstances qui m'ont amenées à l'hôpital. J'aurai 10 sur 100, parce que si j'avais correctement rangé ce tuyau d'arrosage comme j'aurai dû le faire, je ne me serai pas cassé la gueule. Le pochtron complètement saoul qui prend sa voiture et qui se paye un arbre sur le bord de la route aura sur cette même échelle une prise de risque, disons, de 80/100. Le sportif qui fait du ski hors piste et qui se fait une double fracture ouverte tibia-péroné, qui nécessite un hélitreuillage dans des conditions exposées pour l'hélico des secours en montagne, aura une prise de risque sur la même échelle, de 90/100. Hé bien en France ils seront tous traités de la même façon. Je trouve ça juste et bon, même si ça coûte un pognon de dingue !