mardi 29 août 2017

Houston

Les gens qui ne connaissent des US que New York, et surtout Manhattan, ont tendance à penser que les villes Américaines sont des étendues bétonnées à mort. En fait la plupart des villes sont de vastes banlieues de maisons individuelles et de petits immeubles d'habitation collectif mélangés. Les villes ont ainsi l'air d'être construites à la campagne et elles s'étendent sur des surfaces très dépaysantes pour un Européen. Les circonférences de ces villes sont en perpétuelle expansion, ce qui ne manque pas de poser des problèmes d'envahissement des espaces naturels. Les villes sont parcourues par un réseau d'autoroutes qui se croisent en des entassements vertigineux de bretelles d'autoroutes. Le long des ces autoroutes s'étendent à perte de vue des centres commerciaux offrant assez peu de choix en matière de marques (ce sont toujours les mêmes qu'on retrouve de loin en loin). Le centre, quand il n'y en n'a pas plusieurs, est en général très petit, occupé par quelques gratte-ciels de bureau, il n'est habité la nuit que par une population hétéroclite de SDF, punks à chiens, junkies et dealers. Les lotissements qui entourent ce centre sont très ségrégués socialement (très riches, riches, moyens, pauvres, très pauvres) et ethniquement (noirs, blancs, hispaniques, asiatiques). Ces lotissements (appelés parfois "subdivisions") ont, pour les plus cossus, des rues longées d'arbres ce qui donne l'impression d'être dans une ville très verte, finalement.


Entassement de bretelles d'autoroutes, à Houston

Houston est typique de ce genre de ville Américaine, mais elle a la particularité d'avoir été construite sur des zones forestières, des marais ou des prairies, que l'on peut encore voir dans les environs. Le sol est très meuble, voire spongieux (à tel point qu'il n'est pas possible de creuser de caves sous les maisons et à plus forte raison un métro souterrain). Houston s'est agrandi de manière assez désordonnée. Là où s'étendent maintenant des lotissements s'étendaient jadis (mais il n'y a pas si longtemps en fait) des rizières ou de plantations de cotton, ce qui donne une idée du genre de terrains sur lesquels on a construit. Les nappes souterraines ont été pompées jusqu’à épuisement pour irriguer le cotton (qui demande beaucoup d'eau), à tel point que par endroit le sol s'est enfoncé au dessous du niveau de la mer et continue à s'enfoncer.

Une rue typique dans un quartier cossu, de Houston

Le climat est subtropical humide avec des étés très chauds voire torrides et humides et des hivers doux. La hauteur des précipitations annuelles moyennes oscille entre 914 et 1 263,9 mm. C'est beaucoup. Les orages sont fréquents en été et apportent des pluies diluviennes qui provoquent des crues surprises (des flash floods). Pour parer aux crues subites on a pensé à transformer les autoroutes et les principales artères en conduits de drainage en cas de besoin.

Une rue de Houston.

La principale rivière, qui coule d'ouest vers l'est et se jette dans le Houston Ship Channel et dans le Golfe du Mexique est le Buffalo Bayou. Le Bayou est alimenté par une multitude de petits ruisseaux. Vers l'ouest de la ville on a construit dans les années 60 deux vastes bassins de retenue : les réservoirs Addicks et Barker. Ces bassins sont des cuvettes enfermées par des digues, qui retiennent les eaux d'affluents du Buffalo Bayou et relâchent progressivement ces eaux dans le Buffalo Bayou quand la crue est terminée. Addicks a une capacité de 248,000,000 m3, Barker de 258 000 000 m3. Petit à petit des lotissements ont été développés jusqu'aux rives de ses bassins, ils sont aujourd'hui en grand danger.
Aujourd'hui on nous annonce que les ingénieurs ont commencé à ouvrir les vannes des réservoirs Addicks et Barker pour ne pas qu'ils débordent sur les lotissements environnants mais il semble que cette mesure ne soit pas suffisante et que les eaux d'Addicks commencent à passer par dessus ses digues.